Échanges culturels fructueux
En comparaison des relations économiques et commerciales entre la Chine et la France, les échanges culturels entre ces deux pays ont été beaucoup plus actifs et fructueux en 2011. Comme l'avaient promis les deux chefs d'État lors de leur rencontre de novembre 2010, l'année 2011 a été vouée à la langue en Chine comme en France. De septembre 2011 à juin 2012, de multiples événements vont accompagner l'année de la langue française en Chine et l'année de la langue chinoise en France. Après le succès de l'année sino-française de la culture de 2003 à 2005, ce sera certainement un autre point culminant de la coopération culturelle. Le 4 juillet 2011, la France a pris l'initiative d'inaugurer à Paris l'année de la langue chinoise en France. 185 événements ont été prévus, dont une variété d'expositions, de spectacles et de concours. Le 13 septembre, l'année de la langue française en Chine s'est ouverte à Pékin ; 200 activités sont prévues. Toutes ces activités sont destinées à renforcer les échanges éducatifs et culturels entre les deux pays. Ces liens linguistiques et culturels peuvent favoriser la communication et la compréhension mutuelle entre les deux peuples, notamment chez les jeunes. Dans un contexte de primauté de l'anglais, et alors que les jeunes de France comme de Chine ne semblent parfois connaître que les États-Unis et Hollywood, ces échanges culturels sont plus importants que jamais.
De fait, les Français ont offert des cours de langue chinoise dès le début du XIXe siècle, ce qui fait de ce pays l'un des pionniers de l'enseignement du chinois en Europe. À l'heure actuelle, 53 000 personnes, à savoir 30 000 universitaires, 20 000 élèves de l'enseignement secondaire et 3 000 écoliers, apprennent le chinois en France. De plus, avec l'importance croissante de la Chine, l'apprentissage de la langue chinoise devient de plus en plus populaire. Fin 2011, quinze instituts Confucius avaient été établis en France, avec pour mission de propager la langue et la culture chinoise tout en offrant un moyen d'apprendre le chinois. Quant au français, bien qu'il soit moins populaire que l'anglais chez les jeunes Chinois, il occupe quand même une place importante parmi les soi-disant « langues mineures ». Près de 100 000 personnes apprennent aujourd'hui le français dans les établissements scolaires, et 25 000 personnes dans les quinze établissements de l'Alliance française en Chine. De plus en plus de jeunes Chinois, fascinés par la culture française, vont en France pour les études. Les statistiques montrent qu'il y a en France près de 40 000 étudiants chinois, tandis que les étudiants français en Chine sont près de 5 000. La culture est un soft power (puissance douce) et, contrairement aux échanges comerciaux, l'effet des échanges culturels ne peut être immédiatement quantifié, mais son influence, subtile et persistante, est incommensurable à long terme. Les échanges linguistiques et culturels peuvent atténuer les sentiments d'étrangeté, d'écart et même d'incompréhension entre les deux pays. Les deux peuples, à commencer par les jeunes, peuvent finalement parvenir à une compréhension et même une affection mutuelles. Ces échanges culturels sont donc propices à un développement durable et sain de la relation sino-française. Des activités comme les années des langues devraient être organisées continuellement.
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