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Au niveau commercial, les sphères politique et commerciale françaises ont tort d'expliquer le déficit commercial de la France par le « manque d'ouverture du marché chinois », au lieu de l'attribuer au manque de compétitivité des produits français. Sinon, comment expliquer l'excédent commercial que l'Allemagne réalise depuis de nombreuses années dans son commerce avec la Chine ? Le pays est pourtant, comme la France, membre de l'UE. Depuis trop longtemps, la France se repose sur ses trois « atouts », à savoir le TGV, le nucléaire et l'aéronautique, pour conquérir sa part du marché chinois ; tandis qu'elle se montre plutôt conservatrice en termes de renouvellement des produits et de transfert de technologies. À l'heure où la Chine a ouvert son économie à la concurrence internationale, où elle développe de façon autonome des technologies nucléaires de nouvelle génération et fabrique des avions gros porteurs, la France risque fort de perdre ses avantages traditionnels dans ces domaines, si elle refuse de regarder la réalité en face et d'abandonner ses grands airs pour mener une coopération multisectorielle sincère avec la Chine. Même dans les trois nouveaux secteurs mentionnés plus tôt, la France sera difficilement plus compétitive que ses partenaires européens sur le marché chinois, en raison du coût élevé de la main-d'œuvre française et des barrières aux transferts technologiques.
Quant à l'accueil des investissements chinois, la France est prise de vitesse par ses partenaires de l'UE. Son industrie manufacturière et les caractéristiques de son marché ne sont pas non plus parmi les plus favorables, alors qu'elle présente de surcroît une opinion publique plutôt défavorable, avec un environnement médiatique français de tout temps méfiant vis-à-vis des intentions des investisseurs chinois. Par ailleurs, il ne faut pas oublier que la France est confrontée à un autre handicap, puisque l'Union européenne mène actuellement une politique protectionniste de rééquilibrage des intérêts nationaux
Par conséquent, la France doit de toute urgence optimiser ses structures économiques pour mettre un terme à ses difficultés et obtenir un avantage sur les autres économies développées. Elle doit aussi comprendre le vrai sens pour la Chine d'une coopération « gagnant-gagnant », sous le signe de l'égalité et des bénéfices mutuels pour les deux pays.
(Traduction d'un article en chinois rédigé par Monsieur Cui Hongjian, maître de recherche et directeur du département européen de l'Institut chinois d'études internationales)
Source: french.china.org.cn |