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Mémoire : Zhou Enlai et la France

Le 8 janvier est le 26è anniversaire de la disparition de Zhou Enlai (1898-1976), l'un des grands dirigeants chinois et ancien Premier ministre bien aimé de notre peuple.

C'est avec une grande vénération que nous voulons procéder à un échange de réflexions avec vous sur la personnalité de Zhou Enlai (1898-1976), sur sa philosophie diplomatique, notamment sur son grand rôle dans le resserrement des liens d'amitié et de coopération entre la Chine et la France. .

Le Premier ministre Zhou Enlai est un grand homme d'Etat, un éminent stratège militaire et un brillant diplomate au 20è siècle. Il était Premier ministre pendant 26 ans, depuis la fondation de la République populaire de Chine en 1949 jusqu'à sa mort en 1976. Et il cumulait la fonction de ministre des affaires étrangères pendant les 9 premières années et puis l'a cédée au maréchal Chen Yi. Durant ces 26 ans, Zhou Enlai a consacré toutes ses énergies au développement économique de la Chine et à l'élévation de son rang international. Il est l'un des principaux artisans avec le président Mao Zedong, de la politique d'indépendance et de paix en matière diplomatique, politique qui a permis de nouer et d'améliorer nos rapports avec de nombreux pays du monde dont la France. Il a notamment lancé de concert avec d'autres dirigeants asiatiques les cinq célèbres principes de la coexistence pacifique, apportant par là une contribution remarquable au maintien de la paix et de la stabilité en Asie et dans le reste du monde.

En Chine, Zhou Enlai est considéré comme le symbole du dévouement et de l'abnégation. Et tant que Premier ministre, il disposait de larges pouvoirs ; cependant, il n'a laissé derrière lui aucun bien de valeur privée, même ni une tombe, ses cendres ayant été dispersés, conformément à ses dernières volontés dans les fleuves du pays. Si Zhou Enlai est très aimé et vénéré en Chine, c'est justement parce qu'il a consacré toute sa vie à sa patrie et à son peuple.

Tous ceux qui l'on rencontré, que ce soit un Chinois ou un étranger, et quelles que soient ses opinions politiques, ont dû être frappés par son intelligence, sa personnalité, ses connaissances étendues, son charisme et sa simplicité.

Zhou Enlai naquit le 5 mars 1898 à Hui'an, ville côtière de la province du Jiangsu. A l'âge de 12 ans, il avait quitté sa famille avec son oncle pour faire ses études à Shenyang, chef-lieu de la province du Liaoning, dans le Nord-Est. Trois ans plus tard, il se rendit à Tianjing pour entrer dans le lycée Nankai où il lisait les livres traduits en chinois dont « Le Contrat social » de Rousseau (1712-1778) et « L'Esprit des Lois » de Montesquieu (1689-1755), tout en se mêlant à des activités patriotiques en faveur de la révolution et de la nouvelle culture. Diplômé, il partit en septembre 1917 au Japon pour suivre les études supérieures. Il protesta fortement contre la Conférence de Paris visant à repartager la Chine entre les puissances occidentales et le Japon ; il décida de retourner à Tianjin en avril 1919 pour soutenir le Mouvement du 4 mai et dirigeait le leader des étudiants côte à côte avec Deng Yinchao sa future épouse. Ils avaient créé le « Journal de la Fédération des étudiants de Tianjin » et une revue «L'EVEIL » pour propager les idées progressistes. Et puis il soutenait activement la campagne dite « mi-étude mi-travail en France » lancée par le professeur Cai Yuanpei de l'Université de Pékin.

La France occupe une place particulièrement importante dans la vie de Zhou Enlai. Parti à la recherche d'une voie de réformer et de moderniser la Chine, Il est débarqué en décembre 1920 à Marseille et monté ensuite à Paris. Au cours des 4 années passées en France, Zhou Enlai a fait des recherches approfondies sur la situation politique, économique et sociale en France, en Grande-Bretagne, en Allemagne et en Belgique. Il a étudié les différentes théories politiques en vogues à l'époque tout en travaillant dans des usines françaises dont les Renault. Rien que pour sa première année en France, il a publié en Chine des articles de plus de 200 mille caractères pour faire connaître à ses compatriotes la société occidentale ainsi que la vie des Chinois en France et en Europe. C'est en France qu'il a acquis une foi et une conviction solides pour lesquelles il a combattu toute sa vie. Au cours de son séjour en France, Zhou Enlai créa en mars 1921 le Groupe communiste qui devint ensuite une cellule générale en Europe du Parti communiste chinois (PCC) fondé le ler juillet de la même année. Rapatrié en juillet 1924, il s'engageait désormais dans la révolution chinoise et assumait les lourdes responsabilités de direction.

Rappelons que Zhou Enlai habitait à Paris pendant une certaine période une pièce de moins de 10 m2 dans un petit hôtel situé au 17 rue Godfroy, près de la Place d'Italie au 13è arrondissement. Cet immeuble a été classé Monument historique en octobre 1979 sur proposition de Monsieur Jacques Chirac alors maire de Paris. Et le président de la République Monsieur Valéry Giscard d'Estaing a assisté en personne à la cérémonie d'inauguration de la plaque commémorative sur laquelle est sculptée l'effigiée de « Chou Enlai (1898-1976) » avec la calligraphie de Deng Xiaoping. Le peuple chinois a été profondément touché par ce témoignage d'amitié de la part du gouvernement et du peuple français.

Lorsqu'il avait reçu en 1963 des journalistes français, le Premier ministre Zhou Enlai a évoqué avec beaucoup d'émotion son souvenir de la France et disait ceci : « Moi et notre ministre des affaires étrangères le maréchal Chen Yi avions fait des études en France il y a 40 ans. Nous gardons jusqu'à ce jour de profondes impressions de la gentillesse du peuple français ».

Premier ministre du pays le plus peuplé, Zhou Enlai était l'un des hommes les plus occupés dans le monde. Mais il a toujours porté un intérêt particulier à l'établissement et au renforcement des relations d'amitié avec la France Il a joué un rôle décisif à chaque moment important des rapports entre nos deux pays.

On se souvient de la Conférence de Genève sur l'Indochine en 1954. C'était une réunion internationale d'importance majeure, longue de 3 trois mois qui avait pour objectif de mettre un terme aux hostilités dans cette partie du monde et d'apaiser la tension internationale. En sa qualité de chef de la délégation chinoise, Zhou Enlai a entrepris des démarches de méditions à la fois active et efficace entre les trois pays d'Indochine, la France et l'URSS pour faire sortir de l'impasse les négociations de paix. Il a rencontré notamment le chef de gouvernement français Pierre Mendès France (1907-1992) ; il a su concilier les intérêts antagonistes des pays indochinois et de la France tout en faisant des propositions réalistes et pragmatiques, ce qui a contribué favorablement à la conclusion d'un accord sur l'Armistice.

L'année 1964 est hors du commun dans les relations sino-françaises. Le Président Mao et le Général de Galles ont pris une décision très importante d'établir les rapports diplomatiques entre nos deux grandes nations. La France est devenue la première parmi les pays occidentaux à nouer liens bien complets avec la Chine. Zhou Enlai a présidé des négociations au cours des quelles il a fait preuve de la perspicacité et du pragmatisme d'un grand homme d'Etat et d'un grand diplomate. Les pourparlers ont ainsi pu se conclure à la satisfaction réciproque, ce qui non seulement a jeté une base solide pour le développement ultérieur des relations sino-françaises, mais aussi a produit un effet de contrepoids aux deux superpuissances qui dominaient les affaires internationales. Dans ses entretiens avec des interlocuteurs français, Zhou Enlai faisait maintes fois l'éloge de la clairvoyance du Général de Galles qui, selon lui, en décidant de reconnaître la Chine nouvelle, a donné un exemple en matière de réalisme politique et d'indépendance diplomatique. Zhou Enlai regrettait beaucoup de ne pas avoir l'occasion de recevoir à Pékin le Général de Galles qui aurait préparé un voyage en Chine avant sa disparition en 1970.

Heureusement en septembre 1973, le président Pompidou s'est rendu officiellement en Chine. Il s'agissait de la première visite d'un chef d'Etat occidental dans notre pays. Le gouvernement chinois attachait une grande importance à ce voyage que son Excellence Pompidou effectuait au nom ou comme successeur du Général de Galles. Zhou Enlai a assisté à la rencontre historique entre le président Mao et son homologue Pompidou, il a présidé les entretiens politiques et le dîner officiel et accompagné le président Pompidou du début à la fin, même en provinces comme à Datong (Grottes Yungang), Hangzhou et Shanghai. Il faut savoir que Zhou Enlai était déjà très malade, il souffrait de son cancer. Mais il a tenu à accueillir lui-même le président français afin de garantir la réussite de la visite.

Lors du dîner qu'il a offert le 11 septembre 1973 en l'honneur du Président Pompidou, Zhou Enlai

a déclaré en ces termes: « La Chine et la France ont des systèmes sociaux différents. Mais elles sont disposées l'une comme l'autre à développer leurs relations sur la base des 5 principes de la coexistence pacifique, à savoir : respect mutuel de la souveraineté et de l'intégrité territoriale, non-agression mutuelle, non-ingérence mutuelle dans les affaires intérieures, égalité et avantages réciproques, et coexistence pacifique. C'est la raison pour laquelle nous pourrons être de bon amis. Nous avons un autre point commun fondamental, c'est que nous sommes tous farouchement attachés à notre souveraineté et à notre indépendance, et nous sommes tous contre la monopolisation des affaires mondiales par une ou deux superpuissances ». Ces paroles ont été prononcées il y a un quart de siècle, mais elles sont toujours d'actualité.

A notre grand regret : Le gouvernement français a invité à plusieurs reprises le Premier ministre Zhou Enlai à visiter son pays. Malheureusement, l'état de santé ne lui aurait pas permis de revoir la France qu'il avait tant aimée.

Voilà 26 ans que le Premier ministre Zhou Enlai nous a quitté. Le monde a beaucoup changé ; les relations franco-chinoises ont également évolué. De grands progrès ont été réalisés. La meilleure manière de rester fidèle à sa mémoire est de continuer à développer toujours davantage les relations sino-françaises.


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