Beijing a suffisamment d'espace pour l'utilisation des capitaux étrangers
Selon Liu Qi,le maire de Beijing, introduire et utiliser des capitaux étrangers pour le développement constitue une règle à laquelle s'en tiennent tous les pays du monde dans leur modernisation. Le fait que les Etats-Unis puissent être la première puissance économique du monde et qu'ils maintiennent une forte croissance ces huit dernières années, s'explique par son statut de premier pays sur le plan de l'absorption des capitaux. Parallèlement, bon nombre de pays émergeants doivent leur montée en flèche à un afflux considérable de capitaux étrangers.
《Pour réaliser la stratégie de rattraper et dépasser les pays les plus développés, Beijing, capitale de la Chine, pays en voie de développement, doit se fixer pour orientation fondamentale l'introduction de capitaux étrangers et la poursuivre pendant une longue période》, a ajouté M. Liu.
M. Liu a fait remarquer que Beijing arrive en premier dans le pays pour l'introduction des capitaux étrangers. La Société industrielle des produits alimentaires pour l'aviation de Beijing, première entreprise à capitaux étrangers du pays, et l'hôtel Jiangguo à Beijing, premier hôtel à capitaux mixtes en Chine, ont été créés en 1980. En octobre 1999, les investissements étrangers que Beijing avaient réellement utilisés totalisaient 18 milliards de dollars US, ce qui a atténué effectivement la pression de fonds pour la construction. Jusqu'à présent, la municipalité de Beijing a autorisé au total l'implantation de 14 000 entreprises à capitaux étrangers. Il n'est pas exagéré de dire que sans l'application de la politique de réforme et d'ouverture, en particulier l'introduction massive des capitaux étrangers, les changements considérables qu'a connu Beijing ces 20 dernières années n'auraient pu se faire.
Liu Qi a indiqué que Beijing dispose encore d'un large espace pour l'utilisation des capitaux étrangers dans les années à venir. Il y a 4 raisons à cela: la première, l'économie mondiale a une tendance à remonter, et le montant des capitaux internationaux augmentera dans une certaine mesure; la deuxième, la mondialisation économique tend à s'intensifier, d'autant plus que les échanges économiques entre les nations et les régions sont de plus en plus fréquents, et que le rythme, le montant et la sphère du flux des capitaux étrangers s'élargiront; la troisième, une restructuration économique à l'échelle mondiale est en cours, permettant à une grande quantité de fonds des pays développés d'affluer vers les pays en voie de développement; la quatrième, les sociétés transnationales auront une influence croissante, l'achat et la fusion d'entreprises seront une forme importante de la fluidité des capitaux internationaux.
Selon Liu Qi, la Chine continue d'attirer des capitaux étrangers par son vaste marché et son potentiel colossal. Ceci place la Chine et Beijing dans une situation très avantageuse dans la concurrence acharnée pour les investissements transnationaux.
Centre politique et culturel, Beijing reste depuis toujours le premier choix des investisseurs étrangers. L'année dernière, une croissance à deux chiffres du PIB de Beijing a été maintenue, bon nombre de constructions urbaines, centrées sur 67 ouvrages-clés, ont été achevées dans des conditions favorables. Par ailleurs, le contrôle de la pollution atmosphérique et l'assainissement global de l'environnement ont également été couronnés d'un succès remarquable. Le programme de développement du parc technologique de Zhongguancun, récemment ratifié par le gouvernement central, a suscité l'attention générale en Chine comme à l'étranger. Les nouveaux chantiers de construction urbaine qui démarrent vont ouvrir de nouveaux domaines pour les investissements étrangers.
Des problèmes subsistent dans l'environnement des investissements à Beijing
Dans son rapport, Zhang Mao, adjoint au maire de Beijing chargé de l'économie et du commerce extérieur, a évoqué la raison pour laquelle il faudrait encore améliorer le cadre des investissements. Selon lui, avant le milieu des années 90, la Chine a absorbé des capitaux étrangers principalement grâce à des mesures préférentielles au niveau des impôts, de l'utilisation des terrains, du contrôle des devises étrangères. Ceci était indispensable au début de l'application de la politique de réforme et d'ouverture. Cependant, avec l'approfondissement de l'ouverture sur l'extérieur, il est devenu essentiel d'élaborer et de perfectionner les mesures préférentielles visant à encourager les investisseurs étrangers, et il nous faut surtout concentrer notre attention sur l'amélioration globale et systématique de l'environnement des investissements.
Versé dans la question des investissements étrangers, M. Zhang a fait la synthèse des recherches de certains spécialistes chinois et étrangers, et a conclu que le cadre des investissements en Chine doit comprendre 11 éléments: cadre politique, cadre économique, cadre financier, conditions du marché, infrastructures, conditions technologiques, secteurs auxiliaires, système juridique, Etat de droit, efficacité de l'appareil administratif, cadre culturel, ainsi que les conditions de la concurrence. En général, les grandes sociétés transnationales accordent moins d'intérêt aux mesures préférentielles qu'au cadre fondamental des investissements, dont la stabilité et la durabilité des conditions à cet égard, parce que leurs investissements sont axés sur la stratégie à long terme, l'intérêt d'ensemble et la rentabilité globale. A en croire une étude sur les investissements à l'étranger des grandes sociétés transnationales, la stimulation provenant des mesures préférentielles se place toujours après la stabilité politique et économique, les conditions favorables à l'Etat de droit, les infrastructures et la qualité de la main d'œuvre. «A en juger par une vingtaine d'année de pratique de l'absorption des capitaux étrangers par la ville de Beijing,» dit M. Zhang, « les mesures préférentielles jouent un rôle très limité dans l'introduction des investissements étrangers, il nous faut donc réajuster à temps notre stratégie pour encourager les investissements étrangers ».
Alors, en quoi résident les problèmes du cadre des investissements à Beijing? Zhang Mao a également fait une analyse très approfondie à ce sujet. Il a laissé entendre que l'Institut de gestion économique de l'Université de Qinghua avait interrogé quelques centaines de fonctionnaires et représentants des investisseurs chinois et étrangers sur le cadre des investissements de Beijing. Il les a priés de donner une note, dont le maximum est 6. Résultat: la note moyenne de ces fonctionnaires était de 3,71, celle des représentants des investisseurs chinois, de 3,25, et celle des représentants des investisseurs étrangers, de 3,05. La moyenne des trois parties était de 3,42, ce qui est une note plutôt basse, tout juste au-dessus de la moyenne. Les problèmes principalement révélés sont les suivants:
1) Mauvaise attitude des services gouvernementaux dans le travail. Bon nombre d'hommes d'affaires étrangers ont fait état que l'un des problèmes principaux du cadre des investissements en Chine était la corruption des fonctionnaires. Certains créent souvent des obstacles à l'implantation et aux opérations d'une entreprise d'investissement étranger, parce que celle-ci n'a pas satisfait à leur désir de se faire offrir un séjour à l'étranger, d'obtenir des cadeaux et de l'argent.
2) Inefficacité et complexité des formalités. Certains bureaux sont désertés aux heures de travail. Certains fonctionnaires connaissent peu leur affaire, et la procédure n'est pas transparente. Ainsi pour conclure une affaire, l'entreprise doit faire 5 à 6 allers et retours. D'après la partie étrangère d'une entreprise de hautes technologies à capitaux mixtes, entreprise qui a investi 100 millions de dollars US, de la ratification des projets à la mise en service de l'entreprise, 32 mois se sont écoulés, soit de 14 mois de plus que prévu.
3) La perception abusive de frais, les amendes excessives et les prélèvements à différents titres sont fréquents. Bien que certaines entreprises à capitaux étrangers détiennent un certificat pour le contrôle de la perception des frais, elles n'osent pas l'utiliser par peur des représailles. C'est ainsi que des départements qui perçoivent des frais non justifiés n'ont pas été l'objet d'un contrôle efficace.
Selon Zhang Mao, l'existence de ces problèmes fait que Beijing a encore un long chemin à parcourir pour se placer parmi les cadres d'investissements de premier plan. En ce qui concerne l'amélioration de l'environnement des investissements, les Pékinois ne doivent absolument pas se sentir bien ni être satisfait du statu quo.
Mesures principales prises pour l'amélioration du cadre des investissements
Selon Zhang Mao, la municipalité de Beijing doit intensifier ses efforts pour améliorer et stabiliser la politique de recours aux investissements étrangers, les services gouvernementaux à divers échelons doivent changer leur style de travail, de manière à établir progressivement un système de contrôle direct par les entreprises à capitaux étrangers et les investisseurs chinois et étrangers, avec la participation des organismes concernés à ce contrôle.
Les principales mesures prises par la municipalité de Beijing pour l'amélioration du cadre des investissements sont les suivantes:
1) Préconiser la courtoisie du service. Les investisseurs et commerçants étrangers doivent être les bienvenus à Beijing. Il faut assurer un service de qualité pour les entreprises à capitaux étrangers aussi bien que pour les entreprises d'Etat.
2) Décentraliser les pouvoirs et assouplir les restrictions. Tout en utilisant davantage d'investissements étrangers dans le bâtiment, il faut faire progresser de façon planifiée l'ouverture du secteur tertiaire, s'activer à explorer l'utilisation des capitaux étrangers dans les secteurs du commerce, du commerce extérieur, du tourisme, du service de consultation juridique, de la finance, de la télécommunication, de l'éducation et de la culture. Il faut encore accélérer la construction de la zone-pilote d'investissements centrée sur le parc des sciences et technologies de Zhongguancun et la zone industrielle technologique, et établir dans l'aéroport de Beijing une zone franche et une zone de conditionnement pour l'exportation.
3) Simplifier les formalités et élever l'efficacité. Il faut établir un mécanisme de ratification des projets gouvernementaux unifié, simplifié et assoupli, fixer la durée de ratification des projets, améliorer et coordonner le contrôle annuel, et accorder des facilités aux entreprises à capitaux étrangers.
4) Améliorer le service et la gestion sur le plan juridique. Il faut contrôler le mode d'investissement des hommes d'affaires étrangers et les entreprises à capitaux étrangers en vertu de la loi, garantir les droits et intérêts légitimes de ces entreprises et de tous les investisseurs, et empêcher toute atteinte aux entreprises à capitaux étrangers.
M. Zhang a présenté en particulier les nouveaux moyens dont la douane de Beijing se servira pour améliorer le cadre des investissements:
1) La douane de Beijing va déterminer des limitations strictes du temps de travail pour faciliter le contrôle de la douane. Elle exigera d'achever dans la journée le traitement des déclarations en douane faites avant 15:30, et le traitement de celles faites après 15:30, avant 12:00 le lendemain. En ce qui concerne le contrôle des produits frais ou vivants et des urgences, il sera établi un guichet spécial de dédouanement.
2) Le bureau de vérification et de contrôle sanitaire va réaliser au plus vite le mode de contrôle suivant: dédouanement, prélèvement des échantillons, contrôle des articles et quarantaine, traitement sanitaire, perception des frais, et délivrance du visa en une seule opération, ce qui permet d'éviter la double perception des frais, le double contrôle sanitaire, et d'élever l'efficacité du travail.
3) Le bureau de la Sécurité publique remplira, en priorité, les formalités d'entrée et de sortie du territoire pour le personnel étranger des entreprises à capitaux exclusivement étrangers, en commandite et à capitaux mixtes, ainsi que pour les ressortissants de Hongkong, de Macao et de Taiwan. Dans les circonstances particulières, il peut le faire immédiatement. Pour les Chinois qui travaillent dans ces entreprises, mais qui ne sont pas résidents à Beijing, ils peuvent demander à Beijing un passeport commercial pour affaires privées et un laissez-passer pour circuler entre la partie continentale et Hongkong et Macao, à condition d'y travailler plus d'un an.
4) Le Bureau des finances va réajuster, en fonction des dispositions de la municipalité, le système des finances de la ville de Beijing et celui des arrondissements et districts de son ressort, en permettant aux gouvernements des arrondissements et districts de bénéficier, à égalité avec la municipalité de Beijing, des taxes sur la valeur ajoutée, impôts sur le revenu, impôts sur le chiffre d'affaires, impôts fonciers, et impôts sur la construction urbaine. Ceci pourra stimuler l'intérêt des gouvernements des arrondissements et des districts pour la création des entreprises à capitaux étrangers ou mixtes, en particulier des entreprises à capitaux exclusivement étrangers. Parallèlement, afin d'accorder un soutien puissant au développement des entreprises de hautes technologies à capitaux étrangers, d'encourager l'exportation des produits de hautes technologies, Beijing a déjé établi une Fondation spéciale pour le développement et l'exportation des produits de hautes technologies, en encourageant l'élargissement de l'exportation de ces produits par l'attribution de primes, d'allocations spéciales et de crédits bonifiés.
La zone industrielle: une vitrine des réalisations technologiques
En 1992, on a commencé à construire la zone industrielle de Beijing. En 1994, le Conseil des affaires d'Etat l'a reconnue comme une zone industrielle de niveau national. C'est la plus récente zone industrielle du genre.
D'après Wang Jinling, vice-directeur du comité de gestion de la zone industrielle, après 7 ans d'édification, la zone industrielle a investi au total 7,3 milliards de yuan dans les biens immobiliers, dont 2 milliards de yuan sont destinés à l'exploitation des terrains et à la construction d'équipements urbains. Bâtiments industriels, entrepôts de douane, bureau de poste, caserne de pompiers, la grande salle de douane ont été tous mis en service. Les travaux de l'hôpital international, de l'école internationale, des résidences de luxe, des ensembles résidentiels, des clubs de sport et de loisirs, du terrain de golf, des restaurants de cuisines chinoises et occidentales ont été achevés successivement. Les entreprises implantées dans la zone jouissent de divers services: véhicules de service, dortoirs pour les ouvriers, restauration rapide, service d'hygiène et de blanchissage, et de décoration florale. Ainsi des infrastructures urbaines et les conditions de vie assez complètes se constituent peu à peu. Ceci est favorable à l'introduction massive de capitaux.
Un an après le démarrage des travaux de la nouvelle usine Coca-Cola de Beijing, le directeur général adjoint, Han Chengping, a indiqué: «En tant qu'une entreprise alimentaire, nous attachons une grande importance à l'environnement. La zone industrielle est dotée de toutes les facilités de communication et d'infrastructures complètes. Bien qu'elle regroupe bon nombre d'usines, on n'y voit ni cheminée ni pollution. Ressemblant à un jardin, pour les entreprises, il y a un sentiment de confort familial. »
En réalité, la zone industrielle est depuis toujours sur la voie du développement écologique. L'air y est pur, avec une qualité moyenne de 1 à 2 degrés supérieure à celle de la zone urbaine. Avant d'autoriser les projets, la zone industrielle les a fait estimer sur le plan de la protection de l'environnement. Tous les projets néfastes à la qualité de l'environnement ont été refusés. Cela a rendu la zone industrielle plus capable d'attirer des sociétés transnationales. Le directeur général de la société allemande Bayer a indiqué: «Afin d'investir dans une usine de produits pharmaceutiques, nous avons visité une dizaine d'endroits en Chine pour en fixer le site. Nous avons finalement résolu d'implanter notre usine à Beijing, parce que la qualité de l'environnement de la zone industrielle est conforme aux normes de l'emplacement d'un laboratoire pharmaceutique. »
Le cadre légal des investissements est aussi important que le cadre social. Pour mettre fin aux difficultés imposées aux entreprises implantées dans la zone industrielle, on leur offre, dès le début, un ensemble de services, allant de l'établissement de projets, de la ratification des statuts sous contrat, à l'enregistrement et au service de gestion administrative, industrielle et commerciale, et à la délivrance du droit d'utilisation du terrain, en passant par la planification de la construction et la réception des travaux. Par ailleurs, on y propose l'accomplissement des formalités financières, fiscales, douanières, commerciales et de la sécurité publique dans un même lieu. Cela rend le cadre des investissements de la zone industrielle beaucoup plus compétitif et attractif. Maintenant, les hommes d'affaires étrangers ne mettent plus qu'une semaine pour remplir les formalités requises, allant de la présentation d'une requête à la délivrance de la patente. Ils sont unanimes à estimer que les modalités de travail de la zone industrielle de Beijing sont conformes aux pratiques internationales.
En 1997, la Société française Schneider a successivement investi des capitaux dans deux entreprises implantées dans la zone industrielle. La raison en est que l'établissement de la première JV, une société d'équipements à moyenne tension, n'a pris que cinq jours, allant de la signature du contrat à la délivrance de la patente. L'efficacité du travail de la zone industrielle a déterminé Schneider à investir encore 14 millions de dollars US pour créer une société d'équipements à basse tension.
La zone industrielle de Beijing a gagné un concert de louanges des entrepreneurs pour son cadre des investissements. Selon un responsable d'une société étrangère, la zone industrielle de Beijing est gérée aussi bien que celles des autres pays de la région Asie-Pacifique. Le président de la firme américaine General Electric, après avoir interrogé les entreprises implantées dans la zone industrielle, a exprimé qu'il n'avait pas imaginé que la Chine ait un si bon cadre d'investissement.
Maintenant, la municipalité de Beijing a déjà généralisé des services que la zone industrielle offre aux hommes d'affaires étrangers, en vue de faire en sorte que les investisseurs étrangers soient satisfaits du cadre d'investissement de Beijing et qu'ils y investissent davantage de capitaux.