Trente-six ans après sa fondation, Apple Inc desserre enfin les cordons de sa bourse pour récompenser les actionnaires directement, avec l'instauration d'un dividende et d'un programme de rachat d'actions.
Les investisseurs attendaient l'annonce d'hier, ce qui a entraîné une hausse de 37 % du cours de l'action, car la direction avait laissé entendre en janvier que le versement de dividendes était en projet.
Apple, la société possédant la plus grande valeur dans le monde, est assise sur 97,6 milliards de dollars en liquidités et en titres. Pendant des années, son PDG Steve Jobs a résisté aux appels de rétribuer les actionnaires avec une certaine partie de cet argent. Il avait coutume de dire que cet argent était utile pour donner une meilleure marge de manœuvre à Apple, par exemple en lui donnant la possibilité d'acheter d'autres entreprises.
M. Jobs est décédé en octobre, après un long combat contre le cancer. Hier, le nouveau PDG Tim Cook a déclaré qu'avec une telle quantité de liquidités, un dividende ne limiterait pas les options de l'entreprise.
« Ces décisions ne fermeront aucune porte pour nous », a-t-il assuré aux analystes et aux journalistes durant une conférence téléphonique.
Apple a généré 31 milliards de dollars en liquidités durant l'année fiscale qui s'est terminée en septembre, et est en voie de générer encore plus durant l'année en cours. Cela signifie que ses recettes de trésorerie vont continuer à croître, même avec un dividende et un programme de rachat, mais à un taux inférieur.
Si elle avait laissé les liquidités s'amasser et persisté avec des titres à rendement faible, Apple aurait éventuellement pu être confrontée à des contestations judiciaires d'actionnaires, qui auraient pu faire valoir que la société faisait une utilisation abusive de leur argent.
Apple a déclaré hier qu'un dividende trimestriel de 2,65 dollars sera versé par action à partir de son quatrième trimestre fiscal, qui commence le 1er juillet.
Le dividende revient à 10,60 dollars par an, soit 1,8 % du prix actuel de l'action. Ce rendement annuel (combien la société verse en dividendes par rapport à son cours en bourse) est inférieur à celui des autres grandes sociétés de technologie telles que Microsoft Corp, actuellement à 2,5 %, et Hewlett-Packard Co, à 2 %.
Toutefois, en termes absolus, Apple paiera l'un des plus gros dividendes aux États-Unis. L'entreprise déboursera plus de 10 milliards de dollars en dividendes la première année, la plaçant juste au-dessous des sociétés comme AT&T Inc et Verizon Communications Inc, qui utilisent les dividendes comme principal moyen d'attirer les investisseurs.
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