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Le premier restaurant privé après la réforme et l’ouverture

French.china.org.cn | Mis à jour le 12. 07. 2018 | Mots clés : économie privée, réforme, ouverture


Le restaurant Yuebin en 2018

Ne plus s’inquiéter

Le restaurant Yuebin est devenu ainsi le premier restaurant privé en Chine après la réforme et l’ouverture. ce jour-là, l’ouverture anticipée a été rapportée par un journaliste américain : au cœur de la Chine communiste, dans une étroite ruelle, réapparaissent une nourriture délicieuse, l’industrie et le commerce privés.

Le premier jour, Liu Guixian a gagné 38 yuans, l’équivalent d’un mois de salaire d’un ouvrier à l’époque. Le restaurant possédait quatre tables, il ne pouvait accueillir que quatorze ou quinze clients en une journée. Pour prendre un repas dans ce restaurant, il fallait faire la queue et parfois même attendre une soixantaine de jours.

Au début, les Chinois ordinaires ne sont pas venus souvent prendre un repas dans le restaurant, car cela coûtait l’équivalent d’une semaine de courses alimentaires pour une famille de salariés. Les clients étaient plutôt des enfants de hauts fonctionnaires, des étrangers vivant dans les zones diplomatiques ou des journalistes qui venaient faire une interview. En une seule journée, une vingtaine de journalistes se sont pressés pour interviewer Liu Guixian. Certains d’entre eux étaient dans la cour. Liu Guixian préparait les plats dans la petite cuisine et répondait à leurs questions à travers la fenêtre ouverte.

L’ambassade américaine en Chine a même voulu prendre un repas dans ce restaurant en réservant une table. Ils ont commandé un repas à raison de 10 yuans par personne. À l’époque, tout était très bon marché : la soupe aux choux et au tofu ne se vendait qu’à 0,19 yuan ; les émincés de porc sautés se vendaient à 0,56 yuan ; les crevettes sauce brune coûtaient 2, 4 yuans. Les Américains mangeaient tranquillement et parlaient très peu. Liu Guixian, un peu angoissée, ne savait pas si les plats leur plaisaient. Elle n’a été rassurée que lorsqu’elle a vu que les assiettes étaient toutes vides.

Le restaurant avait gagné en célébrité mais il avait aussi suscité des critiques. « Les opinions étaient diverses. Certains ont dit que notre famille était l’avant-garde du rétablissement du capitalisme. Même le mariage de notre fille a failli échouer. » Chaque jour, lorsque Guo Peiji, revenant de son service, arrivait à l’entrée du hutong, il descendait de son vélo et le poussait en silence pour rentrer chez lui. Il avait peur que le bruit n’attirât l’attention.

« Le matin du premier jour du Nouvel An chinois en 1981, le vice-premier ministre Yao Yilin et la vice-première ministre Chen Muha de l’époque sont venus chez moi pour présenter leur vœux de bonne année. Les dirigeants nous ont dit de ne pas avoir peur. » Liu Guixian et Guo Peiji étaient enfin rassurés.

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Source:french.china.org.cn