Jean-Pierre Raffarin : la Chine est un compagnon de très longue route pour la France

Par : Li Zhijian |  Mots clés : Jean-Pierre Raffarin, Chine, compagnon, longue route, France
French.china.org.cn | Mis à jour le 26-01-2014

A la veille du 50e anniversaire de l'établissement des relations diplomatiques entre la Chine et la France, Jean-Pierre Raffarin, vice-président du Sénat et ancien Premier ministre français, a accordé une interview exclusive à China.org au Palais du Luxembourg à Paris.

La Chine a deux qualités très importantes dans ma vie

De son premier contact avec la Chine en 1971, M. Raffarin garde l'impression d'un pays inaccessible, un pays vers lequel on voyait « les gens partir dans la brume ». Pour l'ancien Premier ministre, « c'était mystérieux, on sentait qu'il y avait beaucoup de gens, on sentait l'influence forte du peuple chinois, mais on ne le voyait pas ».

C'est en 1976, lors de son premier voyage en Chine, que M. Raffarin a vraiment fait connaissance avec le pays. Selon lui, la Chine a deux qualités très importantes.

« La première, c'est une qualité humaine. J'ai beaucoup d'amis en Chine. Bien que je ne parle pas chinois, je comprends très bien les Chinois dans leur regard et dans leur comportement, dans leur communication non verbale », a-t-il déclaré.

« Et puis, je pense que la pensée chinoise est une pensée moderne. Je pense que cette pensée paradoxale, de l'équilibre, des contraires, est au fond une pensée de la sensibilité, de la nuance, et une pensée aujourd'hui positive parce qu'elle se partage », a expliqué M. Raffarin.

Il a ainsi illustré ses propos : « en Chine, avec les principes du yin et du yang, on reste toujours dans l'équilibre entre deux forces : le bien et le mal, le positif et le négatif, etc. Et tout ceci fait qu'aujourd'hui, la pensée chinoise est un exercice intellectuel moderne appliqué à la complexité des temps ».

Le général de Gaulle ne voulait pas juger la Chine, mais ouvrir le dialogue avec elle

M. Raffarin estime que le général de Gaulle est au fond encore très présent dans la vie politique et culturelle française. « Il avait de grandes idées et avait notamment cet attachement à l'indépendance nationale, au respect des nations. Il voulait que la France soit respectée, et pour qu'elle soit respectée, il fallait qu'elle respecte les autres », a-t-il déclaré.

Selon le vice-président du Sénat, c'est pour cela qu'il y a 50 ans, le général de Gaulle a décidé que la France devait reconnaître la République populaire de Chine, plaçant ainsi la France dans un rôle de pionnier. « Il l'a fait parce qu'il respectait l'indépendance nationale de la Chine et qu'il ne voulait pas juger la Chine mais ouvrir le dialogue avec elle », estime M. Raffarin.

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