Daniel Cogez
D’un aspect résolument moderniste et pour cause puisque cette ville ne s’est développée qu’à partir de 1980, Shenzhen s’étire le long de la mer de part et d’autre de la très longue et très large avenue Shennan. Réplique de Hong Kong dont elle est limitrophe, cette ville est née de la volonté d’un homme Deng Xiaoping qui a décidé de transformer un simple village de pêcheurs en grande métropole dotée d’un statut de la zone économique spéciale. En raison de ce statut particulier, l’accès à Shenzhen est soigneusement contrôlé dans un poste de police où il faut montrer passeports ou documents avec visa d’entrée.
Pour embrasser toute la ville d’un seul regard il n’est rien de plus simple car il suffit de prendre l’ascenseur de la tour Diwang haute de 384 mètres. Arrivé au 69e étage une vue impressionnante s’offre à vous: les différents quartiers de la ville avec leurs immeubles modernes s’étalent à vos pieds et de l’autre côté de la rivière s’étendent les nouveaux territoires de Hong Kong. Dans un angle, au sommet de la tour, figés pour l’éternité, deux personnages en cire ont les traits des deux artisans de la rétrocession de Hong Kong à la Chine, Deng Xiaoping et Margaret Thatcher. Shenzhen est une ville d’affaires orientée essentiellement vers la finance, le commerce et les industries de pointe mais depuis peu aussi un centre d’attractions touristiques. Trois parcs de divertissement ont été construits l’un à côté de l’autre: la Chine splendide où l’on peut voir concentrés dans le même espace les habitations traditionnelles chinoises de toutes les régions ainsi que les habits et coutumes de leurs habitants, la Fenêtre sur le monde où son rassemblés les monuments célèbres du monde entier en taille réelle ou en dimension réduite-Tour Eiffel de 100 mètres de haut au lieu de 300 par exemple- et la Vallée de la joie où jeunes et moins jeunes peuvent s’offrir des sensations originales comme la navigation agitée dans un canyon ou le catapultage en haut d’une tour de 60 mètres en 2 secondes.
En ce qui nous concerne nous avons découvert toutes les facettes multicolores du folklore chinois en visitant le parc de la Chine splendide. Deux spectacles en soirée très agréables l’un sur le thème des quatre saisons évoquant les quatre points cardinaux de la Chine et des immensité et l’autre intituté la genèse d’une nation montrant à travers une chorégraphie joyeuse et mouvementée la réunion de différentes ethnies au sein de la nation chinoise. Des effets techniques spéciaux (laser, fumigènes, jeux de spots lumineux) des costumes superbes, plusieurs centaines de figurants évoluant sans cesse dans un ballet bien réglé et un défilé de chars allégoriques créent une véritable féerie de sons et de couleurs dont on ressort enchanté et ravi.
Loin de cette féerie, au cours d’une réception en mairie, le vice-maire Guo Rongjun, après avoir rappelé que Shenzhen comptait 4 millons d’habitants, brossa pour les journalistes étrangers un tableau précis du développement économique de Shenzhen: en 1999 le produit intérieur brut de la cité se montait à 143,65 milliards de yuans ce qui représente un revenu par tête de 36 000 yuans; la valeur de la production industrielle a été de 202,57 milliards de yuans et sur ce total la part des produits de haute technologie représente 81,98 milliards; les recettes fiscales se sont élevées à 18,48 milliards de yuans; le volume des exportations est de 28,2 milliards de US dollars ce qui en fait une ville majeure de Chine en ce domaine.
Une visite du nouveau musée de la ville, Guan Shan Yue permit aux journalistes de constater que la culture ainsi que devait le préciser le directeur Yang Ronghai n’était pas négligée dans cette ville en développement constant. Dans la salle principale sont actuellement exposées des oeuvres du célèbre peintre contemporain Qi Baishi (1864-1957): les amateurs retrouveront l’extrême délicatesse et l’ironie subtile de ce peintre qui s’est particulièrement intéressé à la nature. A titre personnel j’ai beaucoup apprécié deux tiges de lotus entrecroisées avec un insecte qui se promène détaché...
