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Une belle histoire d’amour

French.china.org.cn | Mis à jour le 26. 09. 2018 | Mots clés : Une belle histoire d’amour

Les Han fréquentent des écoles dont la langue d’enseignement est le putonghua (souvent appelé « mandarin ») terme qui désigne tout simplement la langue commune, le chinois « ordinaire ». La langue de l’école, c’est le chinois. Dans les régions d’ethnies minoritaires, il manque d’enseignants compétents et sans accent. Pourquoi aider des Tibétaines plutôt que des jeunes des 54 autres ethnies minoritaires qui forment le peuple chinois? C’est le fruit du hasard. Pourquoi des filles? Parce que les rares bourses d’études semblent aller davantage aux garçons.

Des gens qui croient tout savoir sur la Chine dénoncent à cor et à cri un « génocide culturel » au Tibet. Au contraire, il faut savoir que le Tibet est l’une des cinq régions autonomes, donc gouvernée par des Tibétains, et que sa population est tibétaine à plus de 90 %. On clame aussi que le gouvernement national déploie des masses de Han au Tibet mener la barque à la façon chinoise. Pourtant, même pour l’enseignement de la langue nationale, le Tibet doit compter sur ses propres ressources, et dans un grand nombre de cas, les enseignants tibétains de langue chinoise ne la maitrisent pas. Au moment d’entrer à l’université, les étudiants tibétains réussissent le gaokao (examen d’État pour accéder à l’université) mais échouent en langue chinoise.

En 2008, je m’adresse en chinois au personnel d’une école primaire du Qinghai. Personne ne répond; aucun enseignant ne parle chinois, y compris le prof de langue chinoise.

Il faut aussi savoir que les Tibétains ne vivent pas tous au Tibet. Ils sont nombreux au Qinghai, au Yunnan et au Sichuan. Le Qinghai est une province, pas une région autonome; donc son gouvernement est chinois et sa langue est le chinois. Les enseignants de langue chinoise dans les régions ethniques manquent souvent de préparation, et leur enseignement n’est donc pas efficace. Une de mes filles tibétaines du Qinghai, Kamaojia (卡毛加) a dû faire une année de chinois entre le secondaire et l’université où elle étudie maintenant sixiang zhengzhi思想政治. Alors que je la comprenais difficilement au moment où on me l’a présentée, j’avais peine à croire, un an plus tard, que je parlais à la même personne!

Sa cadette Wandecuomao (完德措毛) est aussi une jeune fille brillante, déjà diplômée en informatique et publicité suivant un cours de deux ans, et elle est à la recherche d’un emploi. Leur mère, devenue veuve à 38 ans, travaille actuellement dans la buanderie d’un hôtel. Il lui est difficile de se faire engager parce qu’elle ne parle pas chinois. Les filles travaillent aussi à temps partiel. Ne vaut-il pas la peine d’aider une telle famille?

Les deux ainées et la cadette au centre

Xindecao et Wandecuomao regardent des photos de « mes filles tibétaines »

Voilà donc l’histoire d’amour que j’ai racontée à « mes filles » le 11 aout 2018. Elles étaient assises par terre autour de moi dans le salon de Sonam Dorjee qui nous donnait l’hospitalité à Repgong (en tibétain, ou Tongren en chinois) dans la province du Qinghai.

Origine de ce projet de rencontre

Le 14 juillet 2018, comme j’étais au Canada, j’ai raté de quelques jours le mariage de Xindecao et Thaklha, tous deux âgés de 24 ans. Mon retour en Chine marquait donc le moment de réaliser ce vieux rêve de Sonam Dorjee: voir toutes mes filles tibétaines réunies à Tongren. Je m’y rendis le 10 aout. Elles sont toutes venues, même Gemar Yumtso qui, après dix heures de route, devait prendre un avion de Shangrila pour arriver à 23 heures à Xining, laissant à leur grand-mère ses deux jeunes enfants.

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Source:french.china.org.cn