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Les Français qui vivaient en Chine au début du 20e siècle

French.china.org.cn | Mis à jour le 25. 03. 2014 | Mots clés : Boussières, Saint John Perse

Les Français qui vivaient en Chine au début du 20e siècle

Docteur Bussières dans son villa, située sur une colline au nord de Beijing.

 

A l'heure où l'on fête le 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques franco-chinoises, des journalistes se sont rendus dans le nord de Beijing pour partir à la découverte de l'histoire exceptionnelle, bien que peu connue, des Français qui vivaient en Chine voilà un siècle, à la fin de la dynastie des Qing. Ils ont foulé de leurs pieds la terre de Chine à une époque où celle-ci n'était accessible qu'après des mois d'une longue traversée en bateau. Plusieurs journalistes ont visité les restes de la résidence de Saint-John Perse et le dispensaire du docteur Bussières dans le village de Guanjialing, au district de Haidian.

Le docteur Bussières, médecin de la légation française, a vécu plus de 50 ans en Chine. Il habitait le quartier de Wangfujing, où se trouvait aussi son cabinet médical. A Guanjialing, il possédait une très grande villa avec un jardin délicatement construit sur le versant d'une colline, où il aimait se reposer. Lorsqu'il était à Guanjialing, il soignait gratuitement les habitants du village.

Selon Zhang Wenda, historien chinois de Beijing au début du 20e siècle, le docteur Bussières a largement contribué à la lutte contre l'invasion japonaise en Chine pendant la Seconde Guerre mondiale. Il a en effet transporté du matériel médical et des équipements de communication pour l'armée chinoise. Il jouit également d'une excellente réputation au sein de la population chinoise pour avoir soigné les paysans dans le village où il habitait, sans jamais les faire payer. Les habitants locaux ont même fait ériger un pont à son nom pour lui exprimer leur gratitude.

Zhang Wenda considère que le docteur Bussières est un ami du peuple chinois, tout comme le docteur canadien Norman Bethune, qui pratiquait également en Chine durant la Seconde Guerre mondiale.

Quant à Saint-John Perse, de son vrai nom Alexis Leger, lauréat du prix Nobel de littérature en 1960. Diplomate français mais aussi poète, Saint-John Perse est un proche d'André Gide, qui l'incita à publier ses premiers poèmes. Directeur du cabinet du ministre en 1925, secrétaire général du ministère des Affaires étrangères en 1933, il est ensuite déchu de la nationalité française par le régime de Vichy. Se refusant à diffuser ses œuvres pendant ses fonctions de diplomate, il a depuis publié divers recueils de poésie. En froid avec le général de Gaulle depuis plusieurs années, il n'a reçu à ce jour aucune félicitation officielle.

Les historiens chinois ont essayé de retrouver les vestiges d'un petit temple au nord de Beijing où le poète français a terminé son œuvre Anabase, qui lui a valu le prix Nobel de littérature à Stockholm le 10 décembre 1960.

Selon Liu Ronghui, historien chinois, Saint-John Perse est connu en Chine pour ses talents de poète et de diplomate français. Saint-John Perse a en effet composé son recueil Anabase retiré dans un temple au nord de la capitale. Il a débuté sa carrière de diplomate en tant que troisième secrétaire à l'ambassade de France à Beijing. Accroché à un flanc de montage offrant une vue sur la vallée, le temple dans lequel il aimait écrire se situait à environ une journée de cheval de Beijing. Cet emplacement lui rappelait les paysages de sa Guadeloupe natale, où la montagne se jette dans l'océan.

 



 

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Source: french.china.org.cn

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