Zhang Guobao, ancien directeur de l'Administration nationale de l'énergie, appelle le gouvernement à être « pleinement conscient » des risques d'inflation importée dans les régions pétrolières du Moyen-Orient et d'Afrique du Nord, actuellement en proie à une instabilité croissante. Il exhorte les autorités à accélérer la recherche et développement sur les sources alternatives d'énergie, et particulièrement le nucléaire, pour réduire la dépendance lourde envers le marché mondial du pétrole.
M. Zhang, à présent vice-directeur du sous-comité de l'Économie en sein du comité national de la CCPPC (Conférence consultative politique du peuple chinois), affirme que les troubles actuels en Libye n'affecteront pas directement les importations chinoises, puisque le pays nord-africain n'assure que 3 % des importations annuelles en pétrole de la Chine d'environ 240 millions de tonnes en 2010.
Selon lui, la division politique du Soudan est également peu susceptible d'avoir un impact majeur, car la Chine s'était préparée à cet événement et entretient de bonnes relations à la fois avec le nord et le sud.
Cependant, comme un taux alarmant de 55 % de la demande nationale en pétrole dépend de l'étranger, M. Zhang souligne que la hausse du prix du baril se répercuterait sans aucun doute sur la pression inflationniste du pays. Le gouvernement chinois est de plus en plus préoccupé par l'inflation depuis que l'index des prix à la consommation (IPC) a battu un record de 28 mois en novembre dernier pour atteindre 5,1 %.
Les Bourses asiatiques ont chuté jeudi en raison de la hausse du cours du pétrole causée par l'intensification des combats en Libye.
Selon M. Zhang, l'énergie nucléaire est l'une des meilleures sources alternatives. Les États-Unis, bien moins peuplés que la Chine, possèdent 104 réacteurs, contre 13 du côté chinois. L'énergie nucléaire ne représentait l'an dernier qu'environ 0,8 % de l'ensemble des sources primaires.
Zhang Huazhu, ancien directeur de l'Agence de l'énergie atomique de la Chine, aussi membre du comité national de la CCPPC, partage l'opinion de Zhang Guobao. « La Chine devrait accélérer son innovation dans la technologie nucléaire pour réaliser l'engagement pris devant la communauté internationale d'économiser l'énergie et de réduire ses émissions de gaz à effet de serre, ainsi que pour relever le défi du changement climatique », explique-t-il.
« La Chine a clairement exposé sa stratégie d'accélération de son développement technologique dans les cinq prochaines années, et je suis convaincu que nous atteindrons notre objectif de 2,2 % d'énergie nucléaire pour répondre à nos besoins en 2016. Cela s'inscrit dans le cadre de nos efforts pour réduire notre dépendance vis-à-vis du charbon », conclut Zhang Guobao. |