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François Hollande élu président, une France rose

François Hollande élu président, une France rose

Comme les sondages le prévoyaient et le public l'attendait, François Hollande a été élu président de la République française dans le duel du 6 mai, en l'emportant sur Nicolas Sarkozy avec 52 % des suffrages. C'était une élection sans suspense. Un an auparavant, les sondages d'opinion avaient déjà prédit la défaite de Sarkozy et le retour à l'Elysée du PS. Et un an après, les 44,5 millions d'électeurs inscrits ont confirmé au second tour cette prédiction, avec la seule différence que le nouveau maître de l'Elysée n'est pas l'éphémère candidat potentiel Dominique Strauss-Kahn, mais François Hollande, un homme doux et au caractère ferme.

L'aspiration au changement : un courant irrésistible

Il n'est plus nécessaire de s'étendre trop sur les raisons de la défaite Waterloo de Sarkozy, surnommé Napoléon. Cela fait 17 ans que la droite conservatrice est au pouvoir, depuis 1995, début du premier mandat de Jacques Chirac. Trois mandats en 17 ans, c'est assez long, puisque la France adopte souvent un système d'alternance droite-gauche. D'ailleurs, Sarkozy ne présentait pas un bon bilan après ses cinq ans de mandat. Le changement de pouvoir était donc une aspiration générale. On dit que Sarkozy a été même abandonné par Chirac, son « parrain politique ». De ce point de vue, Sarkozy n'a pas été vaincu par Hollande, mais emporté par le courant impétueux historique de l'aspiration au changement.

L'échec aux élections présidentielles n'est peut-être pas une mauvaise chose pour le parti conservateur. Après 17 longues années au pouvoir, il est inévitable qu'il tombe dans l'immobilisme, voire dans la corruption. Passé maintenant dans l'opposition, il doit recommencer à zéro et travailler dur pour se renforcer, et peut-être, reconquérir un jour le pouvoir. Bien sûr, c'est un sujet à traiter plus tard.

Le retour de la gauche : une tendance générale

Cette volonté de changement a fait partir Sarkozy et fait venir Hollande. Celui-ci est le deuxième président socialiste après Mitterrand. Son élection marque la reprise du pouvoir suprême de l'Etat par la gauche. On voyait dès 2008 les premiers signes du changement de tendance en faveur du PS. Aux élections municipales en mars de cette année, le PS a non seulement conservé Paris, mais aussi conquis à la droite plusieurs grandes villes comme Strasbourg et Toulouse, consolidant ainsi sa position à l'échelon local et ses forces à la base. Et aux élections régionales de mars 2010, le PS a triomphé dans 21 des 22 régions métropolitaines, plaçant presque toutes les grandes régions sous sa direction. Enfin, aux élections sénatoriales de l'an passé, les partis de gauche, avec le PS en tête, a obtenu plus de sièges que la droite au Sénat. C'était une victoire emblématique, car, dans l'histoire de la 5e République, la gauche n'avait jamais eu la majorité au Sénat. En juin prochain auront lieu les élections législatives. On peut prévoir que, sur la lancée de la victoire de Hollande, le PS battra une nouvelle fois la droite pour redevenir le parti de la majorité à l'Assemblée nationale. S'il en est ainsi, le PS sera un vrai parti dominant. À l'époque, Mitterrand élu président, assistait aux célébrations avec une rose à la main. La rose au poing est l'emblème du PS, et la couleur rose symbolise le PS. Aujourd'hui, en fait, on peut voir une France entièrement rose.

 La rose au poing est l'emblème du PS

Le PS vainqueur n'est pas solitaire. Son retour au pouvoir est accompagné de la montée du mouvement de gauche qui a connu une période creuse pendant des années. Le « phénomène Mélenchon » en est une illustration. Militant socialiste, Jean-Luc Mélenchon a quitté le PS en raison de ses idées radicales pour fonder le Parti de gauche. Il s'est allié au PCF l'an passé pour former le Front de gauche. Qualifié pour être candidat aux élections présidentielles, ce personnage peu connu a terminé en quatrième position au premier tour avec 11 % des voix. C'est un vrai outsider ! Mélenchon a ses atouts. Il a mobilisé ses électeurs avec ses discours enflammés et ses idées radicales, et il a exercé un grand attrait sur une partie des gens du peuple. Le 18 mars dernier, il a organisé, au nom de la commémoration du 142e anniversaire de la Commune de Paris, un grand meeting sur la place de la Bastille avec une participation de 100 000 personnes. Ses capacités de mobilisation ont largement dépassé les deux principaux candidats qui possédaient pourtant des moyens financiers et des ressources administratives très importantes. Il a violemment critiqué la bipolarisation sociale et le recul du bien-être social, et appelé à une « insurrection citoyenne » pour sauvegarder leurs intérêts. Il a aussi demandé la révision de la Constitution pour créer la « VIe République ». Ces idées, faisables ou pas, ont eu de larges échos dans les masses populaires. Des meetings d'envergure comparable ont également eu lieu à Marseille et dans d'autres villes. On a vu des marées humaines, avec des slogans et des drapeaux rouges partout, comme une mer rouge. Les participants, surexcités, criaient à haute voix des slogans, faisant ainsi déferler des vagues de mécontentement contre les injustices sociales. Beaucoup de ces participants ont dit qu'ils n'avaient pas vu de telles scènes émouvantes depuis bien des années. Ces manifestations ont eu les mêmes effets que « Occupy Wall Street ».

À travers le « phénomène Mélenchon », on peut aussi percevoir un certain retour en force du PCF. Celui-ci était autrefois un grand parti de gauche sur la scène politique française. Aux élections présidentielles de 1969, il a obtenu 21,27 % des voix. Son influence s'est affaiblie d'année en année en raison des changements survenus dans l'environnement international et de son inadaptation. Son taux de soutien a glissé vers le bas pour tomber à 2 % à l'élection de 2007. Par cette alliance avec les partis de gauche et le soutien apporté à Mélenchon comme candidat aux élections présidentielles, le PCF a voulu rompre avec son passé et se frayer un chemin nouveau. Mélenchon n'aurait pas pu devenir une grande star politique sans la base populaire dont jouissait le PCF et l'ardeur politique ainsi mobilisée. Le PCF est en train de faire des efforts pour sortir du creux de la vague et retrouver sa place sur la scène politique française. La remontée du mouvement de gauche a contribué à rendre le PS plus fort.

 

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french.china.org.cn     2012/05/07

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