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Chine et Unesco : même combat !

French.china.org.cn | Mis à jour le 19. 05. 2014 | Mots clés : Unesco, Xi Jinping,  Irina Bokova

Abhimanyu Singh, directeur et représentant du bureau de l'Unesco à Beijing.

Le 27 mars dernier, dans le cadre de sa tournée en Europe, le président chinois Xi Jinping, en compagnie de son épouse, s'est rendu au siège de l'Unesco (Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture) à Paris. Irina Bokova, la directrice générale de l'organisation, qui les a reçus, a qualifié cette visite d'« historique », puisque c'était la première fois qu'un chef d'État chinois prenait cette initiative.

Des liens de plus en plus étroits

Par cette démarche, Xi Jinping a voulu exprimer son soutien à l'Unesco pour le rôle irremplaçable qu'elle joue en matière de compréhension interculturelle et de coopération internationale. C'est d'ailleurs ainsi qu'il a commencé son discours : « Je voudrais rendre un vibrant hommage à l'Unesco pour son éminente contribution à la promotion des échanges et de l'inspiration mutuelle entre les civilisations. »

L'Unesco a été créée en 1945, après que le monde a été ébranlé par deux guerres mondiales. Constatant qu'accords économiques et politiques ne suffisaient pas à préserver la paix sur Terre, un groupe de nations a décidé de s'allier pour faire émerger une solidarité durable entre les pays et les peuples. Aujourd'hui, l'Unesco agit pour que chaque enfant, sans distinction de race, de sexe ni de rang, ait accès à l'éducation, prérequis au développement. Elle favorise le dialogue et la compréhension interculturels, ce qui passe notamment par la mise en valeur du patrimoine national de chacun, invitant à la tolérance et au respect de l'autre. Enfin, elle appuie la coopération scientifique conjointe, moteur du développement et ciment des relations interétatiques.

Membre fondateur de l'Unesco, la Chine a toujours partagé ces points de vue et valeurs. Mais elle y a pris une place de plus en plus importante. Comme nous l'a indiqué M. Abhimanyu Singh, directeur et représentant du bureau de l'Unesco à Beijing, qui a accepté de répondre aux questions de La Chine au présent : « La Chine, qui a émergé comme seconde économie du monde et qui a accompli des progrès impressionnants envers la réalisation des Objectifs du Millénaire pour le Développement d'ici 2015, joue un rôle de plus en plus important, promouvant le multilatéralisme et aidant l'Unesco à remplir ses missions dans les domaines de l'éducation, de la science et de la culture. »

Ces dernières années, il semblerait que la Chine ait été mise à l'honneur au sein de l'Unesco. En novembre 2013, le vice-ministre chinois de l'Éducation a été élu président de la 37e Conférence générale de l'Unesco pour un mandat de deux ans, tandis que la Chine a de nouveau été désignée membre au Conseil exécutif de l'organisation. Et à l'occasion de la récente visite présidentielle, la première dame de Chine, Peng Liyuan, a été nommée Envoyée spéciale de l'Unesco pour la promotion de l'éducation des filles et des femmes. « Sa vive compréhension des liens entre santé et éducation permettra de sensibiliser davantage à l'impact de l'apprentissage sur le bien-être des filles et des femmes », a commenté M. Singh. Il faut dire que Peng Liyuan s'était déjà investie dans de nombreuses causes sociales, notamment celles de la lutte contre le sida et la tuberculose.

Un rêve chinois similaire aux visées de l'Unesco

M. Singh a ajouté : « Cette visite est tombée à pic, au moment où la nouvelle direction chinoise poursuit un solide programme qui ne se concentre pas exclusivement sur la croissance économique, mais qui prête aussi attention aux questions sociales comme la tolérance, la qualité de l'éducation, l'accès aux biens culturels et l'encouragement à la créativité parmi les jeunes. »

Depuis sa politique de réforme et d'ouverture mise en place par Deng Xiaoping, la Chine a connu un essor fulgurant, accomplissant en une trentaine d'années ce que l'Occident avait mis deux siècles à réaliser. Aujourd'hui, elle a définitivement rattrapé son retard économique et social, puisqu'elle est devenue la deuxième puissance économique du monde.

Toutefois, aussi grandiose soit-elle, cette transformation de la Chine a soulevé une myriade de défis : fortes disparités régionales, failles dans la garantie des droits de tous les citoyens, lacunes dans la protection sociale de la population, problèmes environnementaux, trop faible préservation du patrimoine historique, culturel et naturel… Des revers de cette croissance effrénée dont est aujourd'hui conscient le gouvernement chinois, qui se déclare prêt à abaisser le taux de progression de son PIB en contrepartie d'un développement plus juste et équitable.

Ce contexte explique quelque peu pourquoi la Chine se rapproche toujours plus de l'Unesco, qui « est convaincue qu'aucune forme de développement n'est soutenable sans qu'un fort accent soit placé sur la culture », selon les termes de M. Singh. Leurs objectifs sont plus que jamais convergents. D'ailleurs, lors de son discours au siège de l'Unesco, le président chinois a démontré que le rêve chinois recoupait les desseins de l'Unesco : « La réalisation du rêve chinois implique le développement équilibré et le renforcement mutuel des civilisations matérielle et spirituelle. Sans la continuation et le développement de la civilisation, sans le rayonnement et la prospérité de la culture, il ne serait pas question de réaliser le rêve chinois. »

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Source: La Chine au Présent

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