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INTRODUCTION

Les Beaux-arts traditionnels chinois présentent des styles originaux et des formes épurées. Demeurant à l'écart des lois de l'objectivité prévalent depuis l'apparition des sciences modernes, ils ont su traverser nos sociétés avec une fra?cheur que leur longue histoire n'a pas pu ternir. Leur extrême vivacité génère le respect chez l'initié comme chez le néophyte. Les arts traditionnels chinois prennent la forme de peintures, calligraphies, sculptures, cloisonnés, broderies, pour n'en citer que quelques uns. Cette rubrique, présente en priorité des peintres et des calligraphes ainsi que leurs ?uvres représentatives. Bonne visite !


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Niu Deguang : Des peintures à grands traits de tigres font école


"L'air majuestueux du tigre", œuvre représentative de l'école de Niu, présente en quatre couleurs à rouge, jaune, bleu et noire 127 tigres dans différentes postures: en train de lutter, de sauter au-dessus d'un ravin, de boire, de capturer leur proie, de se distraire, de feuler, de caresser leurs petits et même de se s'accoupler. L'accouplement des tigres était un sujet tabou qui n'avait jamais été dessiné par les prédécesseurs de M. Niu. Ce tableau mesure 110 m de long et 2 m de haut. Grâce à ce grand format, sous le pinceau du peintre, la magnifique perspective de la chaîne de montagnes au loin et les nuages immenses font ressortir le maintien et l'air majestueux des tigres.

Le style Niu Deguang

Peindre à grands traits et attacher de l'importance à la physionomie caractérisent le style de la peinture de Niu Deguang. Quelques traits suffisent pour incarner l'air majestueux du tigre. Le peintre sait combiner le sens de l'observation, la lumière et la couleur de la technique occidentale avec la technique de la peinture traditionnelle chinoise, et il s'inspire audacieusement des styles de la gravure sur brique de la dynastie des Han et de la peinture occidentale abstraite pour exprimer, en les amplifiant, les diverses activités et le comportement du tigre. Cette façon de peindre comble les lacunes des peintres précédents qui dessinaient un tigre plus statique et avaient négligé de représenter la majesté d'ensemble du félin.

Les tigres de l'école de Niu sont basés sur la peinture occidentale. Pendant sa jeunesse, M. Niu a appris la peinture occidentale et l'a aussi enseignée, alors qu'il était vice-directeur chargé de l'exploitation des affaires de l'Institut d'artisanat de Jinan. L'aspect tridimensionnel, la lumière et la couleur de la peinture occidentale ont profondément influencé la peinture de tigres à laquelle Niu s'adonnera par la suite. Par ailleurs, cette école de peinture est aussi redevable du développement de la peinture traditionnelle chinoise. Dans les années 70, au moment où Niu est revenu à la peinture traditionnelle chinoise, il a réalisé les lacunes et les insuffisances de la peinture de tigres et a voulu les combler. Dès lors, il ne s'est plus attardé à la création de la peinture occidentale et s'est engagé dans une voie spéciale lui permettant d'étudier la peinture traditionnelle chinoise de tigres.

Les secrets de son expérience

En évoquant les peines éprouvées à l'étude, il dit: " Pour peindre un tigre, il faut résoudre simultanément deux problèmes: la ressemblance avec l'animal et le sens artistique et esthétique. La valeur d'un objet d'art s'interpose entre la ressemblance et la non-ressemblance. Premièrement, il faut connaître le tigre, le rendre de manière ressemblante. Autrefois, certains peintres chinois n'ont dessiné que l'apparence du tigre, sans exprimer profondément son âme, ce qui a donné un tigre à l'apparence maladroite et inerte. Le problème tient au fait que le peintre ne connaissait pas vraiment bien le tigre. " M. Niu a consacré une dizaine d'années et a esquissé des dizaines de milliers de tigres en se tenant près de leur cage.

Après avoir bien maîtrisé la morphologie du tigre, il se mit à étudier son maintien et sa physionomie. Pour dessiner un tigre, M.Niu attache de l'importance au maniement du pinceau et de l'encre, emprunte la structure de la peinture occidentale, s'inspire de la technique des peintures traditionnelles chinoises de paysages, de fleurs et d'oiseaux et fait de minutieuses recherches sur l'utilisation du blanc et du noir. Le dessin d'un tigre se concentre sur la tête, le cou, les épaules et le dos. Les traits de couleur foncée ne servent pas seulement à transposer les rayures du tigre, mais ils sont utilisés surtout pour présenter la fière allure de l'animal. Le reste du corps, comme les griffes et le derrière, en général, M. Niu ne les dessine pas. Si on porte le regard sur la peinture de Niu Deguang , de près, on voit des tigres, mais au loin, des rochers montagneux. En combinant la reproduction du corps du tigre et l'expression de son maintien, M. Niu a porté cette peinture vers de nouveaux sommets d'esthétisme et de qualité.

Les tableaux de tigres de l'école de Niu ont été exposés dans plus de trente pays et territoires. Parmi eux, il y a des peintures primées, d'autres qui ont été achetées par des collectionneurs. Parallèlement à son œuvre de création, M Niu rédige encore une série de livres sur l'art du dessin de tigres comme L'art du dessin de tigres, L'art du dessin de tigre à demi-facture minutieuse et à demi-grands traits. En outre, le Recueil de dessins de tigres de Niu Deguang, choisis parmi ses dessins de différentes époques et de styles variés, est bien apprécié des milieux de la peinture.