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Par Jacques Fourrier
La 25e réunion des dirigeants économiques de l’APEC (Coopération économique pour l’Asie–Pacifique) ayant pour thème « Créer un nouveau dynamisme et cultiver un avenir commun » va culminer avec la réunion informelle des dirigeants de l’APEC qui se tiendra les 10 et 11 novembre à Dà Nang, cité balnéaire célèbre située sur la côte orientale du Vietnam. Sur l’invitation du président vietnamien Tran Dai Quang, le président chinois Xi Jinping sera présent aux côtés des dirigeants et représentants de 20 autres pays et régions. Il s’agira pour les participants de faire progresser l’intégration économique et l’interconnexion dans la région Asie–pacifique tout en arrimant l’APEC aux grands enjeux de notre époque.
L’APEC, un forum de premier plan pour le développement régional inclusif
L’APEC se trouve actuellement dans une phase cruciale de son histoire. Les mutations mondiales rapides et les transformations radicales qui s’opèrent dans la région Asie–Pacifique créent des défis et des opportunités sans précédent. La quatrième Révolution industrielle en cours, les Objectifs de développement durable pour 2030 et l’Accord de Paris sur les changements climatiques ont ouvert la voie à l’approfondissement du développement durable, inclusif et équitable. Le contexte actuel est cependant plus complexe que jamais, avec le ralentissement de la croissance économique mondiale, la montée en puissance du protectionnisme, les risques sécuritaires régionaux et le terrorisme, ainsi que les défis du changement climatique. Ces facteurs sont de plus en plus connectés et leur impact économique, politique et social sur la région Asie–Pacifique, mais aussi sur le reste du monde, est considérable et imprévisible.
« Plus que jamais, l’APEC doit continuer à assumer son rôle directeur et novateur en créant de nouveaux moteurs pour faire en sorte que l’Asie–Pacifique soit une région qui connaisse la paix, la stabilité, et un développement dynamique, durable et inclusif », a déclaré le président Tran Dai Quang dans son message à l’APEC. C’est sur la base de ces impératifs que le thème de l’APEC cette année portera sur les modalités de générer de nouveaux moteurs de croissance et de développement dans une optique d’avenir partagé. Un thème récurrent depuis quelques années qui montre que l’avenir de la région Asie–Pacifique ne peut se concevoir qu’un commun. Le vice–premier ministre vietnamien Pham Binh Minh le remarquait aussi dans sa « Vision pour un partenariat Asie–Pacifique pour le XXIe siècle » le 15 mai 2017 : « En tant que locomotive pour les nouvelles technologies, sa main–d’œuvre qualifiée et sa classe moyenne florissante, la part de la région dans le PIB mondial devrait atteindre près de 70 % d’ici à 2050. »
L’APEC – qui regroupe de plus 10 des 20 plus grandes économies mondiales, dont la Chine, les Etats–Unis et le Japon – devrait donc jouer un rôle prédominant dans l’élaboration de synergies au sein de plateformes de coopération internationale (comme le G20) et régionale (comme l’ASEAN) mais aussi de plateformes commerciale (comme le Partenariat économique régional global) et de gouvernance (comme l’Organisation mondiale du commerce, le Fonds monétaire international et la Banque mondiale). Une impulsion est cependant nécessaire pour faire démarrer ces moteurs, et la Chine est de plus en plus désireuse et capable de la fournir.
La Chine, atout majeur de l’APEC
La Chine est depuis la création de l’APEC en 1989 un atout majeur en raison de son dynamisme économique et de sa capacité à fédérer sa population et ses voisins, mais aussi d’autres pays et régions dans le monde, autour d’objectifs concrets de développement, de modernisation et de coopération. Depuis 2013, avec l’initiative « la Ceinture et la Route » visant à favoriser l’interconnexion des économies en Asie du sud–est et en Asie centrale – et au–delà en Europe et en Afrique – pour développer la coopération économique et les échanges commerciaux internationaux, la Chine est devenue un atout majeur et un modèle de développement.
Le président chinois Xi Jinping s’est engagé à plusieurs reprises, que ce soit au Sommet de l’APEC à Beijing en novembre 2014, au Sommet du G20 à Hangzhou en septembre 2016, ou à Davos en janvier 2017, à faire en sorte que la Chine contribue davantage au développement et à la croissance de l’économie régionale ainsi qu’à la revitalisation des liens économiques, commerciaux et d’investissement. Le modèle chinois, qui a fait ses preuves en Chine et qui sert de modèle à de nombreux pays en développement en Asie et en Afrique, est celui de la coopération et de l’inclusivité. Pour cela, il est nécessaire au préalable de préparer le terrain, par le biais de l’interconnexion entre les infrastructures, les institutions et les individus, en renforçant aussi la connectivité avec les zones moins développées et éloignées, et en accroissant les échanges culturels et éducatifs, notamment entre les jeunes.
Un tel modèle permettra d’accélérer les réformes structurelles et d’améliorer la productivité et la compétitivité régionale. Pour cela, toujours selon le modèle chinois, il est nécessaire de renforcer la compétitivité et l’innovation, et de prendre appui sur le numérique et les nouvelles technologies. Cela ne se réalisera que par le partenariat public–privé et la libéralisation des marchés.
En 1994, l’APEC avait fixé à l’horizon 2020 la réalisation des « objectifs de Bogor » : parvenir à la libéralisation du commerce des biens et services ainsi que des investissements dans les pays en développement. Depuis la crise financière de 2008 et avec le sursaut protectionniste dans certaines économies, la Chine est maintenant la seule puissance à proposer un modèle viable et éprouvé de développement et de croissance pour la région Asie–Pacifique. Le XIXe Congrès du Parti communiste chinois l’a d’ailleurs montré : ce sont la vision et la persistance dans la réalisation des objectifs communs qui peuvent seules assurer le développement durable et équitable et la prospérité.
Source:french.china.org.cn |