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Quanzhou, la Route de la Soie maritime

French.china.org.cn | Mis à jour le 13. 11. 2017 | Mots clés : Route de la Soie maritime,Quanzhou


Sur la Route de la Soie maritime

 

Depuis les temps anciens, la Chine entretient des contacts et mène des échanges commerciaux avec les autres pays du monde. Il y a de cela 2 000 ans, le peuple chinois d'alors a développé une route commerciale : celle-ci partait du littoral sud-est de la Chine, passait par la péninsule indochinoise, puis traversait l'océan Indien et la mer Rouge, pour enfin atteindre l'Afrique de l'Est et l'Europe.

 

Jusqu'au VIIIe siècle, cette voie commerciale maritime fut principalement empruntée pour le transport des soieries, d'où son nom de Route de la Soie maritime. Plus tard, pour diverses raisons, dont l'éclatement de guerres, la Route de la Soie maritime remplaça la voie terrestre et devint pour la Chine son principal canal d'échanges commerciaux et culturels avec les pays étrangers.

 

Alors que les techniques de construction navale et de navigation progressaient considérablement en Chine, notamment grâce à l'invention et à l'utilisation de la boussole, les navires de commerce commencèrent à voyager toujours plus loin. La Chine a ainsi tissé tout un réseau de liens directs avec plus de 60 pays et régions, boostant le développement dans les pays situés le long de cette voie commerciale.

 

Au cours de cette période, la Chine exportait majoritairement des soieries, des porcelaines, du thé ainsi que des ouvrages en fer et en cuivre. En retour, elle importait des épices, des fleurs et des plantes, ainsi que de rares artefacts réservés à l'usage royal. La Route de la Soie maritime fut bientôt connue comme la route maritime des porcelaines et des épices. 

 

Les échanges menés par Quanzhou avec les pays voisins remontent au moins au VIe siècle. Au XIIIe siècle, la ville devint le port le plus important en Chine, jouissant d'une réputation comparable au port égyptien d'Alexandrie. Quanzhou entretenait des liens commerciaux et des échanges culturels avec presque 100 pays et régions, dont l'Asie du Sud-Est, la Perse, l'Arabie et l'Afrique. Via cette voie commerciale maritime, elle exportait d'un côté de la porcelaine, de la soie, du thé et du fer, important de l'autre des épices comme du poivre, des substances médicinales et des perles.

 

Le Devisement du monde raconte en détail l'histoire de Marco Polo, explorateur italien qui séjourna 17 ans en Chine. Avant de quitter le pays, il visita Quanzhou, ultime étape de son périple. Il resta profondément impressionné par cette ville, pour son commerce en plein essor, ses abondantes ressources naturelles et sa population chaleureuse. Il écrivit : « À Citongcheng (ancien nom de Quanzhou) se trouve un port célèbre pour ses chantiers navals affairés. Des hordes de négociants s'y rassemblent, avec une infinité de produits à disposition. La fine porcelaine de Dehua s'y vend à des prix raisonnables. Avec une seule pièce en bronze vénitienne, vous pouvez acheter huit tasses en porcelaine. »

 

Le haut niveau technologique dans la construction navale à Quanzhou ne manqua pas non plus d'étonner Marco Polo. Quanzhou était l'une des principales bases de ce secteur sous les dynasties des Song et des Yuan. C'est là qu'étaient construits des bateaux parmi les plus robustes et les plus sophistiqués au monde, réputés pour leur stabilité, leur navigabilité et leurs dispositifs de sécurité stockés dans des compartiments étanches. Dans son récit de voyage, il décrit : « Le Khan émit l'ordre de construire 14 navires, chacun équipé de quatre mâts et à même de naviguer sur de longues distances… Parmi eux, au moins quatre ou cinq peuvent accueillir 250 à 260 matelots. »

 

De nos jours, le port de Quanzhou enregistre un volume de fret dépassant les 100 millions de tonnes par an et dessert plus de 80 voies maritimes.

 

La culture du thé à Anxi

 

La Chine est la terre de plantation du thé et le berceau de la culture du thé par excellence. Localisée sur la côte sud-est du pays, la province du Fujian est, quant à elle, le lieu idéal pour faire pousser des théiers, en raison de son climat chaud et humide. Le thé Oolong, produit localement, est l'une des variétés les plus typiques en Chine ; le Tieguanyin, produit dans le district d'Anxi de Quanzhou, compte parmi les plus beaux exemples de thé Oolong.

 

Le district d'Anxi, à 53 km à l'ouest du centre-ville de Quanzhou, est le lieu de naissance du Tieguanyin et sa principale zone de production. Surnommé la capitale chinoise du thé, Anxi, ce district aux sommets verdoyants où coulent des ruisseaux limpides, bénéficie d'un temps clément tout au long de l'année.

 

L'histoire de la production de thé à Anxi remonte à un millénaire. Des agriculteurs locaux qui cultivaient le célèbre Tieguanyin composèrent un ensemble complet de techniques uniques pour la culture et la préparation, ainsi que pour la dégustation et l'appréciation du thé, forgeant ainsi des coutumes populaires uniques et donnant naissance à la splendide culture traditionnelle du thé d'Anxi.

 

Dans ce district, la pratique populaire la plus extraordinaire se nomme le Doucha (« jeu autour du thé »), une activité prenante et palpitante dont le gagnant sortait couronné. Dans les temps anciens, le Doucha était une activité sociale largement répandue, qui habituellement était organisée dans trois lieux distincts : certains Doucha se tenaient dans des ateliers de transformation du thé, pour permettre aux participants de goûter et d'évaluer les feuilles fraîchement coupées ; d'autres confrontaient vendeurs et amateurs de thé dans les boutiques spécialisées du centre-ville, dans l'optique de stimuler les affaires et d'attirer les clients ; d'autres encore réunissaient des érudits et des officiels, qui jouaient à leur version revisitée du Doucha, savourant paisiblement leurs tasses de thé au milieu de célèbres lieux pittoresques ou dans des villas de hauts fonctionnaires.

 

À Anxi, parmi les accros au Doucha figuraient des fabricants de thé experts, des amateurs de thé ordinaires et des commerçants spécialisés. À chaque période de récolte, cette activité du Doucha avaient lieu partout : des petits jardins aux domaines des producteurs, des salons de thé aux boutiques spécialisées, sans oublier les sites de compétition où les organisateurs recherchaient qui serait sacré « roi du thé ». Un groupe d'experts se rassemblaient autour de plusieurs tables carrées de style ancien, assis sur des longs bancs en bois. Des dizaines de tasses de thé placées devant eux laissaient échapper un subtil arôme. Toute la joie de boire du thé !

 

La version du Doucha la plus formelle et la plus sérieuse est habituellement organisée par les organes gouvernementaux de différents niveaux : il s'agit du concours pour désigner le « roi du thé ». Lors de la compétition, les participants commencent par remettre un échantillon de leurs propres feuilles de thé conformément aux exigences. Le comité organisateur invite alors des experts à venir juger la qualité du produit, en tenant compte de divers facteurs tels que son apparence, sa couleur, son parfum et sa saveur, en présence d'un notaire appelé à superviser tout le processus. Le vainqueur se voit remettre, en plus d'un trophée, une couronne allant à merveille avec la robe rouge qu'il porte nouée autour de la taille par une large ceinture. Il est ensuite transporté dans une chaise à porteurs, en tête d'une parade réunissant des centaines de personnes. Cette procession déferle alors dans les rues et voies principales de la ville.


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Source:La Chine au Présent