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Les arts martiaux (wushu ou kungfu), sports de combat populaire, font partie du patrimoine culturel de la Chine. Ils furent créés et développés par nos ancêtres dans un but de défense contre les animaux et pour la chasse, également en tant qu'exercices physiques.
Nombreux sont les grands noms qui ont marqué l'évolution des arts martiaux au cours de l'histoire. Mais l'invention des armes à feu a t-elle transformé les arts martiaux en arts chorégraphiques ? Les arts martiaux ont-ils été quelque peu oubliés ces derniers temps ?
Dans cette rubrique, vous retrouverez certains praticiens notables qui ont réussi à mettre en valeur leur croyance et la culture chinoise au 20e siècle.
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Wang Ziping, la "Force magique"
Wang Ziping (1881-1973), appelé aussi Wang Yong'an, est un Hui de Yihejie, au sud de la ville de Cangzhou. Né dans une famille douée en arts martiaux, il est surnommé "Prince de la force magique" et considéré, avec Tong Zhongyi, comme l'une des "Deux personnalités de Cangzhou". Son grand-père excellait en exercices de gros bâton et son père, en arts martiaux et lutte. Il commença, dans sa tendre enfance, à apprendre les arts martiaux auprès de son père et Sha Baoxing; à l'âge de 16 ans, il maîtrisait déjà les techniques de la boxe Zha, de la boxe des Glissements, de la boxe Hong, des lancements de pieds, des pluies de poings et de la boxe des Huit Faîtes.
Après l'échec du mouvement des Boxers, Wang Ziping fut considéré comme un "bandit". Pour échapper à ses poursuivants, il se cacha dans la Grande Mosquée du Sud de Jinan où il se fit disciple de Yang Hongxiu, célèbre maître de la boxe Zha. En 1916, Wang Ziping vaincut un jeune samouraï japonais à Jinan; en 1918, il battit un hercule japonais à Qingdao et un Russe à Beijing. Les autorités de Beijing durent promettre 2 000 taëls d'argent pour la capture de Wang Ziping. Pour gagner sa vie, celui-ci alla chercher refuge chez son compatriote Zhang Zijiang, alors commandant de régiment, et devint aide de camp et chef de l'équipe au sabre. En 1922, le célèbre peintre Qi Baishi offrit à Wang Ziping la calligraphie: "Battre les tigres dans les montagnes et chasser les dragons de leur antre" en signe de reconnaissance pour son patriotisme inébranlable et ses techniques excellentes.
En 1928, Wang Ziping participa à la création de la Maison nationale des arts martiaux à Nanjing dont il fut nommé directeur adjoint et chef de la boxe Shaolin. Ensuite, il ouvrit une clinique à Shanghai pour soigner les blessés tout en enseignant les arts martiaux. Il parcourut tout le pays pour apprendre la boxe Zha et l'épée Ziwu auprès des grands maîtres. En assimilant des techniques de l'escrime occidentale et japonaise, il a créé l'épée Dragon noir.
Après la fondation de la Chine nouvelle, Wang Ziping fut nommé vice-président de la première Société nationale des arts martiaux, membre de la Société des luttes, membre du conseil de la Société de médecine chinoise à Shanghai, vice-président de la Société des soins de la blessure, et conseiller des hôpitaux Tongji, Jing'an et Tiyu. Il a publié Vingt mouvements de santé et Vingt exercices de boxe qui ont été appréciés par les lecteurs. Pour soutenir la Guerre de résistance contre les Américains et d'assistance à la Corée, il participa, à l'âge de 80 ans, à des représentations de bienfaisance avec toute sa famille. En 1960, il accompagna le premier ministre Zhou Enlai en visite en Birmanie, avec sa fille Wang Jurong et son disciple Zhang Wenguang. Dans le stade Mont printanier à Rangoon, Wang Ziping fit une démonstration de son épée Dragon noir et son agilité physique, de mouvements bien enchaînés et de techniques mûres. Un tonnerre d'applaudissements envahit le stade. Lorsque le célèbre metteur en scène Xie Jin l'invita à jouer un rôle secondaire dans le film Grand Li, Petit Li et Vieux Li, Wang Ziping accepta sans rien exiger en retour. Il considère que la présentation du taijiquan dans le film est favorable à la généralisation des arts martiaux.
En 1973, Wang Ziping mourut de maladie à Shanghai, à l'âge de 94 ans. Sa vie, légendaire, brille des feux d'un patriotisme inébranlable. Le 13 décembre 1981, la Société des arts martiaux de Shanghai a organisé, au stade Jing'an, une cérémonie solennelle pour célébrer le centenaire de Wang Ziping.
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