La religion bön
Le bön, une religion autochtone du Tibet, fut créé au Ve siècle avant notre ère par Xenrab Miboin, prince de l'ancien royaume de Zhangshung, sur la base de la religion primitive locale. À l'origine, le bön se pratiquait dans la région qui est aujourd'hui le district de Gar. Il était constitué de rites primitifs de prière et d'exorcisme. Vers le début de l'ère chrétienne, le bön se répandit vers l'est dans le bassin du Yarlung Zangbo et devint une force prépondérante dans la société esclavagiste des Tubo.
Dès le début du bouddhisme tibétain, le bön déclencha une lutte acharnée contre lui. Cette lutte représente en réalité la rivalité entre les différents groupes d'intérêts de la société des Tubo d'alors.
Afin de survivre malgré la croissance du bouddhisme au Tibet, le bön a assimilé directement ou sous forme déguisée tant son contenu que sa forme, avec des appellations catégoriquement différentes et des sens parfois contraires. Par exemple, le bön exige aussi de porter le kasaya, de construire des monastères, de rendre un culte au bouddha (le prince Xenrab), d'égrener le chapelet (mais en sens contraire des bouddhistes), de psalmodier les textes canoniques (mais au contenu différent). Même la réincarnation des tulku appartient aussi au bön. Par là, certains prétendent que le bön s'est « bouddhisé ».
Selon les statistiques, le bön compte au Tibet 88 monastères (dont 55 à Qamdo, 23 à Nagqu, 6 à Xigaze, 2 à Nyingchi, 1 à Lhassa et 1 à Ngari).
L'islam
Au Tibet, l'islam remonte à plus de 1 100 ans. Lhassa compte deux milliers de Hui, dont une grande majorité sont musulmans. Par ailleurs, un petit nombre de musulmans d'autres ethnies ou d'étrangers qui vivent à Lhassa peuvent avoir une vie religieuse normale selon leur propre croyance.
Aujourd'hui, les musulmans de Lhassa utilisent la langue tibétaine et s'habillent à la tibétaine. Tout en maintenant leurs propres convictions et coutumes, ils s'entendent harmonieusement avec l'ethnie tibétaine. Les langues tibétaine et chinoise sont les langues principales dans la vie courante. Leurs exercices religieux se déroulent en arabe d'abord et en tibétain.
Lhassa compte quatre mosquées dont celle du quartier Hebalin est la plus célèbre. Construite en 1716, la Grande Mosquée est située au sud-est du monastère de Jokhang. Sa superficie originale de 200 m2 a été agrandie en 1793 lors d'une restauration. Cette mosquée a été incendiée en 1959 par des rebelles armés, et reconstruite l'année suivante avec les dons des fidèles.
Le catholicisme
Aujourd'hui, à Yanjing (district de Mangkang, préfecture de Qamdo), un village habité par des Tibétains et Naxi dont 80 % sont catholiques, on découvre une église fréquentée par 740 croyants. Le catholicisme fut introduit en 1862 à Yanjing. Dix-sept prêtres ou missionnaires desservaient cette église. Les livres canoniques sont en langue tibétaine. Les fidèles locaux comme les autres Tibétains considèrent le Nouvel An tibétain comme le début de l'année, la fête de Noël comme une fête importante. À Noël, le prêtre dit la messe et explique l'Évangile en tibétain. Les fidèles et les invités prennent le repas dans la cour de l'église, puis dansent le golzhuang et le xianze. Chaque année, à l'occasion de la fête tibétaine de la Danse des divinités, le monastère de Gangda invite le prêtre et les fidèles catholiques à y assister.
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