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Un an après son élection à la présidence française, François Hollande a enfin effectué sa première visite en Chine. Néanmoins, l'initiative est plus tardive que prévue, puisqu'il s'est d'abord rendu successivement dans 35 pays européens, asiatiques et africains.
La France, d'une manière très intelligente et pour donner toute son importance à cette visite, l'a qualifiée de « première visite d'un chef d'État occidental depuis la mise en place du nouveau gouvernement chinois ». Par ailleurs, elle a choisi l'expression d'« amitié traditionnelle » pour désigner les relations entre les deux pays, afin d'instauré au préalable un climat chaleureux, en préparation du cinquantenaire de l'établissement des relations diplomatiques qui sera célébré l'année prochaine. Cependant, il est évident que le principal motif de cette visite est la recherche d'une « aide extérieure », compte tenu du lourd fardeau de la dette, de la morosité économique et de la baisse de popularité du gouvernement français.
Une visite motivée par des intérêts
Actuellement, la France vit toujours dans l'ombre de la crise de la dette. En 2013, la dette publique de la France atteindra 104 % de son PIB, un chiffre qui diffère peu de ceux de la Grèce, de l'Italie, du Portugal ou de l'Irlande, qui sont des pays lourdement endettés. L'exposition globale des banques françaises aux risques souverains espagnol et italien s'élève à plus de 5 000 milliards d'euros. Outre l'endettement, des problèmes structurels tels qu'un taux de chômage élevé, une aggravation du déficit commercial et le marasme du marché plongent l'économie française dans une récession inquiétante. En 2012, le taux de croissance était quasi-nul à 0,1 %. En 2013, il ne dépassera pas non plus, dans le meilleur des cas, la barre des 0,4 %. Dans de telles circonstances, le gouvernement français a dû renoncer à son objectif de 0,8 % de croissance économique et à celui de réduire son déficit financier public à moins de 3 % du PIB en 2013. L'Union européenne prévoit donc de mettre la France davantage sous surveillance.
Si le gouvernement de Hollande ne parvient pas très rapidement à mettre en œuvre des mesures efficaces pour soutenir la croissance économique et réduire le déficit, la France risque de devenir, sous la double pression du ralentissement de la croissance et de l'aggravation des dettes, une nouvelle victime du prolongement de la crise de la dette souveraine européenne. Hollande, qui a gagné l'électorat en portant haut levé le drapeau de l'« anti-austérité », serait alors obligé d'appliquer une politique de rigueur qui déclencherait l'opposition immédiate de la population. Selon le dernier sondage, la popularité du gouvernement de Hollande a chuté à 26 %. Si les élections présidentielles avaient lieu aujourd'hui, Hollande serait battu par Sarkozy, son adversaire d'il y a un an.
Ce n'est donc pas uniquement pour évoquer l'« amitié » que Hollande se rend en Chine. Poursuivre sa « diplomatie économique », mettre à profit le marché chinois en plein essor, chercher à élargir le champ des exportations et à attirer les investissements étrangers pour dynamiser l'économie française et reconquérir le soutien des Français, tels sont les principaux objectifs de cette visite en Chine.
Source: french.china.org.cn |