François Hollande rencontre le 15 mai la chancelière allemande Angela Merkel
Le phénomène « Froideur à l'est et chaleur à l'ouest »
Les trois rendez-vous diplomatiques de Hollande donnent plutôt l'impression suivante : la France adopte une attitude froide envers l'est et une attitude chaleureuse envers l'ouest. L'est, c'est l'Allemagne. Une divergence flagrante oppose Hollande à l'Allemagne au sujet de la manière de sortir de la crise de la zone euro. Sans un compromis, les deux parties n'arriveront pas à une entente, et l'axe franco-allemand cessera de jouer son rôle de moteur de l'Europe. Cela influencera non seulement le développement ultérieur des relations entre la France et l'Allemagne, mais aussi ne pourra présager rien de bon pour l'UE qui a besoin d'une forte volonté politique pour sortir de la crise.
L'ouest, ce sont les Etats-Unis. Sarkozy était considéré généralement comme un pro-américain. C'était sous sa présidence que les relations franco-américaines sont sorties de l'impasse dans laquelle elles se trouvaient à cause de la guerre d'Irak. Puis la France a réintégré le commandement unifié de l'OTAN. Hollande n'est certes pas une personnalité pro-américaine, mais à considérer la position identique de Hollande et d'Obama sur la dette européenne, et la compréhension américaine envers la souplesse de Hollande à l'égard de l'OTAN, les relations franco-américaines pourront se consolider davantage au lieu de connaître une fissure. Selon certains analystes, le nouveau gouvernement français ne modifiera pas la « ligne pro-américaine » de Sarkozy.
Ce phénomène « Froideur à l'est et chaleur à l'ouest » est peut-être momentané et superficiel, et appelé à changer. Cependant, on voit déjà les premiers signes du style diplomatique du nouveau président français : continuité de la politique étrangère de la France, fermeté sur les problèmes qui concernent les intérêts économiques nationaux et une certaine souplesse sur ceux touchant aux relations avec les Etats-Unis comme de la défense. Il s'agit peut-être là du pragmatisme de la diplomatie de Hollande, ce « président normal » dont on parlait pendant la campagne présidentielle.
(Traduction d'un article en chinois rédigé par M. Shen Xiaoquan, maître de recherches au Centre d'étude des Problèmes mondiaux, de l'Agence Xinhua)
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