« Caché » sur la Colline de l'Ouest, dans le district pékinois de Haidian, se trouve un ensemble de sites qui furent jadis témoins des échanges culturels sino-français et des liens d'amitié entre les deux peuples. A cet endroit, situé à cheval entre les bourgs de Wenquan et de Sujiatuo, a résidé, au début du siècle dernier, un groupe d'aristocrates français et de personnalités chinoises. Parmi eux se trouvaient entre autres le docteur Bussières et le poète Saint-John Perse, à qui fut décerné le prix Nobel de littérature en 1960.

Cette année marque le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France. En cet honneur, le gouvernement du district de Haidian a entamé, en 2013, une restauration des sites culturels sino-français de la Colline de l'Ouest. Les travaux concernent notamment plusieurs cours du Lycée nº47 de Beijing, le jardin de la famille Bussières et le site de Saint John Perse. Un projet qui devrait être terminé d'ici la fin de l'année 2014. A l'avenir, l'endroit accueillera une « zone de charme sino-français », où sera inauguré un circuit dédié au tourisme culturel sino-français. Les forts liens historiques entre la France et le nord du district de Haidian

Selon un responsable du gouvernement du district de Haidian, la Colline de l'Ouest, et particulièrement le nord de celle-ci, possède avec la France de forts liens historiques. Du début du 20e siècle aux années 1920-1930, des amis français et des personnalités chinoises ayant étudié en France s'y sont réunis. Profitant de l'expérience de la France, ils ont expérimenté des moyens de permettre à la Chine de sortir de son retard. Ils sont à l'origine de la création en Chine d'un système universitaire multidisciplinaire basé sur le modèle éducatif français, et établi grâce à l'indemnité prévue par le Protocole des Boxers de 1900. Couvrant toutes les étapes de l'éducation et de la formation, il promouvait également un mouvement de séjours « études-travail » en France pour les jeunes chinois. Sous l'influence des principes français de répartition équitable des pouvoirs et de coopération sociale, ils ont réalisé des essais d'autogestion dans la campagne entourant le village de Wenquan et ont fondé des bureaux d'administration autonome et des coopératives économiques, une première dans le domaine de l'autonomie rurale. Ils ont également développé divers projets du domaine de l'intérêt public prévoyant la construction d'infrastructures routières, électriques, et dédiées aux télécommunications, l'établissement de sanatoriums, et ont largement contribué au développement de l'économie rurale.

A la même période, un groupe de membres de la haute société française, passionnés de littérature et d'histoire chinoises, contribuait activement au développement du nord de Haidian. Pendant plusieurs dizaines d'années, ils œuvrèrent aux côtés de personnalités chinoises animées de patriotisme pour transformer par leurs actions la zone de Xishan.