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Bilan et perspectives des 50 ans de relations diplomatiques sino-françaises

French.china.org.cn | Mis à jour le 07. 01. 2015 | Mots clés : 50, sino français, De Gaulle,  Laurent Fabius, Wuhan 

par Emmanuel Lincot

Le Général De Gaulle et Huang Zhen, premier ambassadeur de Chine en France, à l'Elysée en juin 1964

2014 a été l'année d'une commémoration inédite dans l'histoire des relations franco-chinoises. Celle de la reconnaissance, le 27 janvier 1964, par le Général De Gaulle de la République populaire de Chine. De Gaulle : la seule évocation de son nom continue de susciter un extraordinaire engouement en Chine. Cette décision fit l'effet d'une bombe. La presse écrite, les journaux télévisés commentèrent l'événement. La France, dans sa majorité, découvrait ce lointain pays de 700 millions d'habitants, Mao Zedong et sa Longue marche, un peuple, une culture et ses traditions. Comme à son habitude, le Général De Gaulle surprit et provoqua de nombreuses réactions dans la communauté diplomatique. A Washington, le mécontentement était profond. On parla de trahison ! Si ce rapprochement eut lieu c'est bien que les destinées du Général De Gaulle et de Mao Zedong se faisaient écho. Il continue d'orienter la nature des relations entre les deux pays. Ces relations continuent d'être marquées aujourd'hui par de profondes affinités.

Un événement historique

Rappelons-le, le Général De Gaulle et Mao Zedong sont des parias, des voyageurs militants et des résistants, conscients de l'importance de leur mission ; ils sont les fondateurs d'un Etat et ils en deviennent le symbole. Tous deux sont des créateurs de mythe. Ils incarnent, à un niveau rarement égalé, la renaissance nationale, le fait d'avoir su hisser chacun de leur pays au rang des vainqueurs. Idéalistes, ils n'en sont pas moins pragmatiques. De part et d'autre, l'intérêt national est à ce prix. En d'autres mots : gaullisme et maoïsme sont d'abord et avant tout des nationalismes. Or, le nationalisme est contradictoirement la valeur la mieux partagée.

Dans le contexte de la guerre froide, la rivalité entre les deux blocs, nationalismes chinois et français sont le principal fil d'Ariane qui conduit à une reconnaissance réciproque entre les deux Républiques. L'Homme d'Etat et le Grand Timonier partagent les mêmes conceptions du pouvoir où se mêlent l'homme de guerre, le stratège, le lettré, le théoricien. De Gaulle s'inscrit dans la continuité d'un Etat fort, un Etat centralisé tout comme Mao Zedong perpétue et renforce tant le rôle du pouvoir central que celui de ses fonctionnaires. En cela, les deux pays ont des affinités. La présence française en Chine, à Shanghai notamment pendant près d'un siècle a marqué une étape importante dans l'émergence des affinités culturelles franco-chinoises.

Pour comprendre les grands hommes, il suffit parfois de revenir à la source de ceux qui les ont élevés. Aller à Shaoshan dans le Hunan en Chine ou dans les quartiers résidentiels de Lille peut donner un aperçu de ce que ces hommes ont connu avant de parvenir à l'âge des responsabilités. Des milieux familiaux à la vie sobre, le culte de la patrie et le sentiment de devoir un jour se rendre utile.

Ajoutons chez l'un comme l'autre un goût immodéré pour la lecture. Des livres d'histoire surtout qui sauront, à l'heure des épreuves, inspirer ces hommes d'action. Mais ce qui lie bien davantage ces deux hommes, pense l'écrivain André Malraux, c'est qu'ils ont incarné, dans les heures les plus sombres de leur pays, la part que chacun d'entre nous se devait de garder : l'espérance (André Malraux, Antimémoires, Paris, La Pleïade, 1976) .

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Source: french.china.org.cn

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