La Chine doit mettre en œuvre une stratégie nationale pour promouvoir l'exportation de l'énergie nucléaire, a déclaré Yang Qi, membre du Comité national de la Conférence consultative du peuple chinois (CCPPC) et président honoraire de l'Institut d'étude et de conception de l'énergie nucléaire de Chine, quand il s'exprimait devant la troisième réunion plénière de la 4e session du 11e Comité national de la CCPPC le 9 mars dans la matinée à Beijing.
Selon M. Yang, la promotion de l'exportation favorisera la reconversion structurelle du commerce extérieur et celle du pays, en une puissance productrice d'énergie nucléaire. Le fait que l'État se met à promouvoir cette exportation est la voie incontournable pour parvenir à l'objectif d'une puissance productrice d'énergie nucléaire. Dans le cas des États-Unis, de la France, du Japon, du Canada, de la Russie et de la Corée du Sud, les fonctionnaires gouvernementaux de haut niveau poussent tous, sans exception, l'exportation de l'énergie nucléaire de leurs pays.
Pour la Chine, les conditions sont grosso modo réunies pour exporter son énergie nucléaire, a estimé M. Yang. La demande croissante du marché international constitue une bonne opportunité pour la Chine. Selon les statistiques de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), environ 300 centrales nucléaires seront construites dans trente pays d'ici 2030. Des pays en développement ont présenté, l'un après l'autre, leur requête de construire des centrales nucléaires de seconde génération améliorée à technologie mûre, sécurisée et économique.
Grâce à la pratique de ces vingt dernières années, la Chine a accumulé une riche expérience en matière de R&D, de conception, de fabrication des équipements, de conduite des travaux d'ingénierie et de gestion de l'exploitation. Elle dispose d'une bonne base et des moyens suffisants pour concevoir et construire, de façon autonome, des groupes-réacteurs nucléaires allant de 300 000, 600 000, à un million de kW. Elle a déjà exporté sa technologie nucléaire et cumulé des expériences dans la construction et la gestion de l'exploitation des centrales nucléaires à l'étranger.
Suite à ses efforts consentis ces dernières années dans les R&D et innovations, la Chine a développé le groupe-réacteur nucléaire à eau sous pression CP1000 de classe d'un million de kW dont elle possède la propriété intellectuelle. Les caractéristiques de ce type de réacteur atteignent, pour la majorité, le niveau d'un réacteur de troisième génération. Cela constitue une condition fondamentale pour prospecter le marché international de l'énergie nucléaire.
La Chine jouit déjà de la capacité de service pour la filière entière de l'industrie nucléaire et bon nombre de pays qui projettent de développer l'énergie nucléaire ont manifesté une forte volonté d'acquérir des centrales nucléaires chinoises de classe du million de kW, a indiqué M. Yang. Parallèlement, des sociétés chinoises sont en train de développer la technologie de la centrale nucléaire de 3e génération, qui pourrait devenir plus tard une marque à vendre sur le marché international.
Il suggère de faire de l'exportation de l'énergie nucléaire une stratégie nationale, de renforcer l'organisation et la direction unifiées de ces exportations et de promouvoir la mise en œuvre de cette stratégie à travers des actions politiques, diplomatiques et de la coopération économique. À moyen et à long termes, il faut notamment prêter attention à la promotion du développement de la technologie de 3e génération pour pénétrer le marché international, technologie dont la Chine possède la propriété intellectuelle. En outre, de plus grands efforts doivent être consentis sur le plan des mesures politiques, par exemple, accorder des crédits et des incitations fiscales aux projets pilotes à l'étranger, soutenir les projets de financement ou d'échange des entreprises exportatrices de centrales nucléaires, etc.
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