M. Le Clézio signe des livres pour ses lecteurs
Jean-Marie Gustave Le Clézio, lauréat du prix Nobel de littérature 2008 et écrivain français, s'est rendu, le 9 décembre, à l'Académie des Sciences sociales de Chine pour donner un discours intitulé " Voyager, lire, écrire".
« Je hais les voyages et les explorateurs », a débuté M. Le Clézio en citant une phrase de l'écrivain français Claude Lévi-Strauss. À la différence de ce dernier, M. Le Clézio aime voyager. « Pour moi, le voyage est toujours un idéal de vie et une réalisation de l'imagination », a déclaré M. Le Clézio. « Dans les années qui ont suivi la Seconde Guerre mondiale, le monde était un monde fermé. Pour moi, voyager c'était avant tout lire les livres qui étaient dans la bibliothèque de mon arrière-grand-père. C'est dans la lecture que j'ai trouvé le plaisir du dépaysement et l'appel au voyage", a-t-il continué. Dans son enfance, en plus des journaux d'explorateurs, M. Le Clézio aimait également lire des encyclopédies illustrées dans lesquelles le monde s'arrête dans l'image exotique et archaïque. La lecture lui a ainsi donné le goût du départ.
À l'âge de 8 ans, Le Clézio est parti, avec sa mère et son frère, pour rejoindre son père en Afrique. Ce voyage lui a ouvert les yeux non seulement sur la réalité et la vie misérables du peuple africain sous le régime colonial, mais également sur son propre passé et son identité. Son séjour au Nigéria l'a aidé à comprendre la relativité de la civilisation et l'ambiguïté de l'idée d'universalité.
Aujourd'hui, la colonisation est remplacée par une culture unique, imposée par la puissance du monde industriel. Selon M. Le Clézio, la littérature peut être un remède pour lutter contre cette tendance. « Aujourd'hui, je ne veux pas être pessimiste, car l'évolution nous a fait passer de l'ère coloniale à nos jours où les livres sont traduits dans différentes langues et lus par de plus en plus de monde. Je pense que l'évolution est positive. L'ère que nous vivons aujourd'hui s'appellera peut-être plus tard la Renaissance », a affirmé M. Le Clézio.
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