Relations économiques et commerciales aigre-douces

Pour ce qui est des relations économiques et commerciales entre la Chine et la France, le chaud et le froid s'entremêlent. Il est vrai que le commerce bilatéral s'est considérablement amélioré par rapport à l'année dernière : les statistiques de l'Administration générale des douanes de Chine montrent qu'il s'est élevé à 38,42 milliards de dollars pour les premiers neuf mois de 2011 (soit une hausse de 16,1 %), sur quoi les exportations chinoises vers la France comptent pour 22,27 milliards de dollars (une hausse de 10,1 %) et les exportations françaises vers la Chine pour 16,14 milliards (une hausse de 25,6%). La France est le cinquième partenaire commercial de la Chine parmi les pays de l'UE, tandis que la Chine est toujours le plus important partenaire commercial de la France en Asie.

Néanmoins, les investissements français en Chine sont en baisse. Selon les statistiques de l'Administration générale des douanes de Chine, ils se sont montés à 6,32 milliards de dollars entre janvier et septembre 2011, pour une baisse de 22,45 %.

Globalement, la coopération bilatérale dans le domaine économique et commercial reste à améliorer.

Premièrement, bien que le commerce bilatéral ait connu une croissance significative, il n'est pas pour autant à la mesure de la puissance économique de ces deux pays. Malgré le fait que la France soit la deuxième économie de l'Union européenne, son commerce avec la Chine est nettement moindre que celui de l'Allemagne, puisqu'il représente le tiers du volume commercial sino-allemand. La France se trouve même derrière la Hollande, la Grande-Bretagne et l'Italie.

Deuxièmement, bien que la France soit le troisième plus important investisseur de l'UE en Chine — un cran plus haut qu'en 2010 —, elle ne compte que pour 0,73 % des investissements étrangers dans ce pays. Il y a donc place à une nette amélioration. En outre, par rapport aux investissements français en Chine, les investissements chinois en France restent assez limités puisque la Chine n'est que la dixième source de capitaux étrangers en France. Cela s'explique en grande partie par le protectionnisme commercial français. La France vient de sortir de la crise économique et financière mondiale, mais pour immédiatement faire face à la crise européenne de la dette, avec une faible croissance économique. La reprise est à nouveau bloquée : la France a connu une croissance nulle au deuxième trimestre de 2011. De plus, un énorme déficit commercial entre la Chine et la France persiste. De tels facteurs ont favorisé le protectionnisme et l'hostilité française face à la Chine. Les entreprises chinoises doivent ainsi affronter de nombreux obstacles à leur entrée sur le marché français.

Par conséquent, il reste place à de grandes améliorations en termes d'échanges bilatéraux et d'investissement. Plus d'efforts devraient être faits des deux côtés.