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Bilan et perspectives des 50 ans de relations diplomatiques sino-françaises

French.china.org.cn | Mis à jour le 07. 01. 2015 | Mots clés : 50, sino français, De Gaulle,  Laurent Fabius, Wuhan 

Mao Zedong et Georges Pompidou, photo prise le 12 septembre 1973. 

Des précurseurs

Jamais toutefois cette reconnaissance n'eut été possible sans que des hommes politiques des deux pays n'en préparent l'échéance. On pense bien sûr, côté chinois, à Zhou Enlai ou Chen Yi mais aussi, côté français, à Edgar Faure, Roland Dumas, Pierre-Mendès France ou encore François Mitterrand. Aucun de ces visiteurs n'a caché son admiration pour la Chine Nouvelle. Le jeune sénateur de la Nièvre - François Mitterrand - plus particulièrement, inscrit au groupe de la Gauche démocratique, s'est prononcé tôt pour la reconnaissance de la République populaire de Chine.

En intellectuel passionné par la chose littéraire et philosophique, François Mitterrand écrit, à l'instar de son mentor spirituel Léon Blum. Au contact de la Chine, il se dit fasciné par « les multitudes (qui) surgissent d'un obscur Moyen Age pour entrer de plain-pied dans le siècle collectiviste de l'électronique et de l'atome » (François Mitterrand, La Chine au défi, p. 16). Prince de l'équivoque et roi de la synthèse, François Mitterrand croit reconnaître à travers la Chine une affinité historique avec son propre pays. Si, de part et d'autre, la centralisation l'a presque toujours emporté, c'est parce que l'Etat – qu'il soit monarchique, impérial ou républicain - a toujours su se ménager dans les milieux populaires des alliés fidèles contre les notabilités locales. En cela, Mitterrand se situe dans la mouvance jacobine comme Mao Zedong se réfère au courant légiste d'un Han Feizi.

 

Un exécuteur testamentaire de De Gaulle pour la France en Chine : Pompidou

Déjà affaibli par la maladie qui l'emporterait sept mois plus tard, Georges Pompidou réalisa le vœu de son prédécesseur, Charles de Gaulle, qui ne s'était pas rendu en Chine. Trois temps forts marquèrent son déplacement : sa poignée de main avec Mao Zedong, à Pékin, sa visite des grottes de Yungang, près de Datong dans la province du Shanxi, l'un des plus célèbres sites d'art bouddhique du pays - sous la conduite éclairée de Zhou Enlai - avant que le Président français ne termine son voyage en découvrant Hangzhou puis Shanghai. « Nos idées sont sur bien des points convergentes » déclarait Georges Pompidou lors de la première conférence de presse qui se tenait alors à Pékin pour un chef d'Etat occidental. Indépendance des Etats et non-ingérence dans les affaires d'autrui avaient été ses maîtres mots comme devait le rappeler le Quotidien du Peuple.

Un jour avant la venue de Georges Pompidou en Chine fut aussi inaugurée la première ligne directe d'Air France Paris / Pékin. Jamais autant de reporters étrangers n'avaient pu, à l'époque, se rassembler dans la Chine Nouvelle. Parmi eux, Georges Suffert pour Le Point, Hector de Galard pour L'Observateur, Philippe Grumbach et Michèle Cotta pour L'Express ainsi que Jean-Pierre Elkabach et Jean Ferniot. Mûrie, en amont, par le très médiatique voyage d'André Malraux en Chine, qui devait sceller le premier protocole d'échange culturel, scientifique et technique de l'histoire entre les deux pays, une partie de l'opinion intellectuelle française ne pouvait, en cette fin des trente Glorieuses, qu'être sensibilisée à l'évolution de la Chine.

Parallèlement à l'initiative de Georges Pompidou, survinrent, en 1973, deux événements. Le premier fut une exposition - Trésors d'art chinois - qui eut lieu de mai à septembre au Petit Palais. Ce fut la première rétrospective de cette importance à Paris consacrée aux nouvelles découvertes archéologiques de la Chine. Le public français y découvrit un très grand nombre de bronzes et notamment le fameux Cheval au galop exhumé dans la province du Gansu, à Wuwei. Le second, fut de nature éditoriale. Le gaulliste et homme politique Alain Peyrefitte publia, en effet, Quand la Chine s'éveillera (Alain Peyrefitte,Quand la Chine s’éveillera, Paris, Fayard, 1973). Devenu très vite un véritable succès de librairie, cet ouvrage prophétisait l'avenir d'une Chine industrielle, qui dans les faits, était déjà en pleine expansion.

En réalité, ce qui préoccupait bien davantage, Georges Pompidou et son Ministre des Affaires étrangères, Michel Jobert, c'était la dénonciation d'un monde bipolaire. En cette fin de l'été 1973, c'est peut-être à Pékin que la France était venue chercher des appuis.

Depuis lors, la relation avec la Chine est devenue une priorité stratégique. Que ce soit sous les présidences de Jacques Chirac ou de Nicolas Sarkozy, l'un des missi dominici des relations bilatérales franco-chinoises le très giscardien Jean-Pierre Raffarin a beaucoup œuvré en ce sens. La tâche se poursuit aujourd'hui avec Laurent Fabius, Ministre des Affaires étrangères.

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Source: french.china.org.cn

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