Relations ext�rieures

Shenzhen: la ville des r�ves r�alis�s

LOUISE CADIEUX

Pour la plupart de ceux qui suivent un peu de pr�s l'�volution �conomique de la Chine, Shenzhen rime sans contredit avec succ�s: un taux de croissance annuel du PIB de 31,2 % depuis les derniers vingt ans et, en 1999, un PIB par habitant qui classe cette zone �conomique sp�ciale au premier rang des villes chinoises dans ce domaine. Comme on ne peut atteindre une telle r�ussite sans � brasser de grosses affaires � je m'attendais, en allant visiter Shenzhen, � n'y voir qu'une immense zone industrielle o� les espaces verts ne font pas oublier la densit� des usines, des bureaux et des services aux investisseurs, une zone semblable, mais en plus grand, � celle que l'on voit dans bien des endroits. J'ai �t� la premi�re surprise d'y d�couvrir plut�t une ville de quatre millions d'habitants o�, bien s�r, les affaires occupent le haut du pav�, mais o� on peut aussi trouver une vraie vie sociale et culturelle. Mus�es, salles de concert, th��tres, biblioth�ques, parcs th�matiques, rue pi�tonne bord�e de grands magasins, squares font aussi partie du d�cor de Shenzhen. J'�tais bien loin d'une zone industrielle o� l'on ne voit qu'attach�s-cases et bleus de travailleurs, o� l'on ne parle que de cotes boursi�res et o� l'on ne vit que pour travailler.

D'un d�sert � une oasis de culture

� Au d�but des ann�es 80, Shenzhen avait une vie culturelle passablement arri�r�e; peu de divertissements, une petite biblioth�que, une librairie, un parc, voil� � peu pr�s ce qu'on y trouvait �, nous dit M. Yang Honghai, directeur du Centre de recherche sur le d�veloppement culturel de Shenzhen. � M�me apr�s l'ouverture, on a longtemps gard� le surnom de "d�sert de la culture"; cependant aujourd'hui, la situation a passablement chang�: la vie culturelle s'est ajust�e au rythme du d�veloppement �conomique fulgurant parce qu'on avait � cœur son d�veloppement. M�me dans les d�buts de Shenzhen, en d�pit des revenus faibles de la ville, M. Liang Xiang, le maire d'alors, d�clarait qu'il �tait imp�ratif de d�velopper la culture �, ajoute M. Yang.

Fait rare pour l'�poque, de 1980 � 1990, Shenzhen a investi 700 millions de yuans dans huit projets culturels incluant biblioth�ques, mus�es, th��tres. Dans la d�cennie 90, avec la croissance de l'�conomie, les investissements dans la culture ont suivi. Certains projets, davantage li�s au divertissement, ont aussi �t� d�velopp�s de concert avec des investisseurs priv�s. Par exemple, certains parcs th�matiques l'ont �t� gr�ce � des investissements priv�s de deux millards de yuans et sont devenus des lieux incontournables du tourisme � Shenzhen. La ville poss�de aussi ses stations de t�l� et de radio, onze journaux, ses propres magazines et la liste semble vouloir s'allonger au fil de son histoire. Shenzhen est une ville d'immigration: 95 % de sa population vient d'ailleurs en Chine. Quand les talents viennent ainsi de partout, il semble bien que la vie culturelle en profite �galement!

Les assises de la r�ussite

� culture florissante, �conomie pleine de vitalit�. Bien �videmment, cette ville des temps modernes ne s'est pas b�tie sans un travail acharn� et une planification serr�e qui suit les tendances de l'�poque. Ainsi, au d�but des ann�es 90, Shenzhen a d�cid� de centrer son d�veloppement sur l'�conomie du savoir. Saisissant les occasions qu'apportait le d�veloppement rapide de la technologie, la ville a donc d�ploy� des efforts pour restructurer son �conomie vers les technologies de pointe, de sorte qu'en 1999, ces technologies occupaient 40,5 % de la valeur industrielle globale de Shenzhen. On vise m�me plus de 50 % pour 2005! Le secteur des technologies de pointe est ainsi devenu le principal moteur de l'�conomie et de la r�ussite de la ville, et Shenzhen, le lieu de rencontre annuel de la foire nationale des technologies de pointe. Au moment de la visite � Shenzhen du groupe dont je faisais partie, la deuxi�me �dition de cette foire venait � peine de s'achever, et M. Guo Rongjun, vice-maire responsable de la science et technologie, a bien voulu brosser � notre intention un bref aper�u des r�alisations de Shenzhen en ce domaine, et il nous a parler de l'impact de cette foire.

Selon ses dires, alors qu'en 92, la technologie de pointe repr�sentait 5 milliards de yuans, en 99 elle en repr�sentait 81,9 milliards de yuans. C'est le secteur qui conna�t la croissance annuelle la plus �lev�e et qui est le premier facteur de croissance du PIB de la ville. Les technologies de l'information, la biotechnologie et les nouveaux mat�riaux sont particuli�rement privil�gi�s. Dans ce contexte de d�veloppement, la foire permet donc de donner � Shenzhen une place pro�minente au pays. Lors de sa derni�re �dition, des transactions d'une valeur de 2,4 milliards de dollars US y ont �t� enregistr�es. En outre, cet �v�nement a maintenant atteint ses quatres objectifs: grande envergure, reconnaissance et standards �lev�s, efficacit�. Comme le dit, M. Guo: � Si tu demeures au sommet d'un haut �difice, il est plus facile de voir la lune �; Shenzhen semble donc bien plac�e pour ce faire.

Avec l'entr�e de la Chine � l'OMC, M. Guo pr�voit que les entreprises chinoises de Shenzhen pourront �largir encore davantage leurs horizons et, qu'avec la disparition de plusieurs barri�res tarifaires, les entreprises �trang�res seront incit�es � coop�rer encore plus. Conscient des d�fis qui sont li�s � l'OMC, il d�clare: � Sans d�fis, il n'y a pas de progr�s. �

Toutefois, en d�pit des avantages de d�veloppement, tout n' y est pas rose. La ville manque d'une universit� prestigieuse et de centres de recherche. On reconna�t que cette lacune de taille doit �tre combl�e et on s'efforce d'�tablir des relations de coop�ration avec des centres de R&D de grandes entreprises et des universit�s pour leur assurer une forme de pr�sence dans la ville. On a encore sign� un accord de coop�ration et de support avec l'Acad�mie des sciences et l'Acad�mie d'ing�nierie On travaille �galement � former du personnel de plus en plus qualifi�, � � incuber � des produits de technologie de pointe et � attirer les �tudiants chinois d'outre-mer � venir s'y installer.

En 1999, Shenzhen a re�u le prix du planning urbain d�cern� par la XXe Conf�rence des architectes. C'�tait la premi�re ville d'Asie � m�riter cet honneur. Quand une ville offre une vie sociale et culturelle agr�able, assortie d'une vie professionnelle ax�e sur le savoir de fine pointe, elle se taille vite une r�putation de choix. C'est l� le charme de Shenzhen et la raison pour laquelle on parle d�j� de cet ancien bourg de p�cheurs comme d'une future m�tropole internationale. Esp�rons que ce r�ve, tout comme les autres, se r�alisera bient�t.

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