Le cinquantenaire de la réforme démocratique au Tibet
 
 
II. Une réforme démocratique de grande envergure au Tibet

Soutenue par les forces anti-chinoises à l'étranger, la clique réactionnaire au sein de la couche supérieure du Tibet complota soigneusement et déclencha, le 10 mars 1959, une rébellion armée générale à Lhasa. Le 7 février, le XIVe Dalaï Lama déclara à Deng Shaodong, commandant en chef adjoint de la zone militaire du Tibet, ainsi qu'à d'autres personnes : « On dit que l'Ensemble artistique de la zone militaire du Tibet, après ses études dans l'intérieur du pays, présente de nouveaux numéros très bons. Je voudrais assister à la représentation. Je vous prie d'en organiser une à mon intention. » Deng Shaodong et les autres donnèrent immédiatement leur accord, et prièrent le Dalaï Lama de fixer la date et le lieu de la représentation désirée. Ils informèrent par ailleurs les kalon dont Surkang et l'intendant du Dalaï Lama, Paglha Tubdain Weidain, de cet arrangement. Le 8 mars, le Dalaï Lama décida que le spectacle aurait lieu le 10, à 3 heures de l'après-midi, dans la grande salle de la zone militaire. Le soir du jour suivant, le miboin (fonctionnaire chargé de l'administration de l'ordre public de l'ancienne ville de Lhasa) déclara d'un ton démagogique aux habitants de Lhasa : Le Dalaï Lama se rendra demain dans la zone militaire pour un banquet et une représentation artistique ; les Han ont préparé un avion en vue de le kidnapper et de l'emmener à Beijing ; chaque famille doit donc envoyer des personnes au siège du Dalaï Lama à Norbulingka, pour lui adresser une pétition lui demandant de ne pas y aller. Le lendemain matin, les rebelles incitèrent avec force quelque 2 000 personnes à aller à Norbulingka, en répandant des bruits selon lesquels la zone militaire « complote d'empoisonner le Dalaï Lama », et en criant : « Le Tibet indépendant », « Chassons les Han », etc. Ils blessèrent sur-le-champ Sampo Cewang Rinzin, ancien kalon et commandant en chef adjoint de la zone militaire du Tibet, et ils lapidèrent à mort Kaingoin Pagbalha Soinam Gyamco, une personnalité patriote et membre du Comité préparatoire de la Région autonome du Tibet. Ils attachèrent ensuite le cadavre à la queue d'un cheval pour l'exposer dans le centre-ville de Lhasa. Puis, les chefs de file de la rébellion convoquèrent successivement l' « Assemblée populaire », la « Conférence populaire de l'Etat indépendant du Tibet », déchirèrent ouvertement l'Accord en dix-sept articles, proclamèrent l' « indépendance du Tibet » et déclenchèrent ainsi une rébellion armée générale.

Bien que Norbulingka fût alors contrôlé par les rebelles et qu'il fût très difficile de contacter le Dalaï Lama, le représentant de l'autorité centrale, Tan Guansan, lui adressa les 10, 11 et 15 mars trois lettres à l'aide de personnalités patriotes, lettres dans lesquelles il exprimait sa compréhension à l'égard de la situation du Dalaï Lama, sa préoccupation pour la sécurité de celui-ci, et soulignait que le gouvernement local du Tibet devait mettre tout de suite fin aux provocations armées des rebelles. Les 11, 12 et 16, le Dalaï Lama répondit trois fois à Tan Guansan, disant : « Les malfaiteurs réactionnaires, en prétextant assurer ma sécurité, cherchent à me compromettre, et je tente de les neutraliser. » « Les infractions à la loi des groupes de réactionnaires me plongent dans une immense inquiétude... Sous le prétexte de protéger ma sécurité, ils ont suscité des incidents graves pour saper les relations entre les autorités centrales et locales ; je fais l'impossible pour les régler. » Dans sa réponse du 16, il disait encore qu'il avait « éduqué » et « critiqué sévèrement » des fonctionnaires du gouvernement local, ajoutant qu'il se rendrait dans la zone militaire quelques jours plus tard. Cependant, le 17 mars au soir, le Dalaï Lama et les chefs de file de la rébellion, comme les kalon Surkang, Neuxar et Xaisur, quittèrent Lhasa et se rendirent à Shannan, « base d'appui » de la rébellion armée. Après la défaite de celle-ci, ils se réfugièrent tous en Inde.

Quand le Dalaï Lama quitta Lhasa, les rebelles mobilisèrent 7 000 hommes pour lancer une attaque générale, le 20 mars, au petit matin. Poussées à bout, les troupes de l'Armée populaire de Libération à Lhasa reçurent l'ordre de riposter, à 10 heures du matin. Bénéficiant du soutien des peuples de différentes ethnies tibétaines, ces troupes, fortes d'un millier d'hommes, apaisèrent la rébellion armée en deux jours dans la région de Lhasa, puis les activités rebelles des autres régions du Tibet.

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