Politique étrangère : retour sur la voie « centrifuge » ?
Au cours de son mandat, Sakozy a pratiquement renié la politique étrangère du général de Gaulle qui a voulu prendre ses distances avec les Etats-Unis. La France a réintégré le commandement de l'OTAN, soutenu la guerre d'Afghanistan, resserré sa coopération militaire avec la Grande-Bretagne et adopté une politique très hardie durant la crise libyenne. Hollande a aussi défié cette politique étrangère pendant sa campagne. Il a adopté une attitude plutôt réservée à l'égard de l'OTAN et a demandé de retirer avant la date prévue les troupes françaises de l'Afghanistan. Cette prise de position n'a pas manqué d'attirer l'attention des médias qui sont généralement d'avis que Hollande pourra « modifier sensiblement les relations militaires de la France avec ses alliés européens et les Etats-Unis » et revenir dans la voie « centrifuge » caractérisée par des contacts limités avec l'OTAN et une certaine indépendance vis-à-vis d'elle. Le sommet de l'OTAN à Chicago sera une première occasion pour Hollande désormais président de montrer publiquement sa politique à l'égard de l'OTAN.
Cependant, la question centrale pour la politique étrangère du gouvernement de Hollande n'est pas de savoir de revenir ou non dans la voie « centrifuge ». Les affaires économiques et la crise de la dette européenne étant devenues sans nul doute des priorités à traiter, il est fort probable que Hollande applique une politique étrangère différente de celle de Sarkozy, c'est-à-dire plus égocentrique, dont la ligne directrice serait « la diplomatie et la sécurité doivent être au service de l'économie », avec des accents mis davantage sur la compétitivité économique, la sécurité financière et la libéralisation commerciale. En liaison avec cette tendance, les relations sino-françaises pourraient souffrir un peu en raison de cette politique très marquée par le protectionnisme. Mais, comme au sujet de la crise de la dette, l'attrait de l'immense marché chinois pouvant contribuer à la reprise économique française convaincra finalement Hollande de travailler sereinement pour le maintien et le développement des relations sino-françaises.
(Traduction d'un article en chinois rédigé par Monsieur Cui Hongjian, maître de recherche et directeur du département de l'Europe de l'Institut chinois d'études internationales)
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