500.000 personnes, selon les
organisateurs et quelque 120.000 personnes, selon une estimation
non-officielle de la police, ont participé dimanche à Paris une
manifestation contre la légalisation du mariage civil entre
personnes de même sexe.
Dans les rues de Paris, les
manifestants ont marché au sein de trois cortèges organisés par le
collectif organisateur "La Manif pour tous", avant de converger
vers le Champ-de-Mars, tandis qu'un quatrième était emmené par
l'organisation extrême Civitas.
Les manifestants brandissaient des
pancartes sur lesquelles on lit "papa-maman et les enfants, c'est
naturel", "Tous gardiens du code civil" et "Touche pas au mariage
civil", etc.
Frigide Barjot, principale
porte-parole du collectif "La manif pour tous", a estimé à la place
Denfert-Rochereau, points de départ de l'un des cortège, que "la
manif sera réussie quand le président nous recevra. Il faut qu'il
nous entende, qu'il suspende le projet de loi et ouvre des états
généraux pour informer les Français du changement historique pour
la filiation". Jean-François Copé, préisdent de l'UMP (opposition)
a fait savoir : "Ça a valeur de test pour François Hollande (...)
Les Français ne savent pas que les conséquences premières de cette
réforme sera de rayer d'un trait de plume dans le code civil la
référence au père et à la mère".
A la Réunion, environ 5.000
personnes selon les organisateurs, 1.800 selon la police, ont
manifesté dimanche à Saint-Denis contre le mariage homosexuel, à
l'appel d'un collectif soutenu par l'évêque de la Réunion. Un
précédent rassemblement, qui s'est déroulé le 17 novembre 2012 en
France, avait attiré, selon les organisateurs, près de 150. 000
participants.
Pourtant, le gouvernement
socialiste, qui s'apprête à soumettre au vote de l'Assemblée
nationale et du Sénat français un texte autorisant le mariage
homosexuel, a affiché sa fermeté et sa résolution sur cette
question, malgré l'opposition de certaines catégories de la
société, notamment les associations catholiques.
La ministre française de la
Justice, Christiane Taubira, l'a d' ailleurs énoncé clairement
vendredi, en prenant la défense du projet de loi gouvernemental sur
la chaîne de télévision française Canal+.
"Ce n'est pas une question
arithmétique" mais "éthique" et " politique", a-t-elle indiqué,
tout en reconnaissant le caractère éminemment démocratique de toute
manifestation, ce "moment de grande vitalité".
"C'est une responsabilité du
gouvernement, une responsabilité politique et éthique, de
considérer que lorsqu'une réforme (...) est juste, il ait le
courage de la porter et c'est ce que nous ferons", a souligné Mme
Taubira.
"Si (les députés et sénateurs)
estiment que la manifestation justifie qu'ils révoquent le texte,
le texte sera révoqué. Je ne crois pas qu'on s'oriente vers une
telle hypothèse..." a-t-elle poursuivi, écartant l'éventualité d'un
abandon de la réforme.
"Cette réforme qui concerne
exclusivement le mariage civil est pour moi et des millions de
Français une avancée en termes d'égalité des droits", avait affirmé
mardi le président François Hollande, alors qu'il présentait ses
voeux de nouvelle année aux représentants des principaux cultes
religieux de l'Hexagone.
"Par conséquent, le projet ira à
son terme", a tranché le chef d'Etat, qui avait estimé que le
dialogue qu'il avait alors eu avec, entre autres, l'archevêque de
Paris et le Grand Rabbin de France, avait été "très apaisé,
détendu, cordial". F
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