En plus d'être une catholique conservatrice ayant jadis recueilli 32 000 signatures au cours d'une pétition appuyant le pape Benoît XVI, Barjot, une ancienne comédienne, prétend que ses protestations ne sont coordonnées « ni avec l'Église ni avec les paroisses. »
Cette stratégie médiatique futée a donné des résultats. En dépit de la prétention de Barjot selon laquelle son mouvement serait tombé dans les oreilles de sourds, une grande partie de la France a été atteinte par la campagne contre le mariage gai.
De nombreux articles à la une ont été écrits sur les discours de Barjot, et ce, à tel point que certains ont l'impression qu'elle a commencé à éclipser l'objectif supérieur, en dépit des foules de plus de 300 000 personnes qui ont marché en appui à cette cause.
Mais ce qui est inquiétant, c'est qu'il semble que cette exposition prolongée aux projecteurs des médias ait commencé à éroder le soutien du public pour la loi « Mariage pour tous ». Le New York Times a rapporté que, dans les derniers sondages, « l'appui au mariage homosexuel est passé d'environ 65 % jusqu'à un peu plus de 50 %, alors que le nombre de ceux qui appuient le droit à l'adoption a glissé à moins de 50 % ». Une disposition permettant à des lesbiennes d'avoir accès à l'insémination artificielle a également été abandonnée.
Cette légère diminution de l'appui est en partie causée par la fatigue du public de voir que cette petite portion des priorités législatives du pays prend tellement de temps. Mais l'essor que Barjot a insufflé au lobby contre le mariage gai reflète également des problèmes plus profonds et plus insidieux au sein de la société française.
La tentative de Barjot d'élever le ton moral du débat devrait être digne d'éloges, et il est certainement équitable que les personnes qui s'opposent au mariage homosexuel se soient vu accorder une tribune pour s'exprimer entièrement.
Mais quand les protestataires ont braqué des pancartes portant des slogans quasiment incompréhensibles comme « Pas d'ovules dans les testicules », nous pouvons abandonner toute prétention à l'idée que leur mouvement est concerné par un débat politique et social en profondeur concernant l'avenir de la famille.
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