Comme le changement climatique est au fond un problème de développement, la négociation internationale vise à déterminer l'espace de développement dans le futur. Il s'agit en priorité de la définition des objectifs du contrôle de concentration du CO2, ainsi que des objectifs de réduction des émissions de différents pays. Les résultats de la conférence de Cancún dépendront du progrès des négociations relatives à ces objectifs. Un progrès substantiel serait de voir les pays développés prendre en charge leurs responsabilités historiques d'émissions et à la distribution égale de futurs indices entre les pays développés et les pays en développement.
Du point de vue historique et actuel, l'augmentation de la concentration du CO2 depuis la révolution industrielle a été principalement causée par les pays développés. De 1900 à 2007, les pays développés (pays listés en Annexe 1 de la CCNUCC) ont émis au total 226, 6 milliards de tonnes de carbone, représentant plus de 72,3 % des émissions totales du monde de cette même période. Les États-Unis ont émis 90 milliards de tonnes, représentant 28,7 % des émissions mondiales, l'Union européenne, 73,9 milliards de tonnes, soit 23,6 % des émissions du monde. Donc, les pays développés ne peuvent pas se dérober à leurs responsabilités historiques de l'actuel changement climatique. Par contre, les pays en développement, dont l'économie est en démarrage, ont des émissions historiques bien moindres que les pays développés ; en même temps, les pays en développement, restreints par leur puissance économique, sont devenus les victimes principales du changement climatique à cause de leur faible capacité de résistance aux catastrophes climatiques.
Du point de vue de l'avenir, après la conférence de Copenhague en 2009, l'augmentation de la température de la planète sera contrôlée à moins de 2 degrés avant 2050 par rapport à la période précédant la Révolution industrielle. Cela est devenu un consensus de la société internationale. Selon les avis de l'IPCC, une augmentation de 2 degrés équivaut à une croissance de concentration du CO2 à 450 ppmv (il existe encore des débats sur ce sujet dans les milieux scientifiques). Les études des scientifiques chinois ont montré que sur la base de l'objectif de contrôle de la concentration à 450 ppmv, de 1900 à 2050, le plafond acceptable des émissions de CO2 du monde était de 552,4 milliards de tonnes. De 1900 à 2005, le monde a émis au total 296,2 milliards de tonnes de CO2, il reste donc un espace de 256,2 milliards de tonnes à émettre de 2006 à 2050. Cependant, les pays développés ont commencé leur industrialisation des dizaines, voire même une centaine d'années avant les pays en développement. Une partie d'entre eux ont donc épuisé leur quota d'émissions. Par exemple, selon l'indice des émissions de CO2 par habitant, les États-Unis ont déjà épuisé leur quota jusqu'en 2050. De la même manière, le Royaume-Uni en 1975, l'Allemagne en 1970, le Canada en 1975, l'Australie en 1986 et la France en 1990 ont épuisé leur quota. En conséquence, les pays développés émettent du CO2 en « déficit » depuis des années, et ils doivent prendre des mesures pour rembourser leurs « dettes » et sauvegarder l'espace d'augmentation des émissions de CO2 dont les pays en développement ont besoin pour un développement rapide (selon des études, la Chine épuisera son quota en 2038).
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