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Interview du président français Nicolas Sarkozy

 

Q : Depuis votre entrée à l'Élysée, la diplomatie française est très dynamique, et la France fait entendre sa voix sur tous les points chauds de l'actualité internationale. Selon vous, quelles sont les questions les plus brûlantes auxquelles le monde doit faire face, et comment peut-on les résoudre ?

R : En ce début de XXIème siècle, la communauté internationale est confrontée à de nouvelles menaces : prolifération des armes de destruction massive, terrorisme de masse, criminalité organisée. Il y a aussi un bouleversement des équilibres économiques qui accroît la méfiance à l'égard de la globalisation, l'apparition de crises financières, qui pourraient se reproduire si les États ne choisissaient pas de mener une action résolue et concertée en faveur de la transparence et de la régulation des marchés internationaux, ou encore la question de l'immigration non maîtrisée. Nous avons aussi face à nous des risques majeurs auxquels nous sommes les premiers à être confrontés dans l'histoire de l'humanité, par exemple le réchauffement climatique, ou la pérennité des approvisionnements énergétiques.

La Chine et la France sont membres permanents du Conseil de sécurité. Ceci nous confère des responsabilités et des devoirs : agir pour la paix et la sécurité et dépasser nos intérêts immédiats.Face aux crises, nous devons travailler ensemble. La Chine s'engage sur la Corée du nord, la Birmanie, l'Iran. C'est un développement positif. Au Moyen Orient, quatre crises simultanées se développent. S'agissant du conflit israélo-palestinien, la seule solution satisfaisante est d'établir deux États vivant côte à côte dans la paix et la sécurité. Il est indispensable de relancer sans délai une authentique dynamique de paix. C'est ce que nous essayons de faire à Annapolis, où se rend Bernard Kouchner. La France est passionnément attachée à la liberté et la souveraineté du Liban. Nous souhaitons que les Libanais élisent démocratiquement un Président en qui ils se reconnaîtront. Quant à la tragédie de l'Irak, elle ne peut pas nous laisser indifférents. C'est une nation qui se défait dans une guerre civile sans merci. Il n'y aura de solution que politique et cette solution passe par un processus de réconciliation nationale et un horizon clair de retrait des troupes étrangères.

Le dossier capital pour la communauté internationale est celui de l'Iran. Pour la France, un Iran doté de l'arme nucléaire est inacceptable. Ce qui se passe est un facteur grave de déstabilisation. La France est déterminée à poursuivre la politique décidée à Six, avec la Chine, alliant sanctions croissantes, mais aussi ouverture si l'Iran choisit de respecter ses obligations. Nous lui proposons la coopération et la paix. Les solutions qui émergent sur la Corée du Nord conduisent à la renonciation au nucléaire militaire et la fermeture des installations de Yongbyon. Ceci montre, après le renoncement de la Libye aux armes de destruction massive, qu'il existe un chemin s'il y a une volonté. La France compte beaucoup sur l'engagement et la fermeté de la Chine sur le dossier iranien.

Enfin, la Birmanie doit trouver un nouvel avenir après la crise récente. La situation actuelle, faite de répression et de sous développement est indigne, alors que ce pays devrait suivre ses voisins dans la voie du progrès. Il faut soutenir la mission de l'ONU, une démocratisation rapide et la libération des prisonniers politiques.

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Q : Pour vous, la construction européenne constitue la priorité des priorités de la diplomatie française, et vous avez personnellement beaucoup contribué à résoudre la crise institutionnelle de l'UE. Avec l'approfondissement de la globalisation, les relations de coopération entre l'UE et la Chine sont de plus en plus étroites. Quelles sont vos vues sur le développement de ce partenariat ?

R : Les relations entre l'UE et la Chine se développent rapidement. Elles doivent évoluer vers un partenariat stratégique global. L'Union européenne est déjà le premier partenaire commercial de la Chine. Il faut aller plus loin. C'est pour cette raison que l'Union européenne et la Chine ont lancé la négociation d'un nouvel Accord de partenariat et de coopération qui prévoit une coopération renforcée dans tous les domaines. Le sommet Union européenne/Chine se tiendra dans les prochains jours à Pékin. J'ai confiance dans la présidence portugaise de l'Union européenne, dans la Commission et dans Javier Solana pour faire progresser ce grand projet. Nous devons aussi faire progresser notre dialogue sur les questions de change. Je souhaite des relations harmonieuses et justes entre les grandes devises, l'Euro et le dollar, le Yuan et le Yen. C'est une condition de l'équilibre des relations internationales. Le premier dialogue entre la Chine et les Européens sur cette question, mardi prochain, est fondamental pour progresser.

En 2008, la France présidera l'Union européenne. Mon ambition est de faire de 2008 une grande année euro-chinoise, et, au-delà, entre l'Europe et l'Asie, grâce au sommet de l'ASEM, qui se tiendra à Pékin.

 

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Agence de presse Xinhua     2007/11/25

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