CCTV : Bonjour, Monsieur le Premier ministre. Nous attachons une importance particulière au problème du développement des entreprises non-publiques. Car ces dernières années, le Conseil des affaires d'Etat a lancé deux documents de 36 articles pour diriger et encourager le développement sain des capitaux non-publics. Ainsi, plusieurs entreprises non-publiques patientent fiévreusement. Mais nous avons par ailleurs entendu que certaines de ces entreprises voient le soutien du gouvernement comme des annonces non suivies d'effets. En réalité, plusieurs investisseurs privés se heurtent à des obstacles visibles et invisibles. Il semble que le phénomène de la « porte vitrée » n'ait pas encore été réglé. De nombreuses voix s'élèvent contre les problèmes de la progression des entreprises publiques et de la régression des entreprises non-publiques. Comment voyez-vous ce problème ?
Wen Jiabao : Nous avons pour but de consolider et de développer l'économie publique, en soutenant, encourageant et dirigeant le développement de l'économie privée, c'est-à-dire que nous soutenons « les deux déterminations » (développer avec détermination le secteur public ainsi qu'encourager, soutenir et guider dans le même esprit le développement de l'économie privée, et des autres formes d'économie non publique.) En 2005, nous avons lancé un document composé de 36 articles visant à soutenir, encourager et orienter le développement de l'économie non-publique. Et l'an dernier, nous avons publié un second document contenant également 36 articles portant sur l'encouragement et la direction des capitaux non gouvernementaux. Ces deux documents ont beaucoup fait parler d'eux, car ils abordaient tant les aspects juridiques et politiques que les politiques fiscales et financières, et la politique d'accès. Nous adoptons la même attitude envers toutes les entreprises des différents systèmes de propriété, nous les encourageons à entreprendre la concurrence réciproque et le développement commun. En ce qui concerne les préoccupations des entreprises privées, le problème le plus important est selon moi le manque d'application. Si l'on a bien lu ces deux documents, on remarquera que le second est en fait un complément : il fournit beaucoup de dispositions précises sur les politiques et les détails d'accès. Nous commençons à élaborer les règles d'application pour le second document. Je suis convaincu que ces deux documents pourront promouvoir le développement de l'économie non-publique.
Aujourd'hui, cette question de progression des entreprises publiques et de régression des entreprises privées est un faux problème. Il faut dire que grâce à la réforme et l'ouverture sur l'extérieur il y a 30 ans, les économies publiques et privées ont connu un fort développement. Je vais me concentrer sur la sphère privée, puisque c'est celle-là qui vous intéresse. Dans l'immobilier, les investissements non-publics ont dépassé la barre des 50 %. Dans le domaine industriel, le privé a supplanté le public, en nombre, en valeur de production, en biens et en nombre d'emplois, c'est un fait. L'économie publique a connu une baisse, mais elle contrôle encore les leviers de l'économie nationale. Les entreprises publiques poursuivent leur réforme en profondeur, en particulier, elles se sont modernisées en se transformant en sociétés par actions, et assimilé beaucoup de capitaux sociaux et privés. Cela est favorable au développement de l'économie publique. Nous devons poursuivre ces politiques, afin de promouvoir le développement simultané de l'économie publique et de l'économie privée.
La Chine a subi un énorme choc au cours de la crise financière internationale
ITAR-TASS : Bonjour, Monsieur le Premier ministre. Je travaille depuis déjà 18 ans en Chine, pays que j'aime et auquel je suis acclimaté. Mais, récemment j'ai constaté une hausse des prix. Pouvez-vous nous dire quelles sont les causes de l'inflation ? Plusieurs médias russes ont fait l'éloge des mesures prises par le gouvernement chinois pour contrer la crise financière internationale. Grâce à ces mesures, disent-ils, l'influence de la crise financière a été moins grande en Chine qu'ailleurs. Etes-vous d'accord avec ce point de vue ?
Wen Jiabao : Votre seconde question est centrale, aussi j'y répondrai d'abord. La crise financière internationale a gravement frappé la Chine, et produit une grande influence sur l'économie réelle. Entre fin 2008 et le premier semestre 2009, le commerce mondial a connu une baisse de 26 %. La valeur des exportations a représenté près d'un tiers du PIB de la Chine. Le Baltic Sea Index a frisé le zéro. Lorsque j'ai enquêté dans l'usine de conteneurs de Shenzhen, j'ai pu constater que son carnet de commande était vide. Le taux de croissance du PIB a baissé à 3,8 %, de nombreuses entreprises ont été obligées de fermer, et un grand nombre d'ouvriers migrants sont rentrés chez eux. Dans ce contexte, la Chine a appliqué un plan global en quatre axes :
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