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Le 10 août 2011, une opération a été conjointement effectuée par des médecins venus du monde entier via Internet, dans l'hôpital n°2 affilié à l'École de médecine de l'université du Zhejiang.
À la mi-juin 2014, les consultations s'enchaînent sans encombre aux urgences de l'Hôpital du peuple, dans l'arrondissement Nanhai de Foshan (province du Guang-dong). Et pourtant, le directeur de ce service indique qu'en 24 heures, un minimum de 400 patients y étaient admis, le record s'étant un jour établi à 800. À vrai dire, depuis que l'arrondissement Nanhai s'est mis aux Big Data à visée médicale, plus besoin de faire la queue durant de longues heures pour un rendez-vous !
Fin avril dernier, a été lancée pour les citadins de l'arrondissement Nanhai une plate-forme de gestion de leurs dossiers médicaux. En s'y connectant, les internautes peuvent avoir accès à des informations comme le récapitulatif de leurs consultations, leurs ordonnances ou leurs bilans médicaux. Grâce à ces données, les médecins urgentistes sont informés, plus rapidement et de manière plus complète, de l'historique médical d'un sujet, réalisant ainsi un diagnostic plus avisé. Cette plate-forme facilite donc l'interaction entre médecins et patients, tout en faisant bénéficier ces derniers d'un service de soins plus personnalisé.
Internet et la médecine traditionnelle : une intégration accélérée
Dès 2010, le gouvernement chinois a décidé de créer une plate-forme informatique médicale à trois échelons (au niveau du pays, des provinces et des préfectures ou villes), ainsi que d'établir deux banques de données fondamentales (une consacrée aux archives et une consacrée aux dossiers médicaux. Recourir aux Big Data est déjà devenu une stratégie clé mise en œuvre par la majorité des établissements médicaux pour améliorer la qualité de leurs soins et leur compétitivité, ainsi qu'accélérer leur rythme de croissance et d'innovation.
L'e-médecine consiste grosso modo à relier à l'Internet mobile collecte de données vitales, suivi médical, consultations, diagnostics et traitements, par le biais de dispositifs médicaux portables intelligents et de l'analyse des Big Data. Toutes ces informations pertinentes ne se limitent plus au support papier ni à l'enceinte des hôpitaux : elles peuvent être mises en ligne, circuler librement, être téléchargées et partagées, de sorte que les médecins d'autres provinces peuvent tout aussi facilement établir un diagnostic.
Outre ces dispositifs médicaux portables, d'autres outils mettant à profit les Big Data se généralisent également. Le 24 mai 2014, 100 praticiens ont participé à la première Formation à l'échelle nationale des médecins de campagne, qui a été inaugurée à Chengmai (province de Hainan). Au-delà des compétences générales, cette formation portait sur l'utilisation d'une nouvelle technologie utile à la prestation de soins. Chacun des 2 476 villages de Hainan est équipé de cet appareil, qui permet de recueillir les informations médicales de 5 millions de villageois.
Avec cet outil, les médecins de campagne peuvent mesurer la tension artérielle, la glycémie, la fréquence cardiaque, etc. L'appareil étant relié à un ordinateur, les données sont stockées dans ce qu'on appelle le cloud et peuvent ainsi être consultées au jour le jour par les médecins de campagne, les hôpitaux de district ou de canton, voire les grands hôpitaux de Beijing. Ces données, mises à jour en permanence, sont d'une grande aide à l'établissement de diagnostics.
Ce système permet donc de relier les établissements médicaux de district, de canton et de village. Les médecins de campagne décident, selon la gravité de la maladie, d'où sera traité le patient : à son domicile, dans un hôpital de canton ou dans un hôpital de district. L'hôpital de campagne joue ainsi le rôle de « gare de triage ». Dans le village de Luoyi au district de Chengmai, le dossier médical de 4 828 habitants a été établi, 31 065 examens médicaux ont été menés, et des relevés sur la pression artérielle, la glycémie et le rythme cardiaque de patients ont été publiés, énumère le médecin de campagne Li Shouxing. Dans le passé, il notait par écrit les résultats des examens, le résumé de ses consultations et la médication de ses habitués, ce qui n'était guère pratique pour conserver les informations, et encore moins pour les échanger.
Source: La Chine au Présent |
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