Q : Selon vous, quels sont les efforts que nos deux pays doivent déployer pour parvenir à une coopération gagnant-gagnant ? Comment voyez-vous l'avenir du partenariat global stratégique ?
R : La réciprocité et la coopération doivent être au coeur de notre action. Je souhaite que notre partenariat progresse encore dans ce sens. Nous devons renforcer nos projets en cours ( nucléaire, aéronautique, ferroviaire, par exemple). Dans le domaine économique, le développement de coopérations gagnant- gagnant suppose que les conditions d'une confiance durable sont réunies. Je souhaite créer les conditions de relations économiques harmonieuses. En particulier, les entreprises des deux pays doivent pouvoir compter sur le respect des engagements contractuels, sur des cadres législatifs, efficaces et impartiaux, ainsi que sur un système performant de protection de la propriété intellectuelle.
C'est à mon sens une priorité commune pour nos deux pays. Il est essentiel d'encourager les entreprises des deux pays à travailler ensemble. Cela s'adresse bien sûr aux grands groupes, mais aussi aux PME, qui offrent des technologies et des savoir- faire de premier plan. Je suis heureux aujourd'hui d'accompagner quelque 200 PME françaises dans leurs premiers contacts, et je l'espère, le développement de leurs premiers partenariats, avec la Chine.
Enfin, je souhaite que nos échanges scientifiques soient eux aussi tournés vers l'avenir. Je viens en Chine avec dix jeunes chercheurs français de grand talent qui travaillent déjà avec la Chine.
Q : Monsieur le Président, vous êtes très attentif à la question de l'environnement. Selon vous, comment un grand pays en développement comme la Chine, avec une population nombreuse, peut- il résoudre les contradictions entre le développement de son économie et la protection de l'environnement ? Comment la France et la Chine peuvent-elles renforcer leur coopération dans ce domaine ?
R : C'est un défi qui concerne tous les pays, qu'ils soient développés ou en développement. La clé réside dans le développement durable, c'est-à-dire dans un modèle de croissance plus respectueux de l'environnement et de l'homme, une croissance rapide, mais décarbonée. Notre responsabilité pour nos populations et pour les générations futures est d'adapter nos appareils industriels et de promouvoir un changement des comportements de chacun. C'est bien sûr très long. La France vient juste de faire sa révolution verte : après un dialogue avec l'ensemble des acteurs concernés et de la société civile, nous sommes parvenus à un consensus : le développement durable sera au coeur de nos stratégies économiques et sociales. Ce qui peut sembler au départ une contrainte devient une chance de progrès collectif.
La Chine se développe à un rythme spectaculaire. Je sais que les dirigeants chinois veulent trouver les voies d'une croissance plus respectueuse de l'environnement. L'environnement, c'est à la fois un sujet pour les Chinois eux-mêmes et une affaire planétaire. La France consacrera au travers de l'AFD plus de 150 millions d'euros par an à la réalisation de projets d'infrastructures propres en Chine. Nos entreprises vont contribuer elles aussi par leurs investissements, par le transfert de leur savoir-faire, par leur implication dans des projets de développement propre à l'amélioration de la situation en Chine. Les entreprises françaises, dont de nombreuses PME, s'engagent dans l'ensemble des provinces de Chine, où elles ont tissé des liens solides. Je souhaite, au cours de ma visite, établir un grand partenariat avec la Chine dans le domaine de la lutte contre le changement climatique. C'est l'objet de la déclaration que nous allons adopter sur ce thème.
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