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Qui choisir, Sarkozy ou Hollande ? (I)
-- Les incertitudes du report de voix

Pas de surprise ! Le président sortant Nicolas Sarkozy et François Hollande, le candidat socialiste, sont sortis gagnants du premier tour le 22 avril pour entrer comme finalistes au second tour des élections présidentielles. Toute l'attention est donc portée sur ce deuxième tour : qui sera le vainqueur ? En analysant méthodiquement les résultats du premier tour, on voit que la situation présage plus de mal que de bon pour Sarkozy, mais il peut avoir de nouveau le dessus ; et Hollande voit déjà la victoire, mais il ne doit pas relâcher sa vigilance pour autant.

Selon les résultats incomplets publiés par le ministère français de l'Intérieur le matin du 23 avril, repris par l'Agence France Presse, Hollande a obtenu 28,63% des votes devant Sarkozy qui en a obtenu 27,08% . Bien qu'il soit en tête, Hollande n'a pas obtenu la majorité nécessaire de 50%, par conséquent, il faut un second tour. Hollande et Sarkozy sont donc qualifiés pour le duel final des élections présidentielles françaises de 2012 et les huit autres candidats sont éliminés.

La situation présage plus de mal que de bon pour Sarkozy

Entré comme il le souhaite au second tour, Sarkozy est seulement en deuxième position au premier tour, c'est donc un lourd revers pour lui. En 2007, Sarkozy a obtenu au premier tour 31,18 % des voix, le meilleur score qu'un parti conservateur de droite n'ait jamais obtenu. Cinq ans plus tard, ce chiffre a chuté de 7 points, ce à quoi il ne s'attendait pas. Avant le vote, on créditait le soutien à Sarkozy de 28 à 30 %, légèrement supérieur à son adversaire Hollande. C'était la seule chance pour Sarkozy de contre-attaquer, puisqu'il était toujours dans une position défavorable. Il souhaitait profiter de son avantage au premier tour pour faire remonter sa cote et retourner une situation peu favorable au second tour. Évidemment, ses espoirs sont tombés à l'eau. À envisager les choses sous cet angle, rien ne présage de bon pour Sarkozy. Cependant, pour le moment, il est encore trop tôt pour parler de sa défaite. En effet, une « surprise » au premier tour lui a donné une lueur d'espoir.

Cette surprise, c'est le taux de soutien de 18,01 % obtenu par la nouvelle présidente du FN Marine Le Pen, en troisième position derrière le candidat socialiste et celui de droite de l'UMP. Le fondateur du FN est Jean-Marie Le Pen, père de Marine Le Pen. Il proposait une politique raciste, préconisait « la France d'abord » et la xénophobie. Le FN est donc une organisation d'extrême-droite de triste renom sur la scène politique française. Pourtant, ces dernières années, le FN a vu son taux de soutien progresser constamment. Lors de l'élection présidentielle de 2002, Le Pen père a obtenu au premier tour 16,95 % des voix, devant le candidat socialiste Lionel Jospin, et a pu participer au deuxième tour contre Jacques Chirac. Aux élections de 2007, le FN a considérablement reculé et son taux de soutien est tombé à 11 %. C'est pour cette raison que le FN n'attirait pas beaucoup d'attention avant la présente élection. Or, Marine Le Pen a créé la surprise avec 18,01 % des voix, battant ainsi le record de son père.

C'est un résultat malheureux pour la France, mais très bon pour Sarkozy, car ces 18 % sont précieux pour lui. En fait, dès le début de l'élection, Sarkozy a déployé une offensive de charme à l'égard de l'électorat du FN. Il sait très bien que c'est par crainte de la détérioration de la sécurité et de l'immigration massive que beaucoup d'électeurs ont choisi le FN. C'est pourquoi il a proposé de renforcer la sécurité, de limiter strictement l'immigration et de restreindre la circulation des personnes au sein de l'UE. Il a même menacé d'un retrait possible de la France de l'« accord de Schengen ». Selon un sondage, 37 % des électeurs du FN voteront pour Sarkozy, 18 % voteront pour Hollande et 45 % n'ont pas fait leur choix. C'est cette dernière catégorie de personnes que Sarkozy cherche par tous les moyens à séduire. S'il adopte des mesures adéquates, il n'est pas tout à fait exclu qu'il puisse renverser la situation.

Hollande entre la joie et l'inquiétude

Comme les sondages le prévoyaient, Hollande est le grand gagnant de cette élection. Il a obtenu 28,63 % des voix, le plus haut taux de soutien depuis 1988 pour un candidat socialiste au premier tour. En 1988, François Mitterrand a été réélu président, et il a obtenu le score au premier tour de 34,5 %. Depuis, le PS a glissé vers le bas, et en 2002 Lionel Jospin a été battu par Jean-Marie Le Pen avec seulement 16,1 % des voix.

Maintenant, Hollande a retrouvé les « jours glorieux » du PS. Cela s'explique aussi, à part sa propre personnalité, par un taux de participation élevé. Selon les chiffres officiels, le taux d'abstention est de 19,8 %, c'est assez important, mais il y a une nette amélioration par rapport au passé. En 2002, le taux d'abstention était de 28,4 %. On pensait à l'époque que l'élimination de Lionel Jospin était due largement à une faible participation de l'électorat de gauche. Et aujourd'hui, la victoire de Hollande vient d'une participation active des électeurs.

Pour le second tour du 6 mai, Hollande doit être partagé entre la joie et l'inquiétude. Joie, parce qu'à part les 28,63 % de voix, les candidats du Front de gauche, des Verts (2,28 %), de Lutte ouvrière (0,57 %) et du Nouveau parti anticapitaliste (1,15 %) ont indiqué qu'ils soutiendraient Hollande au second tour.

Inquiétudes, parce que bien qu'il soit en première position, un point et demi seulement le sépare de Sarkozy, il n'est pas sûr qu'il ait suffisamment de voix au second tour. Et le taux de soutien élevé du FN constitue une menace pour lui, un FN considéré comme « trouble-fête électoral ». Le rêve de Hollande d'être élu président serait brisé si les voix des électeurs de Marine Le Pen se reportent sur Sarkozy. Il n'est pas sans précédent qu'un candidat arrivé en tête du premier tour soit battu au second tour.

Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des Problèmes mondiaux, de l'Agence Xinhua

french.china.org.cn     2012/04/24

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