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La Chine et l'Afrique
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La vérité sur les « mauvais » employeurs chinois en Afrique

L'investissement « racialisé »

La réputation de verser des bas salaires touche de nombreuses sociétés chinoises en Afrique. Le rapport de HRW dit que « pour le même travail, le salaire de base payé par les sociétés de cuivre chinoises n'est que le quart de ce que versent leurs homologues ». Cependant, la direction du CNMC affirme que le salaire de base moyen des travailleurs de la NFCA est la moitié de celui de KCM et que le salaire moyen des travailleurs de la Luanshya est 80 % de celui de KCM.

Selon le directeur général Wang Chunlai de la NFCA, le niveau des salaires est lié à la taille et à l'âge de l'entreprise. Par la taille, la NFCA se classe au cinquième rang, et pour le coût de la main-d'œuvre au cinquième ou au sixième ; la NFCA est une entreprise à forte intensité de main-d'œuvre, ce qui se reflète dans la production annuelle par personne.

« MCM et KCM sont les deux sociétés aux plus haut salaires. Les sociétés chinoises se sont déjà beaucoup améliorées. Si elles ne s'alignent pas encore sur les sociétés occidentales en matière de salaires, elles ne sont pas très loin derrière », commente le professeur John Lungu, après une comparaison détaillée des salaires de base entre la Chambishi et la Luanshya d'une part, et KCM et MCM d'autre part.

Selon un cadre supérieur du CNMC en Zambie, l'envergure de la société minière représente un facteur décisif pour ce qui est du salaire et, de façon générale, la rémunération dans les grandes sociétés est meilleure que dans les petites. « On sait que le salaire à KCM est plus élevé que chez nous. Mais nous évaluer selon le standard de KCM, c'est comme comparer un petit marchand avec un milliardaire. Les bénéfices de KCM en 2005 étaient dix fois plus grands que les nôtres. Mais est-ce que c'est le cas pour le salaire des travailleurs ? »

HRW voit les nombreux problèmes du CNMC comme des « problèmes liés aux droits de l'homme qui sont profondément ancrés, existent de longue date et vont en se détériorant ». Dans la réalité, les sociétés d'exploitation du cuivre du CNMC en Zambie ne sont pas satisfaisantes dans des domaines comme les bas salaires ; mais à d'autres égards, comme la sécurité au travail, elles sont égales à leurs homologues et font même mieux dans certains domaines comme la sécurité d'emploi. Quand le prix du cuivre a chuté, pendant la crise financière, d'autres sociétés ont réduit leurs effectifs et leur production, mais le CNMC a pris l'engagement des « trois non » : ne pas réduire les investissements, ne pas réduire la production et ne pas licencier les travailleurs. À partir de 2012, tous les travailleurs de la NFCA et de la Luanshya deviendront réguliers, tandis que KCM et MCM emploient largement des travailleurs contractuels.

En Zambie, la plupart des mineurs gagnent des salaires qui leur permettent tout juste de subsister et habitent dans des quartiers résidentiels où les services sociaux et installations communes font défaut. Il faut valoriser et améliorer les conditions de travail et de vie. Mais si l'on ne fait que répéter « les Chinois sont les pires », il sera difficile d'améliorer les conditions de travail dans l'industrie minière.

HRW dépeint les sociétés chinoises comme les pires pour le traitement des travailleurs. Cette opinion coïncide avec la vision d'une hiérarchie raciale qui prévaut en Zambie et la renforce. Les professeurs John Lungu et Alastair Fraser, deux experts du secteur minier en Zambie, ont souligné et critiqué dans un rapport conjoint rédigé en 2007 la tendance à « racialiser » les investissements chinois : « En matière de maltraitance des travailleurs et de protection de l'environnement, la NFCA est considérée comme un investisseur pire que les Indiens, tandis que les investisseurs occidentaux de la Suisse, du Royaume-Uni, de l'Afrique du Sud et du Canada sont étiquetés comme « Blancs ». Bien que ces sociétés se comportent mal à de nombreux égards, leur gestion est considérée comme sympathique. Évidemment, la polémique à ce sujet est influencée par des considérations raciales ».

En cette heure où la présence de la Chine va croissant à travers le monde, d'où vient cette perception des investisseurs chinois comme étant « les pires » ? Il faut que les Chinois y réfléchissent et améliorent les choses.

*YAN HAIRONG et BARRY SAUTMAN sont professeurs, l'une à l'université Polytechnique de Hong Kong, l'autre à l'université des Sciences et Technologies de Hong Kong.

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La Chine au Présent     2012/05/18

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