Le cinquantenaire de la réforme démocratique au Tibet
 
 
II. Une réforme démocratique de grande envergure au Tibet

La mise en application d'une réforme démocratique et l'abolition du servage féodal théocratique constituent les conditions inévitables pour le progrès et le développement social de l'humanité, l'importante tâche de la Révolution démocratique populaire sous la direction du Parti communiste chinois, la seule issue du développement social du Tibet et le désir ardent de la majorité du peuple tibétain. En 1959, le gouvernement populaire central appliqua une réforme démocratique au Tibet et abolit le servage féodal corrompu et ténébreux, accomplissant ainsi une grande transformation dans l'histoire du Tibet et changeant profondément le sort du peuple tibétain.

La Guerre de libération menée par le peuple chinois ayant été couronnée d'une victoire décisive, la République populaire de Chine fut proclamée en 1949. Suite à la libération pacifique de Beiping (aujourd'hui Beijing), du Hunan, du Yunnan, du Xinjiang et du Xikang (Kham), le gouvernement populaire central adopta aussi le principe de libération pacifique envers le Tibet en tenant compte de la situation réelle du Tibet. En janvier 1950, il pria officiellement les autorités locales du Tibet d' « envoyer une délégation à Beijing pour négocier la libération pacifique du Tibet ». Le XIVe Dalaï Lama nomma, en février 1951, Ngapoi Ngawang Jigme premier représentant plénipotentiaire du gouvernement local du Tibet, Kemai Soinam Wangdui, Tubdain Daindar, Turdain Legmoin et Sampo Dainzin Toinzhub, représentants chargés d'aller à Beijing poursuivre les négociations avec le gouvernement populaire central. Les représentants du gouvernement populaire central et du gouvernement local du Tibet signèrent, le 23 mai 1951, l'Accord sur les mesures concernant la libération pacifique du Tibet (ou Accord en dix-sept articles). Ainsi, la libération pacifique fut réalisée au Tibet. La libération pacifique permettait au Tibet de se débarrasser du joug des forces d'agression des impérialistes et de briser la situation de fermeture et de stagnation de longue durée de la société tibétaine, créant ainsi des conditions favorables pour la réforme démocratique, le développement et les progrès du Tibet.

Cet Accord bénéficiait de l'approbation et du soutien du peuple des différentes ethnies tibétaines. Du 26 au 29 septembre 1951, le gouvernement local du Tibet convoqua une conférence à laquelle participèrent tous les fonctionnaires ecclésiastiques et laïques ainsi que les représentants des trois grands monastères pour discuter de l'Accord. Il fut déclaré que « l'Accord en dix-sept articles profite considérablement et incomparablement à la cause grandiose du Dalaï Lama, au bouddhisme, aux affaires politiques et économiques du Tibet, et doit sans conteste être appliqué à la lettre ». Le XIVe Dalaï Lama envoya donc le 24 octobre de la même année un télégramme au président Mao Zedong, dans lequel il disait : « Sur la base de l'amitié, les représentants des deux parties ont signé le 23 mai 1951 l'Accord sur les mesures concernant la libération pacifique du Tibet. Le gouvernement local, les lamas et les populations laïques du Tibet le soutiennent à l'unanimité. Sous la direction du président Mao et du gouvernement populaire central, ils apporteront une aide active à l'Armée populaire de Libération entrée au Tibet pour consolider la défense nationale, chasser les forces impérialistes du Tibet, sauvegarder l'unité territoriale et la souveraineté du pays. » En 1954, le XIVe Dalaï Lama et le Xe Panchen Lama se rendirent à Beijing pour participer à la première Assemblée populaire nationale. Lors de cette Assemblée, ils furent élus respectivement vice-président et membre du Comité permanent de l'Assemblée populaire nationale. Le XIVe Dalaï Lama prit la parole et exposa les résultats obtenus depuis trois ans dans la mise en pratique de l'Accord en dix-sept articles et soutint chaleureusement les principes et les clauses concernant l'autonomie régionale des minorités ethniques. Le 22 avril 1956, le XIVe Dalaï Lama assuma les fonctions de président du Comité préparatoire de la Région autonome du Tibet et déclara lors de la conférence marquant la fondation de ce Comité : « L'Accord en dix-sept articles permet au peuple tibétain de jouir pleinement des droits d'égalité ethnique et de s'engager dans la voie lumineuse de la liberté et du bonheur. »

La réforme du régime social du Tibet représentait une obligation de la mise en application de l'Accord en dix-sept articles. Dans l'article 11 de cet Accord, il est stipulé clairement : « En ce qui concerne les différentes réformes au Tibet, il n'y aura pas de coercition de la part des autorités centrales. Le gouvernement local du Tibet devra réaliser les réformes de sa propre volonté, et quand le peuple présentera des demandes de réformes, elles devront être examinées en consultation avec le personnel dirigeant du Tibet. » Après la libération pacifique du Tibet, les demandes du peuple tibétain concernant la réforme ne cessaient d'augmenter. Les personnalités sensées des couches moyennes et supérieures du Tibet réalisèrent que sans une réforme de l'ancien système, le Tibet n'aurait pas la possibilité de connaître la prospérité. Compte tenu de l'histoire et de la réalité du Tibet, le gouvernement populaire central adopta une attitude très prudente et une politique extrêmement tolérante à l'égard de la réforme du système social au Tibet. Il essaya de persuader avec patience le groupe dirigeant de la couche supérieure des autorités locales du Tibet et lui laissa le temps suffisant pour prendre l'initiative de procéder à des réformes. En 1956, le gouvernement populaire central décida, selon la réalité du Tibet, de « ne pas appliquer de réformes pendant six ans » en attendant le réveil de la classe supérieure tibétaine. En janvier 1957, lors de sa visite en Inde, le premier ministre Zhou Enlai transmit une lettre du président Mao Zedong aux Dalaï Lama et Panchen Lama, ainsi qu'aux principaux fonctionnaires du gouvernement local du Tibet qui les accompagnaient. Ce message révélait une décision de l'autorité centrale, selon laquelle la réforme n'aurait pas lieu durant six ans, et six ans plus tard, ce serait toujours en fonction de la réalité et des conditions réelles que l'on déciderait de l'effectuer ou non. Le 27 février 1957, dans son article De la juste solution des contradictions au sein du peuple, Mao Zedong indiqua clairement : « Conformément à l'Accord en dix-sept articles conclu entre le gouvernement populaire central et le gouvernement local du Tibet, la réforme du régime social y sera réalisée ; cependant, il ne faut pas se montrer impatient, la décision sur le moment où il conviendra de procéder à cette réforme ne pourra être prise que lorsque la grande majorité des masses tibétaines et des chefs du Tibet le jugeront possible. La décision a maintenant été prise de ne pas appliquer de réformes durant la période du deuxième plan quinquennal (1958 – 1962). Quant à la question de savoir si ces réformes seront réalisées au cours du troisième quinquennat (1963 – 1967), elle ne pourra être résolue qu'à la lumière de la situation du moment. » On peut dire que le gouvernement populaire central a fait preuve d'une très grande indulgence envers le groupe dirigeant de la couche supérieure du Tibet.

1   2   3   4   5   Page suivante  


 
Copyright © China Internet Information Center. All Rights Reserved
E-mail: webmaster@china.org.cn Tel: 86-10-88828000