La France change de couleur et l'Europe s'inquiète
Ce « tourbillon rose » français a surpris les pays voisins. À part la Belgique, c'est un parti conservateur de droite qui gouverne dans les autres pays. Le changement soudain de couleur en France ne peut que surprendre et susciter des inquiétudes. Il n'y a pas longtemps, les dirigeants d'Allemagne, de Grande-Bretagne, d'Espagne et d'Italie ont fait savoir unanimement qu'ils refusaient de rencontrer le candidat du PS français, et ils ont été ainsi qualifiés d' « alliance anti-Hollande » par les médias. Hollande, de son côté, a invité à Paris les leaders des partis sociaux-démocrates de ces pays pour montrer l'unité et les forces de la gauche. Tous ces gestes peuvent être qualifiés de capricieux et de partisans. En tous cas, comme on est dans ce même bateau européen, mieux vaut ramer ensemble en ces temps difficiles.
La première personnalité qui devrait s'inquiéter est certainement la chancelière allemande Angela Merkel. Elle craignait que Hollande ne rejette l'accord financier auquel l'UE est difficilement parvenue au début de l'année et, en particulier, que l'« axe franco-allemand » de l'intégration européenne ne fonctionne plus. C'est pour cette raison qu'elle a apporté ouvertement son soutien à Sarkozy. Ça se comprend bien sûr, car, les élections allemandes auront lieu en septembre 2013, et la réélection de Madame Merkel est en jeu. La défaite de Sarkozy n'est certainement pas une bonne nouvelle pour son parti, le PCD allemand.
Dans la nuit de l'élection de Hollande, on a vu une grande foule en liesse sur la place de la Bastille à Paris. Pourtant, Hollande ne doit pas avoir le cœur léger : Sarkozy est parti, mais les dettes publiques, le chômage et les problèmes sociaux ne sont pas partis avec lui. Hollande possède-t-il une panacée ? Si les choses tournent mal, les cris de joie sur la place de la Bastille pourraient devenir des clameurs d'indignation.
(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des problèmes mondiaux, de l'Agence Xinhua)
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