Dans l'histoire, à cause des calamités naturelles et épidémies fréquentes, des mauvaises conditions médicales, et du fait que les bonzes représentaient une proportion relativement importante de la population et n'avaient pas le droit de se marier, la population tibétaine s'est réduite de huit millions de personnes depuis le VIIe au XVIIIe siècle, et son nombre avait encore diminué de 800 000 entre le XVIIIe siècle et le milieu du XXe.
Depuis la libération pacifique du Tibet en 1951, la population du Tibet, surtout d'ethnie tibétaine, a connu l'augmentation la plus rapide de l'histoire. Au cours de ces 54 ans, le taux de natalité et d'accroissement naturel dans la région autonome du Tibet sont supérieurs au niveau moyen du pays. Seule l'ethnie tibétaine a augmenté de plus de 1,5 million de personnes. À la fin de 2005, la population tibétaine a été de 2,77 millions, soit une augmentation nette de 33 200 personnes ; le taux de natalité était de 17,9 ‰, de mortalité, de 7,2 ‰, et d'accroissement naturel, de 10,7 ‰.
La population tibétaine de 1951 à 2005
Période |
Population |
Remarque |
Libération pacifique du Tibet en 1951 |
1,15 million environ |
Taux de mortalité de 28 ‰ ; chez les nouveau-nés, de 430 ‰. |
Recensement général en 1953 |
1,28 million environ |
Les autorités locales tibétaines ont estimé à 10 millions le nombre d'habitants au Tibet et dans la préfecture de Qamdo, et l'ont déclaré au gouvernement central. |
Deuxième recensement général en 1964 |
1,25 million |
1,21 million de Tibétains représentant 96,63 % de la population totale du Tibet. |
Troisième recensement général en 1982 |
1,89 million |
1,79 million de Tibétains représentant 94,4 % de la population totale du Tibet. |
Quatrième recensement général en 1990 |
2,20 millions |
2,10 millions de Tibétains représentant 95,46 % de la population totale du Tibet. Les Han et autres ethnies minoritaires représentent toujours environ 5 % de la population totale. |
Cinquième recensement général en 2000 |
2,62 millions (y compris les gens venus d'autres régions, non compris les gens sortis) |
Les Tibétains (2,41 millions) représentaient 92,2 % de la population totale du Tibet. La population tibétaine a augmenté de 314 400, soit une augmentation de 15 % par rapport au quatrième recensement général en 1990. |
En 2005 |
2,77 millions à la fin de l'année |
Taux de natalité de 17,9 ‰ ; taux de mortalité de 7,2 ‰ ; taux d'accroissement naturel de la population de 10,7 ‰. |
Au Tibet, la population urbaine représente 18,9 % et la population rurale, 81,1 %. La répartition de la population n'est pas équilibrée, une grande majorité concentre au sud et à l'est, surtout dans les bassins et vallées. L'ouest et le nord-ouest du Tibet sont presque inhabités.
La région autonome du Tibet compte la population la moins nombreuse et la moins dense du pays. Sa densité est en moyenne de 2,26 personnes par kilomètre carré, soit 1/60 de la densité du pays. La plaine de Lhassa, la plaine des cours moyen et inférieur du Nyang Qu et la plaine de Zetang comptent environ 50 personnes par km² ; et il y a plus de 100 personnes par km² dans l'arrondissement Chengguan de Lhassa. En amont du cours moyen du Yarlung Zangbo, au cours supérieur de la rivière Lhassa et dans le nord-est des monts Hengduan, la densité de population est en moyenne de 3 à 10 personnes par km². La région de Lhaze, la plaine Sagya, et la vallée de la rivière Nyang, près de Nyingchi, et la vallée du fleuve Lancang, près de Qamdo, sont les plus densément peuplées. L'est de Ngari et l'ouest de Nagqu sont les endroits les moins densément peuplés du monde, soit 0,23 personne par km². La steppe Qantang, dans le nord-ouest de Nagqu, considérée comme une « région abandonnée », est inhabité. Seuls s'y trouvent quelques chasseurs en été.
Pour atténuer la pression sociale causée par l'augmentation rapide de la population, la Chine applique la planification familiale. Depuis la fin des années 1970, cette politique fondamentale d'État se poursuit au pays visant à limiter les naissances à un enfant par couple. Mais au Tibet, le gouvernement central encourage les autorités tibétaines à pratiquer une politique particulière selon la situation. En 1984, le gouvernement populaire de la région autonome a décidé d'appliquer une politique spéciale selon laquelle les fonctionnaires han sont encouragés à n'avoir qu'un enfant par couple, tandis que les fonctionnaires et habitants urbains tibétains sont encouragés à donner naissance à deux enfants avec intervalle. Dans l'application de cette politique, on s'en tient fermement au principe du libre consentement, et interdit rigoureusement de provoquer un avortement en recourant à la contrainte sous toutes ses formes. Environ 12 % de la population totale pratique le contrôle des naissances. Auprès des cadres, employés, paysans et pasteurs et autres ethnies minoritaires, qui représentent 88 % de la population tibétaine totale, on prône la méthode scientifique de contrôle des naissances et l'eugénisme afin d'assurer la bonne santé des mères et des enfants, et d'améliorer la qualité de la population. À ceux qui demandent de plein gré des mesures de contrôle des naissances, le département de santé fournit un service sûr.
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