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Développement soutenu des relations sino-canadiennes

Le fait que le premier ministre canadien Jean Chrétien conduit pour la quatrième fois une délégation importante formée de hauts fonctionnaires, d’industriels et d’hommes d’affaires pour visiter la Chine du 10 au 18 février montre l’attention accordée par le gouvernement canadien à l’amitié et à la coopération sino-canadiennes dans les domaines politique, économique, scientifique et technique, éducationnel et culturel.

Cette visite ne manquera pas de promouvoir l’amitié sino-canadienne, d’accroître la coopération bilatérale et de développer les relations entre les deux pays.

Depuis que la Chine et le Canada ont établi leurs relations diplomatiques le 13 octobre 1970, les deux pays ont maintenu la tendance au développement de leurs rapports. Sans conflits d’intérêts fondamentaux, ils ont resserré leur coopération dans les domaines politique, économique, commercial, scientifique et technique, éducationnel et culturel.

Après 1989, les relations entre les deux pays ont connu un refroidissement temporaire. Mais, après un certain temps, elles sont revenues non seulement à l’état normal, mais aussi se sont développées considérablement.

Du côté chinois, la Chine a travaillé activement, après la guerre froide, pour promouvoir le processus de multipolarisation du monde, amélioré ses relations avec ses pays voisins et les grands pays et contribué de manière non négligeable à la stabilisation des économies en Asie dans la crise monétaire asiatique. De plus, elle est solide sur le plan politique, se développe sur le plan économique, jouit d’un statut international de plus en plus important et se conduit en tant qu’un grand pays responsable dans les affaires mondiales.

Du côté canadien, le Canada, notamment après l’entrée en fonction en novembre 1993 du premier ministre Jean Chrétien, dirigeant du Parti libéral, a repris sa politique étrangère traditionnellement indépendante, espéré ardemment améliorer et développer ses relations avec la Chine, accordé la priorité à la Chine et fait de ses relations avec la Chine son point d’appui dans sa stratégie extérieure d’avance vers l’Asie et le Pacifique. Avant les Etats-Unis, il a déclaré qu’il ne poserait pas les droits de l’homme comme la condition préalable à l’amélioration des relations entre les deux pays.

Ces dernières années, le gouvernement canadien a appliqué une politique active, stable et durable envers la Chine, et a travaillé à l’expansion des relations d’amitié entre les deux pays et les deux peuples. Les relations sino-canadiennes se sont développées de façon soutenue : les visites réciproques au niveau élevé sont fréquentes, les consultations politiques se renforcent, les relations économiques se développent rapidement, les domaines de coopération s’élargissent et portent davantage de fruits. Les visites en Chine du gouverneur, du premier ministre, du ministre des Affaires étrangères, du ministre du Commerce international, des chefs de provinces et régions, et de diverses personnalités du Canada montrent le désir ardent de tous les milieux du Canada de renforcer la coopération entre les deux pays, ont amélioré la compréhension et la confiance mutuelles, consolidé la conviction en une amitié et une coopération durables, et jeté les bases de l’approfondissement des relations bilatérales. Le groupe parlementaire canadien d’amitié canado-chinoise, qui a été remis en place en 1994 et est devenu l’Association parlementaire canado-chinoise, s’est transformé en deuxième organisation parlementaire du Canada, après celle de Canada-Etats-Unis. L’accroissement incessant des rapports entre le Parlement canadien et l’Assemblée populaire nationale de Chine a contribué activement à l’approfondissement de la compréhension mutuelle et au développement des relations entre les deux pays. En mai 1995, le ministre canadien des Affaires étrangères a déclaré que « le partenariat économique, l’environnement et le développement, la paix et la sécurité, la législation et les droits de l’homme » étaient les quatre piliers des relations du Canada avec la Chine. Du fait que les économies du Canada et de la Chine sont largement complémentaires et possèdent un vaste potentiel de coopération, les relations économiques et commerciales entre les deux pays ont de vastes perspectives de développement.

Actuellement, la Chine est le deuxième client du Canada en Asie. Les échanges commerciaux entre les deux pays se sont développés rapidement pour atteindre en 2000 une valeur totale de 6 milliards de dollars US, mettant ainsi fin à la tendance à la baisse (3,9 milliards de dollars US en 1997). Dans les Nations unies et d’autres organisations internationales, les deux pays coopèrent fructueusement et partagent davantage de points de vue communs sur d’importants problèmes internationaux ou régionaux. Cela contribue à la promotion de la paix et de la stabilité dans le monde. Depuis de nombreuses années, le gouvernement canadien soutient fermement l’adhésion de la Chine à l’OMC et lui apporte l’aide de développement et l’aide de secours aux sinistrés. Il est d’avis que le développement des relations durables, actives et stables avec la Chine était dans l’intérêt du Canada.

Dans le même temps, le président, le premier ministre, le président du Comité permanent de l’Assemblée populaire nationale, le président du Comité national de la Conférence politique consultative du peuple chinois, des vice-premiers ministres, ministres, gouverneurs de provinces et diverses personnalités de Chine ont visité le Canada. Durant leur visite, les dirigeants chinois ont laissé une profonde impression aux personnalités de tous les milieux du Canada par l’importance qu’ils accordent à l’économie et au rendement, par leur attitude réaliste et par les réalisations de la réforme et de l’ouverture en Chine qu’ils leur présentaient. Cela a contribué non seulement à renforcer les rapports politiques entre les deux pays, mais aussi et surtout à pousser les entreprises canadiennes à ne plus hésiter à investir en Chine et à ouvrir une plus vaste perspective à la coopération économique entre les deux pays.

Il faut noter en particulier la visite que le président Jiang Zemin a effectuée en novembre 1997 au Canada. Partant des intérêts lointains de leur pays respectif, les dirigeants des deux pays sont parvenus au consensus relatif à l’établissement et au développement du partenariat global, caractérisé par l’amitié et la coopération, et ont mis au point les principes directeurs du développement de l’amitié et de la coopération entre les deux pays. Durant cette visite, les deux parties ont signé « l’Accord consulaire entre le gouvernement de la République populaire de Chine et le gouvernement canadien », le Mémorandum d’entente sur la coopération touristique entre l’Administration nationale du tourisme de la Chine et la Commission touristique du Canada », trois mémorandums d’entente sino-canadiens sur l’aide de développement et l’Echange de note sino-canadien sur l’établissement du consulat général respectif. L’amitié et la coopération entre la Chine et le Canada ont manifesté un élan excellent non seulement sur le plan politique, mais également dans les domaines économique, culturel, éducationnel et sanitaire. Les rapports sino-canadiens ont ainsi atteint un nouveau stade de développement.

Depuis l’établissement des relations diplomatiques entre la Chine et le Canada, le gouvernement canadien a pratiquement observé les principes énoncés dans le communiqué sur l’établissement des relations diplomatiques, s’en est tenu à la position d’« une seule Chine » et s’est montré prudent quant au développement des relations avec Taiwan.

Mais, ces dernières années, les contacts officiels entre le Canada et Taiwan se sont accrus et ont été portés à un niveau de plus en plus élevé. Les ministres canadiens des Communications, du Commerce international, de l’Industrie, des Sciences et Techniques, de l’Energie, des Mines et Ressources ont visité Taiwan « au titre privé ». Du côté de Taiwan, le « président de la Commission des Chinois d’outre-mer », un « vice-président du Yuan exécutif », le « ministre des Finances », le « vice-ministre aux affaires politiques du ministère des Affaires étrangères » et un « vice-ministre des Communications » ont visité le Canada. Les contacts sont devenus fréquents entre les parlementaires des deux parties, et un vice-président du Parlement canadien a visité Taiwan. Les relations économiques et commerciales se sont resserrées entre le Canada et Taiwan, et maintenant Taiwan est le 8e partenaire commercial du Canada et le Canada, le 14e partenaire commercial de Taiwan. Le Canada et Taiwan ont également ouvert davantage de représentations dans l’autre partie, et ont accru l’éventail de leurs activités. Taiwan a ouvert par exemple le « Bureau économique et culturel de Taibei » à Toronto, Vancouvre et Ottawa. Après la Chambre du commerce du Canada qui a établi une représentation à Taiwan, la province d’Ontario et deux autres provinces du Canada ont créé leurs bureaux commerciaux à Taiwan.

Cet état de choses est dû à la situation générale dans le monde, et au désir de rechercher des avantages économiques. Les exportations ont toujours été le moteur de l’économie canadienne. C’est dans le but de stimuler les exportations et le développement économique que le gouvernement canadien s’est efforcé d’accroître ses relations économiques et commerciales avec Taiwan. Quant à Taiwan, elle espère faire aboutir sa « diplomatie réaliste » au Canada dans le but de l’amener à développer des relations substantielles avec elle, d’élargir son horizon diplomatique et de mettre des bâtons dans les roues du développement des relations sino-canadiennes.

Par voie de conséquence, nous devons garder l’esprit lucide et prendre des démarches nécessaires selon les cas. Mais, sur le plan politique, le Canada accorde une plus grande importance à la position de la Chine en tant que grande nation, à sa force grandissante, à l’expansion rapide de son économie et à son marché immense. Il espère aussi bénéficier du soutien de la Chine sur de nombreux problèmes internationaux. La plupart des dirigeants canadiens, dont M. Jean Chrétien, ont exprimé leur volonté de développer continuellement les relations entre le Canada et la Chine. C’est pourquoi le gouvernement canadien n’a pas modifié sa politique envers Taiwan et a fait preuve de retenue sur les problèmes concernant Taiwan. Les relations entre le Canada et Taiwan ne peuvent pas aller trop loin. La politique canadienne d’une seule Chine ne changera pas et les relations sino-canadiennes continueront à se développer.

(Les auteurs Lu Qichang et Zhang Yanyu sont chercheurs à l’Institut de recherches sur les rapports internationaux modernes de Chine)


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