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Opportunités sur le marché de l'e-médecine
Selon un rapport publié par le cabinet d'études de marché américain ABI, en 2016, le marché des services médicaux via Internet sans fil représentera 1,34 milliard de dollars ; 30 millions d'appareils mobiles seront connectés au « réseau local médical » ; les capteurs médicaux sans fil qui s'attachent aisément à la peau seront au nombre de 100 millions.
Ces capteurs peuvent évaluer la température du corps, le rythme cardiaque, le pouls, la profondeur du sommeil, la tension artérielle et le niveau d'oxygène dans le sang de ceux qui les portent. Les données électroniques obtenues peuvent alors être envoyées par e-mail aux patients et aux médecins de famille.
Selon des enquêtes, en raison d'une répartition inégale des ressources médicales en Chine, dialoguer avec son médecin sera toujours plus important pour les patients à mesure que se développe la « médecine mobile » : 64 % des patients espèrent à l'avenir pouvoir communiquer avec leur médecin grâce à un appareil mobile et se disent prêts à payer pour cela ; 73 % sont disposés à débourser de l'argent pour essayer les systèmes de suivi médical à distance ; 46 % souhaiterait recevoir plus d'informations médicales par le biais de l'e-médecine, trois quarts d'entre eux étant enclins à mettre la main au porte-monnaie pour cela.
Les outils de l'e-médecine changeront également avec le temps. Les réseaux mobiles et les smartphones sont le plus souvent utilisés, jusqu'à devenir les moyens les plus populaires pour accéder à des services de l'e-médecine. L'Internet mobile s'avère le premier choix des patients, récoltant 35 % des votes. Mais bien que les patients acceptent majoritairement de payer pour des services médicaux mobiles, le coût de ces derniers demeurera néanmoins le plus grand obstacle à leur utilisation. Les sociétés spécialisées dans ce domaine devraient donc envisager d'offrir ces services à bas prix, voire gratuitement, tout en trouvant des alternatives commerciales pour réaliser du bénéfice.
En Chine, la médecine par Internet suit deux modèles : le B2B, qui s'adresse aux médecins des hôpitaux ; et le B2C, qui s'adresse aux usagers. Et pour l'heure, les applications mobiles peuvent être classées en trois catégories : l'e-médecine, avec par exemple Chunyu Yisheng, qui permet de se renseigner sur les affections dont on est potentiellement atteint et de consulter un médecin ; le suivi des maladies, comme avec Hao Daifu (Bon médecin), qui vise à assurer une surveillance postopératoire, après la pose par exemple d'une prothèse valvulaire cardiaque ; la médication, avec notamment Dingxiangyuan (Jardin de lilas), qui met à disposition des notices de médicaments et des outils de calculs médicaux.
Selon une analyse conduite par iiMedia Research, l'e-médecine n'en est qu'à ses balbutiements en Chine, et son développement se heurte à de nombreuses difficultés, telles que le manque de ressources médicales, le faible recours des hôpitaux publics à l'informatique, ainsi que le petit nombre d'usagers, qui plus est, peu actifs. Chunyu Yisheng est encore en train de chercher des solutions pour se dégager un profit. Bien que les services en ligne fournis soient à l'origine payants, seuls 5 % des usagers les règlent, et tous les bénéfices générés sont utilisés pour rémunérer les médecins. La société doit en outre verser de l'argent aux professionnels qui prennent le temps de répondre aux questions posées gratuitement par les usagers. Les autres recettes proviennent d'entreprises en quête de prospects, comme par exemple des fabricants de produits pour les mères et les nouveau-nés.
LUO YUANJUN
Source: La Chine au Présent |
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