II. ORIENTATION GÉNÉRALE DE L’ACTIVITÉ
GOUVERNEMENTALE DE 2012
2012 est l’année qui inaugure le XIIe Plan quinquennal, et la dernière année du mandat du présent gouvernement. Nous devons faire preuve d’un dévouement total et d’esprit d’initiative dans notre travail pour surmonter les difficultés de toutes sortes sans jamais faillir. C’est de cette façon que nous serons en mesure de donner satisfaction à notre peuple.
Actuellement dans une période stratégique riche d’opportunités, notre pays dispose de nombreuses conditions favorables pour maintenir dans la durée un développement régulier et relativement rapide. Avec l’accélération de l’industrialisation, de l’urbanisation et de la modernisation de l’agriculture, entraînant à leur tour la montée en gamme de la structure de la consommation et des industries, le potentiel de la demande du marché est immense ; après 30 ans de réforme et d’ouverture sur l’extérieur, les conditions matérielles et institutionnelles favorables au développement de notre pays sont d’ores et déjà réunies, et nous avons accumulé d’importantes expériences en matière de contrôle macroéconomique, tandis que la compétitivité et la résistance aux risques de nos entreprises ont été nettement renforcées ; la capacité d’innovation et de développement des régions de l’Est s’est accrue, et le potentiel de développement des régions du Centre et de l’Ouest et des anciennes bases industrielles, en particulier celles du Nord-Est se libère de façon constante ; nos avantages traditionnels en ce qui concerne le développement économique continuent d’exister et notre main-d’œuvre est riche et plus qualifiée que par le passé ; la situation de nos finances publiques s’avère bonne, le fonctionnement de notre système financier est sain, et les capitaux issus de la société ont atteint un volume relativement suffisant. La paix, le développement et la coopération constituent toujours le courant de notre époque, et la configuration économique et politique mondiale est en train de connaître de profondes transformations qui, dans l’ensemble, sont plutôt favorables au développement pacifique de notre pays. Il nous appartient d’affermir notre confiance, de tirer parti des conditions et facteurs favorables, de continuer à profiter de cette période d’importance stratégique qui se présente à nous pour assurer un développement régulier et relativement rapide de notre économie, accroître sans cesse la puissance globale de notre pays et renforcer son influence dans le reste du monde.
Portant haut levé le drapeau du socialisme à la chinoise et à la lumière de la théorie de Deng Xiaoping et de la pensée importante de la « Triple Représentation », nous nous attacherons à appliquer de manière approfondie le concept de développement scientifique pour aller de l’avant à pas assurés. À cet effet, il nous faudra renforcer et améliorer le contrôle macroéconomique, tenir la balance égale entre le maintien d’un développement économique régulier et relativement rapide d’une part, et le réajustement des structures économiques et le contrôle des anticipations inflationnistes de l’autre, et accélérer à la fois le changement du mode de développement et la restructuration de notre économie. Nous nous appliquerons à élargir la demande intérieure en mettant l’accent sur l’accroissement de la consommation, à promouvoir l’innovation, les économies d’énergie et la réduction des émissions polluantes, à approfondir la réforme et l’ouverture sur l’extérieur, et à garantir et améliorer le niveau de vie de la population. En faisant progresser la construction du socialisme sur les plans économique, politique, culturel, social et écologique, nous nous efforcerons d’assurer un développement économique régulier et relativement rapide, de stabiliser le niveau général des prix, de favoriser l’harmonie et la stabilité sociales, de manière à préparer le XVIIIe Congrès du Parti par des succès remarquables dans le développement économique et social du pays.
Les objectifs prévus cette année pour le développement économique et le progrès social sont les suivants : augmentation de 7,5 % du PIB, création de plus de neuf millions d’emplois dans les agglomérations urbaines, maintien à moins de 4,6 % du taux de chômage enregistré parmi la population urbaine, limitation de la hausse des prix à la consommation autour de 4 %, progression d’environ 10 % du volume global de l’import-export et amélioration continue de la balance des paiements. En même temps, il faudra accomplir de nouveaux progrès dans les domaines de la restructuration industrielle, de l’innovation, des économies d’énergie et de la réduction des émissions polluantes, et synchroniser l’augmentation réelle des revenus des citadins et des ruraux avec la croissance économique. Il faut noter en particulier que le léger ajustement à la baisse du taux de croissance du PIB a pour but d’assurer une convergence progressive avec les objectifs du XIIe Plan quinquennal et d’inciter les divers secteurs économiques à focaliser leurs efforts sur l’accélération du changement du mode de développement économique ainsi que sur son élévation qualitative et sa rentabilité, et ce, afin de favoriser un développement plus durable, d’un niveau plus élevé et d’une meilleure qualité. Par ailleurs, si nous avons proposé de maintenir la hausse des prix à la consommation à environ 4 %, c’est parce que nous avons tenu compte de l’inflation importée, de l’augmentation du coût des facteurs de production et des capacités d’adaptation de la population, tout en ménageant une certaine marge à la réforme des prix.
Compte tenu des différents facteurs, il conviendra que nous poursuivions une politique budgétaire de relance et une politique monétaire prudente, en procédant, en fonction de la conjoncture et en vue de rendre nos politiques plus précises, plus souples et plus prévoyantes, à un léger ajustement préalable au moment opportun et dans une mesure appropriée.
Continuer à appliquer une politique budgétaire de relance. Il faudra maintenir dans des limites adéquates le déficit budgétaire et le volume des emprunts publics. Cette année, nous prévoyons un déficit budgétaire global de 800 milliards de yuans — montant incluant le déficit des finances centrales de 550 milliards de yuans, auquel s’ajoutent 250 milliards de yuans d’emprunts publics émis par l’autorité centrale pour le compte des instances locales —, ce qui permettra de le ramener à environ 1,5 % du PIB. Il faudra optimiser la structure des dépenses budgétaires en privilégiant les projets prioritaires. Concrètement, nous mettrons plus l’accent sur les secteurs liés aux conditions de vie de la population, en augmentant surtout les investissements dans l’éducation, la culture, les soins médicaux et la santé publique, ainsi que dans l’emploi, la protection sociale et le projet de logement social. Nous accorderons une importance accrue au renforcement des maillons faibles : un soutien plus énergique sera apporté au monde rural, aux régions sous-développées, à l’innovation scientifique et technologique, aux économies d’énergie, à la protection de l’environnement, aux travaux hydrauliques, à la prospection minière, etc. Fidèles au principe de diligence et d’économie, nous nous efforcerons de limiter strictement les « trois frais publics courants », en réduisant le nombre de réunions et la quantité des documents officiels et en poursuivant la réforme de la gestion des voitures de fonction, ce qui permettra de réduire encore les coûts de fonctionnement administratif. Nous continuerons à limiter strictement l’ampleur et le degré de luxe de la construction d’immeubles administratifs du gouvernement ou du Parti, et à comprimer les dépenses destinées à l’édification de stades et palais pour les grandes rencontres sportives. Par ailleurs, il faudra renforcer l’audit des secteurs et départements-clés et des fonds budgétaires destinés aux projets prioritaires. Il faudra procéder à une réduction structurelle des impôts. Concrètement, nous veillerons à appliquer et améliorer les politiques fiscales préférentielles en faveur des petites entreprises et microentreprises et des entrepreneurs individuels. Nous entreprendrons une réforme expérimentale visant à transformer l’impôt sur le chiffre d’affaires en TVA. Nous continuerons à réexaminer, regrouper et réglementer les redevances administratives et les fonds gouvernementaux. Il faudra intensifier la gestion des dettes des gouvernements locaux et la prévention des risques dans ce domaine. Pour ce faire, nous nous emploierons à régler convenablement les dettes existantes selon le principe de désendettement graduel basé sur une gestion par catégorie et un traitement différencié. Nous continuerons à assainir et réglementer le contrôle et la gestion des sociétés servant de plates-formes de financement aux instances locales. Il est strictement interdit aux gouvernements à tous les niveaux d’accorder abusivement des garanties de prêts à ces sociétés ou de prendre indûment des engagements correspondants, et ce, sous quelque forme que ce soit. Parallèlement, nous nous appliquerons, en combinant l’adoption de contre-mesures à court terme et l’édification institutionnelle à long terme, à limiter strictement les endettements supplémentaires des instances locales et à intégrer toutes les recettes et dépenses liées à leurs dettes à une gestion budgétaire par catégorie.
Poursuivre une politique monétaire prudente. Conformément aux exigences de maintenir une masse monétaire adéquate et de prendre des mesures de contrôle à la fois prudentes et souples, nous tâcherons en même temps de promouvoir le développement régulier et relativement rapide de l’économie, de maintenir la stabilité des prix et de prévenir les risques financiers. Il faudra, grâce à un recours général aux divers instruments de la politique monétaire, réguler au mieux l’offre et la demande de liquidité et de crédit et favoriser une croissance rationnelle de l’ampleur des financements sociaux. L’augmentation de la masse monétaire M2 s’élèvera cette année à environ 14 %. Il faudra optimiser la structure des crédits en soutenant la réalisation des projets-clés d’État en cours et de ceux dont le financement s’étale sur plusieurs exercices budgétaires, en étayant la construction de logements sociaux, et en accroissant les prêts aux entreprises — notamment aux petites entreprises et microentreprises — qui sont privilégiées par nos politiques industrielles et répondent aux besoins du marché, et ce, de manière à diminuer effectivement le coût de financement de l’économie réelle. Nous continuerons à exercer un contrôle rigoureux sur les crédits accordés aux entreprises particulièrement polluantes et voraces en énergie, ainsi qu’à celles appartenant à des secteurs en surcapacité de production. Il faudra perfectionner le mécanisme de formation du taux de change du renminbi, en améliorer l’élasticité du flottement à double sens, de manière à maintenir la monnaie chinoise à un niveau équilibré et rationnel et à préserver globalement sa stabilité. Il est également nécessaire de développer le marché des devises en diversifiant ses produits, de fournir à ses acteurs davantage d’instruments de prévention des risques de change et d’assurer une meilleure gestion et une utilisation plus efficace de nos réserves de devises. Nous devrons parachever les réseaux de prévention des risques financiers systémiques et les mécanismes de contrôle, de gestion et de coordination, en vue d’augmenter la capacité de résistance aux risques de notre secteur financier. La circulation transfrontalière des capitaux sera soumise à un contrôle plus rigoureux. Nous réglementerons les prêts sous toutes leurs formes pour orienter judicieusement les financements privés.
Cette année, pour mener à bien nos tâches, il faudra procéder à une planification d’ensemble et à une parfaite coordination en privilégiant les objectifs essentiels et en suivant fidèlement notre fil conducteur. Ainsi, nous devrons combiner de manière optimale le maintien d’une croissance régulière, le contrôle des prix, le réajustement des structures, l’amélioration du niveau de vie de la population, la poursuite de la réforme et la promotion de l’harmonie sociale. Le maintien d’une croissance régulière consiste à assurer un développement économique soutenu. Il s’agit d’élargir la demande intérieure tout en stabilisant la demande extérieure, de développer activement l’économie réelle, de neutraliser les effets néfastes des facteurs instables et incertains tant intérieurs qu’extérieurs et de résoudre sans retard les problèmessusceptibles de s’aggraver ou de s’étendre. Le contrôle des prix a pour but de maintenir la stabilité globale des prix et d’éviter grâce à un train de mesures leur rebondissement. Le réajustement des structures signifie favoriser certaines activités tout en en limitant d’autreset vise à améliorer la qualité et la rentabilité de la croissance et à renforcer le caractère harmonieux et durable de notre développement. Dans la perspective de l’amélioration du niveau de vie de la population, il est impératif de considérer cette tâche comme le point de départ et l’aboutissement de toutes nos activités, d’attacher une plus grande importance à la valorisation de l’équité et de la justice sociales, d’accomplir effectivement des tâches au profit de la population et de faire en sorte qu’elle bénéficie de plus d’avantages réels. La poursuite de la réforme signifie que nous devrons promouvoir la réforme et l’ouverture sur l’extérieur avec une plus grande détermination et en déployant de plus gros efforts. Il s’agit de régler les contradictions institutionnelles et structurelles susceptibles d’entraver le développement sain et durable de notre économie et de notre société, et de réaliser des percées dans des secteurs prioritaires et des maillons-clés. Nous veillerons aussi à stimuler la réforme, le développement et l’innovation grâce à l’amélioration de notre ouverture sur l’extérieur. La promotion de l’harmonie sociale consiste à favoriser l’harmonie et la stabilité sociales en veillant à traiter correctement les rapports entre la réforme, le développement et la stabilité, à résoudre activement les contradictions, à neutraliser les risques et dangers latents, et à empêcher les problèmes locaux de prendre des proportions nationales.
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