Sur la route de Xunhua, à 92 km au sud, le paysage est époustouflant. Des montagnes aux rides et rigoles sculptées dans la glaise rouge, des crevasses, puis des pains de sucre pointus surgissant de la plaine cultivée ou plantée d'arbres d'une vaste gamme de verts. La route neuve se déroule entre des rochers escarpés des deux côtés. Mais quel est donc ce désir fou qui anime les hommes au point qu'ils tranchent les montagnes pour s'y faufiler? Est-il nécessaire d'aller toujours plus loin quand on a tant d'espace autour de soi?
Temple érigé par la famille du Xe Panchen-lama (photo de Lisa Carducci)
Le jour suivant je visite la maison natale du Xe Panchen-lama et le lac « céleste » Mengda, ainsi qu'une source cachée dans la montagne et un village centenaire aux sculptures de bois raffinées. À Wendusi, un temple abrite un stoupa en or orné d'énormes pierres semi-précieuses de l'Inde et contenant des reliques du Xe Panchen. J'y fais la connaissance d'un « aka » fort sympathique. Il m'invite à déguster du thé et des friandises apportées par les membres des familles des lamas. Dans une bouilloire d'aluminium, l'eau atteint rapidement le point d'ébullition à la seule chaleur du soleil reflétée par un miroir parabolique.
Voyager en Chine dans des endroits reculés, n'est pas de tout repos. Il faut sans cesse négocier la réalisation de ses besoins et désirs. De plus, les Han et les Hui du Qinghai parlent des dialectes du chinois; les Salar et les Tibétains, leur propre langue nationale. Tout de même, je garde de la population de Xining une impression de générosité débordante, de sourire amical et de volonté de faire plaisir.
Wendusi (photo de Lisa Carducci)
* La nouvelle orthographe, rectifiée en 1990, s'applique dans ce texte.
(à suivre)
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