La Chine vote pour l'euro

Quand la crise de la dette s'est exacerbée, les appels à l'aide chinoise se sont fait entendre de plus en plus. Mais les milieux politiques et l'opinion publique ont laissé entendre des propos méfiants. Les points de vue représentatifs sont les suivants : l'aide chinoise est dotée de conditions politiques ; la Chine pourrait « acheter l'Europe » et l'acceptation de l'aide chinoise est humiliante pour l'Europe. Cela n'a rien d'étrange, parce que des Européens qui se targuent de leur civilisation supérieure nourrissent des préjugés politiques envers la Chine et qu'une Chine en ascension foudroyante les déséquilibre et les trouble. Mais les autorités sont lucides. Le président Sarkozy a déclaré qu'il serait absurde de refuser que les Chinois qui détiennent 60% des réserves mondiales de devises étrangères décident d'investir en euro et non en dollar ?

Le 6 juillet 2010, l'Espagne a commencé à vendre ses bons publics à terme de dix ans. La partie chinoise en a souscrit à hauteur de 400 millions d'euros. Le journal britannique Financial Times a indiqué que le retour de la Chine sur le marché financier européen souffrant de la crise de l'euro signifie qu'elle vote pour l'économie de la zone euro. Ce geste contribue à élever la confiance des finances internationales en la zone euro et revêt une grande importance pour la sortie de l'Europe de la crise. Ce point de vue est objectif.

En Chine, on se demande si la Chine, dont le PIB par habitant n'est que de 4 000 dollars US, est capable de secourir une Europe dont le PIB par personne a dépassé 30 000 dollars ? En fait, les officiels chinois ont déjà dit qu'un tel problème ne se pose pas, parce que l'Europe est la première économie du monde, et que sa puissance économique et la bonne gouvernance d'un certain nombre de ses entreprises décident qu'elle puisse se sauver elle-même.