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Voyage au Qinghai

 

Le temple Taer à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la ville (aussi appelé Huangzhong, Tsongkha, Lushaer ou Kumbum) vaut à lui seul une visite au Qinghai. Il est érigé sur le lieu de naissance de la secte des Bonnets jaunes du bouddhisme tibétain fondée par Tsong Khapa. Taersi signifie en chinois « pagode, puis temple »; c'est qu'un arbre bodhi (nom sanskrit, ou figuier pippal), où la mère de Tsong Khapa se serait arrêtée pour donner naissance (cette même légende entoure aussi la naissance de Sakyamuni, le fondateur du bouddhisme) est enfermé dans une pagode autour de laquelle on a plus tard élevé un temple. Les fresques et les sculptures de bois ont conservé leurs couleurs parfaites sans retouches depuis quatre ou cinq siècles. Cela tient aux faits que les couleurs proviennent de poudre de pierres précieuses et semi-précieuses, et qu'on ne brule pas d'encens dans les temples mais du beurre de yack sans fumée ni suie. Taer a échappé aux envahisseurs japonais en 1945 de même qu'à la Révolution culturelle, pendant laquelle les occupants l'ont fermé et sont partis ailleurs.

Lamas, qui étudient à l'université de Médecine tibétaine (photo de Lisa Carducci)
Lamas, qui étudient à l'université de Médecine tibétaine (photo de Lisa Carducci)

Le monastère de Taer abrite actuellement 680 lamas, qui étudient à l'université de Médecine tibétaine, ou à l'université de Langue et Religion au cœur même du monastère. Si une famille n'a qu'un seul fils, elle ne le donne pas au temple; mais si elle en a davantage, l'un d'eux entrera au monastère vers l'âge de trois ans et y restera jusqu'à vingt-cinq ans, acquérant une solide formation, après il pourra choisir de s'y consacrer à la religion ou de retourner à la vie séculière.

Dans les anciennes cuisines, trois énormes marmites pouvaient contenir un bœuf entier, vingt moutons ou cent poulets. À la différence des bonzes han (chinois) qui sont végétariens, les lamas tibétains consomment de la viande (car à cette altitude les légumes ne poussent pas, sauf la pomme de terre), seulement ils ne doivent pas abattre eux-mêmes les bêtes.

Le musée des sculptures de beurre est maintenu à basse température. Les pièces colorées ont été façonnées dans une ambiance de -15 à -30 degrés Celsius, par divers artisans à tour de rôle. Autrefois, les mêmes moines y travaillaient pendant des années jusqu'à ce que l'amputation de leurs doigts devienne nécessaire. Cet art merveilleux et original est en voie de disparition faute de relève, car les volontaires se font rares.

 

Temple Longwu de Tongren (photo de Lisa Carducci)
Temple Longwu de Tongren (photo de Lisa Carducci)
 
 

Outre Xining, le Qinghai offre un grand intérêt

Pèlerins tibétains (photo de Lisa Carducci)

Le célèbre lac Qinghai, le plus grand de Chine qu'on appelle une mer intérieure parce que son eau est salée, est riche en huangyu, un poisson argenté au gout* délicat et à la chair raffinée. Si l'on a l'intention de visiter l'ile des oiseaux, il faut s'y rendre avant la migration qui s'achève au début de juin. Des Tibétains nomades exposent leurs marchandises sur les galets de la berge. Partout des pèlerins tibétains fixent des bannières de prières aux arbres ou brulent des bourgeons de cyprès odoriférants sur des buchers de mani (pierres). L'activité autour du lac ne dure que quelques semaines d'été. Déjà en aout, les vents forts et froids découragent les touristes.

De la gare de Xining un bus mène directement à Ping'an en une heure. Ping'an est une charmante petite ville qui commence à peine à être fréquentée par les étrangers. Dans un petit restaurant, le patron me dit que je suis la première étrangère à y pénétrer.

Le lendemain, je visite le village natal du XIVe dalaï-lama, à 40 km, avant de poursuivre ma route vers Hualong où vivent surtout des Hui et des Salar. Une vieille dame portant le voile des musulmanes locales en velours noir ou vert, selon leur âge, m'indique un petit restaurant. Je commande une assiette de mouton bouilli et des nouilles faites à la main, aux légumes. On me sert à titre de bienvenue une infusion de thé en brique bouilli à laquelle on a ajouté du blé. La population est accueillante, je me sens comme parmi mes frères. La plupart des gens acceptent d'être photographiés, ce qui me surprend, contrairement aux autres villages que j'ai visités.

Vieillesse sereine (photo de Lisa Carducci)
Vieillesse sereine (photo de Lisa Carducci)
 
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french.china.org.cn     2009/03/31

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