Le président français Nicolas Sarkozy a accordé vendredi 23 novembre une interview par écrit à l'agence de presse Xinhua, à la veille de son départ pour une visite d'Etat en Chine, soit son premier déplacement en Asie depuis son élection à la Présidence française.
Voici le texte intégral de cette interview :
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Question (Q) : Monsieur le Président, ce voyage à Pékin sera votre première visite en Chine depuis votre élection, ce sera donc un grand événement dans l'histoire des relations entre nos deux pays. Pourriez-vous nous dire ce que vous attendez de cette visite? Quels messages voulez-vous passer au peuple chinois ?
Réponse (R) : Cette visite en Chine est mon premier déplacement en Asie depuis mon élection à la Présidence de la République. Ce que je veux dire au peuple chinois, c'est que la France est plus que jamais engagée aux côtés de la Chine. Elle suit une ligne claire sur l'unité de la Chine.
La France a confiance dans le développement de la Chine. Je veux que ce développement soit une chance pour elle-même et pour le monde. Face aux défis d'aujourd'hui, la France et la Chine partagent une même volonté de paix, de prospérité et d'harmonie. C'est dans cet esprit que j'entends travailler avec mon homologue chinois, et nous avons beaucoup à faire ensemble, qu'il s'agisse de l'environnement, des relations économiques ou de notre contribution à la sécurité dans le monde.
En accédant à la puissance, la Chine a naturellement vocation à assumer des responsabilités croissantes. C'est dans cet esprit que j'ai proposé d'élargir le G8 pour y inclure en particulier la Chine.
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Q : Vous avez défini le cadre de la politique étrangère de la France lors de la conférence des ambassadeurs à Paris au mois d'août de cette année. Comment voyez-vous les relations politiques et économiques entre nos deux pays ?
R: La relation franco-chinoise est caractérisée par une amitié et une confiance exceptionnelles. J'y suis profondément attaché. Le partenariat stratégique global franco-chinois est une donnée majeure de la politique étrangère de la France. Il est fondé sur la coopération et le respect mutuel. Il a vocation à couvrir tous les champs de coopération économique, scientifique, culturel. C'est une volonté politique. Mais ce qui est encore plus important, c'est que les Français et les Chinois se rencontrent, travaillent ensemble. 600.000 Chinois ont visité la France l'année dernière, et ce courant va croître encore. La création contemporaine chinoise suscite l'enthousiasme en Europe. Ce sont des signes forts de la modernité de nos relations.
Ce que je souhaite pour les années à venir, c'est que nos relations prennent un tour concret, avec des résultats tangibles pour nos deux peuples. Au-delà des secteurs traditionnels, je propose par exemple un nouveau champ de coopération sur l'environnement.
La croissance chinoise, son émergence comme puissance, suscitent l'admiration, mais aussi des interrogations. Mon souhait est de transformer ces questions en autant de thèmes de coopération entre nous.Ces relations doivent naturellement se développer dans le cadre européen. La France présidera l'Union européenne en 2008 lors du sommet Union européenne/Chine.
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