PENG SHUWEI
Les relations sino-française, dont l'assise était déjà solide en 2010, ont continué de progresser en 2011 dans les domaines politique, économique et culturel. En 2010, le président français Nicolas Sarkozy a conduit en Chine une grande délégation composée de ministres d'État, des ministres des Finances, des Affaires étrangères, de la Culture et de l'Éducation, de nombreux parlementaires et d'entrepreneurs. Ils ont assisté à la cérémonie d'ouverture de l'Expo universelle de Shanghai. Le président chinois Hu Jintao, à son tour, a fait une visite d'État en France, pour la signature de contrats commerciaux d'importance. Les deux parties ont publié une Déclaration conjointe entre la République populaire de Chine et la République française sur le renforcement du partenariat stratégique d'ensemble, qui souligne l'importance du partenariat stratégique et promet de renforcer le dialogue et la consultation de haut niveau d'une part, et, d'autre part, de promouvoir la coopération pragmatique. Ainsi, les relations sino-française sont sorties du marasme qui avait fait suite au passage perturbé de la flamme olympique à Paris, et de la réception du dalaï lama par le président Sarkozy. Une nouvelle page a été ouverte.
Dans l'ensemble, les relations sino-française en 2011 donnent raison d'être optimiste.
Communication étroite de haut niveau
L'année 2011 a vu des visites de haut niveau fréquentes entre la Chine et la France. Les deux pays sont restés en communication étroite et ont coordonné leurs efforts sur les grandes questions internationales et régionales. L'importance en était grande, surtout en cette année où l'économie européenne, à peine sortie de la crise financière mondiale, est tombée dans une autre crise : celle de la dette européenne. La France, en tant que pays président du G20 en 2011, et dans l'espoir de jouer un rôle majeur, voulait renforcer la supervision financière, réformer le système monétaire international et améliorer la gouvernance économique mondiale, afin de sauver du déclin l'économie de l'Europe et du monde. La Chine, deuxième puissance économique du monde, joue de son côté un rôle de plus en plus important dans le monde entier. C'est dans ce contexte particulier que la France a renforcé la communication avec la Chine pour que cette dernière puisse donner un coup de main. Nicolas Sarkozy a fait deux visites en Chine en 2011. Du 30 au 31 mars, il s'est rendu à Nanjing pour participer à un séminaire sur la réforme du système monétaire international. Une série de sujets, portant sur la situation actuelle et les faiblesses du système monétaire international ou sur la gestion globale des flux de capitaux ont été abordés. Ce séminaire visait à préparer le sommet du G20 qui s'est tenu à la fin de l'année 2011 à Cannes, en France. Puis, le 25 août, Sarkozy a visité la Chine à nouveau alors qu'il se rendait en Nouvelle-Calédonie. Durant cette courte visite de quelques heures, il a discuté avec le président Hu Jintao de la crise de la dette européenne, de la situation financière mondiale, du sommet du G20 et d'autres sujets. Cette visite surprise n'était pas à l'ordre du jour de M. Sarkozy. Comme le président Hu Jintao l'a souligné, « Cette visite éclair, reflète non seulement parfaitement le niveau de la confiance stratégique mutuelle entre la Chine et la France, mais aussi incarne pleinement la grande importance que monsieur le Président attache au développement de la relation sino-française. »
Dans la seconde moitié de 2011, le ministre français des Affaires étrangères, Alain Juppé, a également effectué deux missions en Chine. Il est venu une première fois du 12 au 14 septembre, à titre d'invité officiel de son homologue chinois Yang Jiechi, puis est revenu le 22 octobre, à la veille du sommet du G20, en tant qu'envoyé spécial du président Sarkozy et pour échanger des point de vue avec la partie chinoise sur la situation économique mondiale, les préparatifs du sommet de Cannes et autres. Le 2 novembre 2011, lors du sommet du G20 à Cannes, le président Hu Jintao a rencontré son homologue français. Ils ont également échangé leurs points de vue sur les principales questions discutées au sommet. Ces contacts intensifs de haut niveau entre les deux pays, en particulier ceux entre les deux chefs d'État, qui se sont vus à trois reprises, démontrent l'état des relations entre les deux pays.
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