Un étudiant s'inscrit le 27 février à l'Université méridionale de science et technologie de Chine à Shenzhen, dans le Guangdong.

La très attendue Université méridionale de sciences et de technologie de Chine a commencé son premier semestre le 1er mars.

La période inaugurale d'inscription s'est terminée lundi, et 45 étudiants chinois suivent désormais des cours sur le campus à Shenzhen, dans la province du Guangdong, dans le sud du pays.

L'université est considérée comme un test grandeur nature pour le nouveau système éducatif visant à donner aux jeunes une meilleure formation en matière de recherche innovante. L'établissement a sélectionné ses étudiants parmi 745 candidats qui avaient passé un examen l'année dernière, afin d'évaluer leurs connaissances, imagination, compréhension et esprit d'innovation.

Parmi les 50 candidats qui ont réussi le test, cinq ont décliné l'offre qui leur était faite. Les étudiants inscrits ont de 10 à 18 ans et quelque 30 d'entre eux n'ont pas passé l'examen d'entrée à l'université en juin 2010.

« Je suis tout à fait conscient que les étudiants ont été confrontés à une grande pression de la société et de leurs parents », a expliqué Zhu Qingshi, président de l'université. « Quarante-cinq étudiants, cela représente 95 % de l'effectif initialement prévu. Je suis donc malgré tout satisfait. »

L'année dernière, Zhu a décidé d'affranchir la nouvelle Université méridionale de science et technologie de Chine du système éducatif traditionnel du pays.

L'objectif de Zhu était de créer une université se focalisant sur la recherche et qui soit habilitée à délivrer des diplômes de troisième cycle.

Mais selon les règlements en vigueur, une nouvelle université ne peut délivrer que des diplômes de DEUG et doit passer par des années d'inspection et d'examens menés par les autorités compétentes avant d'obtenir le droit de délivrer des licences ou des maîtrises.

De ce fait, la nouvelle université décernera ses propres diplômes académiques, ce qui ne garantit pas qu'ils seront reconnus par le gouvernement.

Sans diplômes officiels, les étudiants seront dans l'impossibilité de postuler à des formations de troisième cycle au sein des institutions publiques du pays, et seront traités différemment par le système d'assurance sociale.

En dépit de la situation, l'ambition de la nouvelle université est toujours aussi forte. Lors d'un sondage en ligne mené l'année dernière, l'Université méridionale de science et technologie de Chine a été désignée par le public comme l'établissement d'enseignement supérieur le plus intéressant, selon des données communiquées par netbig.com, un site Internet sur l'éducation basé à Shenzhen.

La création d'un nouveau genre d'université n'a pourtant pas été chose facile. Le ministère de l'Éducation n'a approuvé l'ouverture de l'université que fin 2010 et la liste des étudiants inscrits n'a été validée que très récemment.

Les préparatifs ont débuté en mars 2007 et Zhu Qingshi a été désigné président de la nouvelle institution en 2009.

Pour leurs deux premières années à l'université, les étudiants recevront un enseignement général en mathématiques, physiques et politique. Trois membres de l'Académie chinoise des sciences arriveront à l'université d'ici au 20 mars pour donner des cours aux étudiants.

Chaque année, chaque étudiant recevra de l'université une bourse de 10 000 yuans (1 522 dollars).

Les étudiants choisiront ensuite un domaine de recherche en fonction de leurs intérêts et recevront un diplôme après avoir accumulé le nombre de crédits requis.

L'université prévoit de porter son effectif annuel à 150 étudiants début 2012 et à 250 en 2013.